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Petites calomnies entre amis

Petites calomnies entre amis
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4 juin 2014

Coucou les z'amis ! Wouah, un mois sans écrire,

Coucou les z'amis !

Wouah, un mois sans écrire, c'est officiel, je déserte ! Bon, je peux prendre comme prétexte que mes amies ex-au pair désertent tout autant (dites, Crevette, Claire, à quand un nouvel article ?!) mais "y'a pas que moi y'a les autres" ne serait tout de même pas une excuse très recevable. Je pourrais prétendre que j'ai sans cesse mon bébé au sein, mais on peut très bien écrire à l'ordi avec un sein à l'air et un bébé sur le bras (faut juste le faire d'une seule main, ce qui est un peu chiant... c'est une fille avec un sein à l'air et un bébé sur le bras qui vous le dit). Je pourrais me retrancher derrière le fait que j'aie maintenant un facebook et qu'il est plus facile pour moi de donner des nouvelles par ce biais car c'est quand même plus facile d'écrire trois lignes sur mon téléphone que de rédiger un article pendant que j'allaite (si vous êtes un lecteur de toujours, que je sais à peu près qui vous êtes -anciennes au pair, amis éloignés etc.- mais que je ne vous ai pas donné ledit facebook, vous pouvez me le demander via la rubrique contact) mais enfin, il me semble que ce serait sacrément pas super d'abandonner une vraie activité de rédaction au profit de statuts pianotés à la va-vite.

Non, je n'ai pas trop d'excuse. Sinon peut-être celle-ci : je lisais il y a peu sur un blog que les gens qui hier encore te trouvaient 'achement intéressante enceinte te trouve 'achement moins intéressante une fois le gosse pondu. C'est vrai, la grossesse, dans l'esprit des gens, c'est une parenthèse enchantée, alors que la maternité, c'est juste la norme entre 25 et 40 ans. N'importe qui pose un regard attendri sur un gros ventre, alors qu'un môme hurlant, ça inspire surtout de l'horreur à ceux qui ont le chance de ne pas en être parents. Je ne sais pas si je vous l'ai dit -peut-être pas, peut-être que je n'avais pas assez de recul il y a un mois-, mais pour moi, c'est tout l'inverse. L'enfer, c'était ma grossesse, et ma parenthèse enchantée, c'est ma toute petite fille, mon bébé qui grandit si vite, qui met déjà des robes, sourit, fait sa starlette, et ne rentre plus dans ses petits pyjamas taille naissance (évidemment, je dis ça quand elle dort ou quand elle gazouille... je ne dis pas la même chose quand elle hurle -je me demande plutôt où est le bouton "machine arrière").

Hazel robe 01

(non, je ne cache pas, parce qu'elle est vraiment trop belle) (bon, on dirait qu'elle a un double menton, mais en vrai non)

Bref, tout ça pour parler d'avenir. D'avenir du blog, précisément. Il est certain que je ne vais pas pouvoir continuer ici à parler sans arrêt de mon bébé. Et puis c'est pas le but de ce blog, et ce n'est pas spécialement adapté à son public. C'est pour ça que, tadam, j'en ai créé

UN NOUVEAU !! (blog addict, moi ? nooon...)

Bon, ça fait quelques temps déjà que je l'ai ouvert (et plus de temps encore qu'il était en projet), mais je suis timide et jusque là, je n'ai osé en donner l'adresse à personne. Il faut pourtant bien que je le fasse, si je veux que ce blog remplisse sa fonction d'information pour futurs et jeunes parents (oui, c'est ambitieux !).

J'espère quand même pouvoir continuer à mettre celui-ci à jour mais j'avoue que je ne sais pas si j'aurai le temps de le faire (j'ai déjà du mal à écrire sur l'autre alors que pourtant j'ai au moins déjà une quinzaine de sujets que je veux aborder !) et des choses à dire en dehors de ce qui concerne mon nouveau job de maman (car si j'ai des centaines de choses à dire sur ce sujet, je n'ai pas grand chose d'autre à raconter)

Voilà voilà, donc en résumé : un nouveau blog estampillé uniquement maman et des interrogations quant à l'avenir de celui-ci. Je ne l'arrêterai peut-être pas complètement (il a l'avantage d'être complètement anonyme et privé, alors que l'autre ayant vocation à être connu du plus grand nombre, j'y parlerai nécessairement moins librement !). mais il est certain que j'aurai (et ai déjà) moins de temps pour l'écrire.

Sans rapport, petite satisfaction du jour : je me suis lancée dans la revente (de trucs qui m'encombrent) sur internet et ai vendu mon premier objet en une heure ! Bon, par contre, je n'ai pas d'acheteur pour le deuxième pour le moment. Et Apollon m'a confié tout un tas de BD et de jeux (enfin, pas assez vu le nombre impressionnant de ces machins qu'il possède) à vendre... je sens que je vais bien m'amuser !!

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3 mai 2014

Chers lecteurs, Comme beaucoup d'entre vous le

Chers lecteurs,

Comme beaucoup d'entre vous le savent déjà et comme la plupart des autres doivent s'en douter, entre ce message et le précédent, je suis devenue maman (c'est tellement bizarre de dire ça !). En effet, les cloches, cette année, ont été particulièrement généreuses et m'ont apporté un joli petit poussin tout frais sorti de l'oeuf. J'ai perdu les eaux le lundi de Pâques, et le lendemain matin, Petit Chat sortait de mon ventre pour entrer dans nos vies.

Je ne vais pas prétendre que ça n'a rien changé pour nous. Ça a tout changé, et ça ne tient pas uniquement au fait que je mette des culottes taille 40-42 pour pouvoir y glisser des gigantesques protections (ça ne m'avait pas manqué, ça !) ou que je me balade avec des coussinets qui grattent dans mon soutien-gorge dans le but d'éviter d'inonder tous mes tee-shirts ("Allaitez", qu'ils disaient... ils se gardaient bien de préciser que mes seins n'attendraient pas forcément d'être stimulés pour libérer anarchiquement une quantité de lait à faire pâlir une vache laitière).

Avoir un enfant, ce n'est pas comme se marier, ce n'est pas seulement cocher une case supplémentaire sur sa déclaration d'impôts et porter une belle bague à la main gauche. Pour peu que tu aies pour principe de ne pas laisser pleurer ton bébé pour lui éviter d'être plus tard classé comme personnalité évitante lors d'un test psychologique, c'est ton enfant que tu te retrouveras à arborer toute la journée au bras (droit ou gauche à ta convenance, mais tu te rendras vite compte qu'il est utile de garder tout de même l'un des deux libres pour vivre au mieux ta vie), et il est plus encombrant qu'une bague...

Avoir un enfant, c'est réaliser quand il est enfin au lit qu'on est mort de faim parce qu'on n'a pas eu le temps de déjeuner ou qu'on est sur le point de se faire pipi dessus parce que ça fait plus de douze heures qu'on n'a pas pensé à aller aux toilettes (d'autant plus qu'après l'accouchement, ton périnée -j'avais écrit "périmé"... acte manqué- ressemble à un vieux pneu dégonflé et qu'il est fort probable que tu ne ressentes plus que confusément l'envie de faire pipi et que parfois ta vessie prenne des initiatives -comme tes seins- -une raison supplémentaire de porter des protections maxi larges- -oui, je sais, c'est glamour, mais j'ai juré de dire toute la vérité).

Avoir un enfant, c'est s'inquiéter de le voir téter toutes les heures (ça va lui donner des coliques) et ne jamais dormir (ça va l'énerver), puis s'inquiéter de le voir dormir pendant quatre heures (pourquoi est-il à ce point amorphe ?) au lieu de téter (ne risque-t-il pas de perdre ses bonnes joues ?).

Avoir un enfant, c'est revoir toute sa vie de couple. Mettre sa vie sexuelle de côté, rapport au fait que tu te vides de ton sang et qu'épisio ou pas, il y a de fortes chances pour que ton bas-ventre ait été ficelé comme un gigot suite au massacre conscient de ton intimité (ben oui, quand tu passes une heure à pousser comme une malade, la seule chose qui importe c'est que ça sorte, et tant pis si ça explose tout ce qui se trouve sur son passage : une petite dose de péri, trois-quatre points, et on n'en parle plus). Avoir un nouveau sujet de conversation favori : le pipi et le caca du bébé. Avec pour blague de l'année le fait que le bébé ait fait pipi et caca en jet une fois la couche enlevée, ce qui a eu pour effet de ruiner son pyjama, ton pyjama, ou les deux à la fois (aujourd'hui, elle a innové : elle a vomi partout sur Papa... qu'est-ce qu'on s'est marrés !).

Heureusement, il y a dans la reproduction un phénomène merveilleux qui préside à la survie de l'espèce. C'est ce qu'on appelle l'amnésie sélective. Comment expliquer autrement qu'après avoir fait un premier enfant, on ressente le besoin de recommencer ? Objectivement, il n'y a rien dans la grossesse, l'accouchement ou les premiers mois du bébé qui le justifie.

Même quand la grossesse se passe globalement bien, il est clair que ce n'est pas un état de forme olympique. Même s'il n'y a pas de complication, de souci (et il y a toujours au moins une complication, au moins un souci), on se sent lourde, fatiguée, nos organes fonctionnent au ralenti et toute notre vie est dictée par la petite vie qui s'épanouit en nous. Je ne vais pas développer, je vous en ai parlé en long, en large et en travers, de ma grossesse. Je sais que le fait que je n'ai pas aimé, ce n'est que mon point de vue, que d'autres adorent. Mais je pense que même quand on adore, on morfle un peu. Que le fait que porter la vie vaut tous les sacrifices, je le crois aisément, n'empêche que sacrifices il y a. 

L'accouchement, est-ce besoin d'en parler ? Tout le monde sait que les contractions font mal mais on n'imagine pas forcément à quel point. Pour les avoir endurées six heures avant de demander une péridurale (contrainte et forcée par une perfusion et un monitoring qui m'enpêchaient de gérer ma douleur à ma guise : "C'est médico-légal", disait le SF tel un automate... et mon cul, il est médico-légal, peut-être ?), je peux le dire en toute connaissance de cause : c'est vraiment la pire douleur qu'on puisse ressentir. Du genre qui te fait hurler et te jette à terre. Avec une péridurale, le monde semble beaucoup plus rose. Jusqu'au moment de l'expulsion, où tu te rends compte que tu ne sens plus rien (j'exagère : quand la dose de péri a diminué, j'ai effectivement senti les contractions. Dans la cuisse gauche. Uniquement dans la cuisse gauche. Je peux donc dire que, telle Jupiter, j'ai accouché par la cuisse) et que ça va être coton pour pousser. On finalement tu pousses comme une damnée sans te soucier des conséquences.

Mais parlons-en des conséquences. Tant que tu es shootée à la péri, tu t'en fiches complètement de ce qui se passe entre tes jambes. On peut mettre les deux mains dedans (check), t'appuyer sur le ventre (check), y introduire des instruments de torture (pas check), te déchirer (check), t'inciser (pas check), te recoudre (check)... toi tu dis juste merci parce que tu as envie qu'on t'aide à le sortir. Mais quand la péri ne fait plus effet et quand tout ce auquel tu as le droit, c'est à deux cachets de paracétamol, tu te rends compte qu'il s'est passé quelque chose, et quelque chose d'important. Le genre de chose qui va t'empêcher dans un premier temps de te relever seule, d'aller faire pipi spontanément (le premier jour, une SF est passée toutes les heures pour me demander si j'étais bien allée aux toilettes, m'y a accompagnée et a même vérifié avec un échographe que ma vessie était vide et que je lui avais pas raconté des cracks), puis d'aller faire caca spontanément (le quatrième jour, une SF est venue me demander si j'étais allée à la selle et me proposer libéralement des suppos et des lavements), qui va te faire grincer les dents en marchant, en te penchant, en t'asseyant... tout cela avec pour toile de fond une chambre d'hôpital avec un lit trop haut et un bébé dans un berceau trop haut aussi (c'est peut-être que je suis naine, mais j'aurais eu moins mal si le mobilier avait été moins haut) qui pleure régulièrement et dont il faut t'occuper au lieu de pleurer toi sur tes propres douleurs.

Quant au bébé, je vous assure qu'il est livré sans mode d'emploi aucun. Ca tombe bien, je ne lis jamais les modes d'emploi. Mais celui-là, j'y aurais quand même peut-être jeté un oeil. On t'explique rapidement comment le nourrir et le laver. Et c'est tout. Tu comprends, c'est bien, tu comprends pas, tant pis, ça viendra. Peut-être. Et pour le reste, c'est débrouille-toi. Tu n'as jamais changé une couche de ta vie (moi je l'avais déjà fait, mais pas Apollon) ? Eh ben va falloir rapidement prendre le coup de main ! Tu n'as jamais pris un si petit bébé dans tes bras ? Eh ben va falloir t'y mettre, sans lui faire mal si possible... et même apprendre à varier les positions dans l'espoir de faire baisser le volume sonore. Tu ne comprends pas pourquoi il hurle toujours alors qu'il a mangé et que sa couche est propre ? Personne ne pourra te le dire, ni te dire que faire. Un mini-bébé pour des jeunes parents, c'est un puits sans fond d'angoisses et d'interrogations. Il se nourrit anarchiquement, il dort le jour, ou pas, il dort la nuit, ou pas, il pleure et tu ne sais pas comment réagir...

Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, on oublie.

Moi qui vous parle, j'ai oublié ce que ça faisait d'être enceinte, d'avoir la nausée, de vomir sans arrêt, d'être angoissée, d'avoir mal partout... Ca fait dix jours que ces neuf mois interminables sont derrière moi, et j'ai déjà oublié.

J'ai oublié ce que ça faisait d'accoucher, j'ai oublié la douleur des contractions, j'ai oublié les efforts que ça m'a demandé de pousser, j'ai oublié mon état d'épuisement à la fin.

J'ai oublié ce que ça fait de se "réveiller" après l'anesthésie, de ressentir une douleur terrible dans le bas-ventre, d'être à peine capable de marcher, de regarder son entrejambe, de pleurer tellement c'est moche, de se dire qu'on n'autorisera plus jamais personne à y toucher, même pas son mari.

Enfin, tous les jours j'oublie ce qu'il vient de se passer. J'oublie la sensation désagréable quand il faut se lever la nuit, la sensation d'accumuler toute la fatigue du monde (je me dis même que notre bébé est super sympa, car elle nous réveille très peu -trop peu au vu de la fréquence de tétées idéale- la nuit), j'oublie les crises de larmes et les hurlements qui durent parfois pendant des heures, j'oublie la détresse dans laquelle je suis quand ça arrive, j'oublie les difficultés de la mise au sein quand elle est énervée ou quand je suis fatiguée, bref, quand l'une de nous s'y prend comme un manche, j'oublie le fait qu'il faille parfois quatre heures le matin pour que j'aie suffisamment les mains et l'esprit libres pour penser à manger et à boire quelque chose... J'oublie tout quand j'ai mon bébé calme, éveillé ou endormi, dans les bras, quand elle tète gentiment, quand elle nous fait des sourires non-intentionnels mais trop mignons.

Voilà, c'est ça être maman. C'est avoir vécu le pire, et être la plus heureuse quand même. C'est niais mais c'est vrai.

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(Je vous rassure, mon bébé a aussi un papa, qui s'en occupe très bien. Mais comme ce papa n'a pas porté notre bébé, qu'il n'a pas accouché, qu'il n'a pas souffert des suites de couches, et qu'il n'endure que le mauvais caractère -ponctuel- de notre petit chat, je ne lui consacrerai pour le moment que cette ultime parenthèse, pour le remercier d'être là, de gérer notre fille avec moi dès qu'il a un moment de libre et de m'aider à me remettre de tout ça.)

P.S : Si vous voulez avoir une bonne idée de mon accouchement : http://www.femmesweetfemme.fr/un-accouchement-anime/

(sauf que moi, j'ai perdu les eaux, j'ai pas eu tout de suite des contractions, je me suis conduite seule à la mat et très calmement -par contre ma mère a bien conduit comme une malade pour me rejoindre- et j'ai pas eu d'épisio, dieu merci !)

18 avril 2014

J -10. Selon mes savants calculs, c'est

J -10. Selon mes savants calculs, c'est aujourd'hui que j'accouche. Si si, je vous assure, c'est scientifique. J'ai comparé quatorze dates réelles d'accouchement avec quatorze dates prévues d'accouchement, et la moyenne est de -10,2. (Non, je ne suis pas folle.) Conclusion : je devrais accoucher aujourd'hui. Cependant, ça ne semble pas en prendre le chemin. Oui, Choupie-Chat est basse, mais pour le moment, elle est très bien avec la tête à fleur de col et n'a aucunement l'intention de s'aventurer un peu plus loin. A longueur de journée, je cours, je cours, comme la maladie d'amour, et rien ne se passe. C'était bien la peine de me dire de serrer les cuisses pendant deux mois.

C'est la première fois de la semaine que je me pose. Comme la dernière fois, je me dis que je vais en profiter pour faire mon courrier. Mais pas sûr que je parvienne à terminer le mail pour ma jumelle karmique, ou à commencer la lettre pour la marraine de ma fille. En fait, même quasi sûr que non. C'est de ma faute. Je pourrais leur écrire au lieu d'écrire ici. D'ailleurs, je ne pensais même pas écrire ici, aujourd'hui. Et je me suis dit que ce serait une bonne idée, parce qu'il s'était passé trop de choses cette semaine, et que si je ne le faisais pas, je ne serais plus à jour. Reprenons donc journée par journée :

Lundi : Le matin, rendez-vous avec la psy. A 10h30. Je me suis jurée de ne plus jamais prendre de rendez-vous le matin : c'est chiant de devoir se lever, se préparer rapidement et partir dans le froid. Oui, je sais, c'est le quotidien des travailleurs. Mais moi je ne travaille pas, je n'ai plus le rythme. La nuit, je me couche tard et je dors mal, alors le matin, j'aime bien me réveiller doucement et traîner un peu.

Avec la psy, ça se passe bien. C'est ma dernière séance avant l'accouchement, normalement. Ben oui, on ne va pas reprendre rendez-vous dans deux semaines alors que je suis censée accoucher dans deux semaines. On avait commencé en évoquant ma famille, on termine en évoquant mon couple. La conclusion vous étonnera ou pas : tout va bien. Bien sûr, j'ai des choses à reprocher à Apollon. C'est d'ailleurs pour ça que le sujet est venu sur le tapis. De grosses choses, même, des choses pas anodines du tout. Mais lui reprocher cela en m'empêche pas de l'aimer et de me sentir aimée. Et si on a chacun nos soucis, je pense qu'on a une relation équilibrée et saine, qui fait ma fierté.

En rentrant, je reçois un coup de fil d'un numéro inconnu. C'est un magasin, qui a reçu mon CV et qui est intéressé par ma candidature. Quoi ? Quel CV ? Quelle candidature ? Il s'avère que Paul Emploie a un peu pris l'initiative de l'envoyer, mon CV. Du coup le type me demande si je connais la chaîne de magasins (qui vend de l'occasion) et si le poste de responsable produits culturels m'intéresse. Je réponds que oui, je connais, mais en fait il s'avère très vite que je ne connais pas du tout, et que oui, le poste m'intéresserait mais que je suis en congé mat jusqu'au 7 juillet. Pas grave, on peut pas tout connaître et on a un autre poste qui se libère en août. Ah bon ben super, alors. Du coup le type me demande si je suis dispo pour un entretien téléphonique. Euh, oui, allez-y, j'ai rien de mieux à faire. Je ne sais pas si je l'ai trop réussi, cet entretien. Enfin, en tout cas, le recruteur a pu tester ma capacité d'adaptation, parce que se retrouver à passer un entretien d'embauche sans la moindre préparation pour un poste auquel on n'a pas postulé, sans me vanter, je trouve ça fort. Et puis de toute façon, à la fin de l'entretien, le type me fait : "Ah mais attendez, je vois que vous habitez à Nowhereland, mais le second poste est à deux heures et demi de route, ça vous dérange ?" J'ai hésité et j'ai dit que non, on pouvait toujours s'arranger, mais j'ai pensé : "Laisse tomber, avec le bébé, c'est mort." Alors bon, tant pis si je l'ai pas, ce poste. J'ai eu à peine vingt minutes pour l'envisager. 

Quelques minutes plus tard, un nouveau numéro inconnu m'appelle. Je me demande si Paul Emploie a envoyé mon CV à la terre entière. Mais en fait, c'est Déesse Vio (que j'appelle Tata Viovio dans l'intimité, mais apparemment elle préfère Déesse Vio, je sais pas pourquoi). On parle un peu et elle me dit qu'elle passerait bien me voir tant qu'il fait beau et que je ne suffoque pas sous une montagne de couches sales. Mercredi j'ai maternité, jeudi j'ai dentiste. Du coup on se dit mardi. Le lendemain, quoi. Sauf que mardi, c'est le jour de congé d'Apollon, on avait prévu de faire les courses et je ne vais pas l'envoyer faire les courses tout seul pendant que je papote avec Déesse Vio.

Du coup, ni une ni deux, je prends ma voiture et je vais faire les courses. Je crois que c'était la première fois en huit mois que je faisais de grosses courses toute seule. C'est lourd, un charriot, à pousser ! Au supermarché, je croise le voisin maléfique, qui me propose gentiment (étrange ! mais je me dis que, peut-être, mon sourire, ma courtoisie et ma capacité à prendre sur moi en niant poliement quand il m'accuse de marcher comme un éléphant dans mes escaliers ou de balancer mes vieilles serviettes dans les wc ont fini par payer) de m'emmener à la maternité si je sens des contractions en pleine nuit. Je répète trois fois que c'est gentil. Mais j'espère bien ne pas avoir à le faire, ce serait bizarre ! Je rentre chez moi (je passe sur l'épisode où je crois que j'ai oublié de mettre mes lunettes, culpabilise d'avoir pris le volant sans réfléchir, m'étonne de voir quand même aussi bien -la grossesse m'aurait-elle rendu la vue ?- et réalise que j'ai mes lentilles... la grossesse bouffe les neurones, ça se confirme) et je fais le ménage rapidement. Je n'aime pas recevoir les gens dans le bazar.

Mardi : Pendant la nuit, c'est la pleine lune. Je me relève à 4h du matin, avec envie de faire pipi, très faim, un peu mal au ventre et plus sommeil. Je me dis que je risque d'accoucher, et ça va, je ne panique pas, j'accepte ça vachement bien, même. Je me dis que je suis prête, qu'elle peut venir. Mais finalement, je veille jusqu'à 6h30 et je retourne me coucher. Sans accoucher, donc.

Avec Apollon, on se lève tranquillement quelques heures plus tard. Pas trop tranquillement non plus, parce que Déesse Vio doit venir dans l'après-midi, et qu'il reste du ménage à faire. Mes douleurs et mon "intuition" ont disparu. Non, pour moi, le coup de la pleine lune, ça n'a pas marché. N'empêche qu'il y aura deux naissances ce jour-là chez les avrilettes.

Je vais chercher Déesse Vio à la gare. Vingt minutes de marche aller, vingt minutes de marche retour. On parle un peu, puis on va se balader vers le port, nouvelle marche pour moi, mais sans action non plus. Il fait un temps magnifique, on paresse un peu au bord du canal. On rentre, on re-parle, on va manger un wok. Apollon ne veut pas venir, il préfère se faire des pâtes et regarder la télé. Si tu veux, mon gars. Cette fois on prend le tram, faut pas déconner, c'est un peu fatigant de tout faire à pied, le but n'est pas que je sois complètement vidée avant la fin de la journée (enfin si, mais non, enfin vous me comprenez). Le wok est bon. On rentre, on regarde un peu la télé avec Apollon, et on se couche.

Mercredi : A 4h, c'est Apollon qui se lève. Mais lui a une excuse : c'est pour aller au travail. Comme Déesse Vio dort sur le canapé de la mezzanine, en face de la télé, il passe le petit temps qu'il a entre sa douche, son petit dèj et son départ pour le travail dans le lit familial. Oui, familial, pas conjugal, car exceptionnellement, pour cause d'invitée, les chattes ont le droit de dormir avec nous. Ca évite que Bastet (très sociable) n'aille embêter la personne qui dort en haut et que Nym (très sauvage) ne trouve nulle part où se poser en attendant le matin. (Et puis on aime bien dormir avec elles, on le ferait tous les jours si Bastet n'avait pas des fuites quand elle dort.) On passe un chouette moment à quatre, Bastet qui ronronne sur Apollon, Nym qui ronronne sur moi, et moi qui profite de mon mari avant qu'il ne parte travailler.

Le seul souci, c'est que du coup, de 4 à 5h du mat, je n'ai pas dormi. Et quand Déesse Vio se lève à 8h le lendemain, arf, ça fait mal. On déjeune, elle se douche et je la raccompagne au tram pour qu'elle puisse aller à la gare.

L'après-midi, c'est monito et écho de contrôle à la maternité. On attend pas mal avant de passer, Choupette est déchaînée. Elle n'arrête pas de taper dans mon ventre. Je m'allonge, on me pose le monito mais elle ne se calme pas. J'appuie quasiment en continu sur le bouton "si vous la sentez, vous appuyez". Son petit coeur qui faisait du 130 tranquillou la semaine précédente pendant qu'elle siestait est à 160 en moyenne pendant qu'elle s'agite. Mais bon, c'est pas grave. C'est juste casse-pied parce qu'il faut sans arrêt remettre le monito en place. Au final, tout va bien. L'écho de croissance, ensuite. Et à nouveau une interne qui a des soucis à faire ses mesures. Apparemment, à ce stade, l'ossification est trop importante et du coup le squelette est moins visible. Finalement, tant bien que mal, elle conclut que notre crevette fait 2,7 kg (je passe sur le moment où elle me demande si on a déjà fait les mesures "par les voies naturelles" et si ça me dérange qu'on regarde "par les voies naturelles"). Elle a pris 200g en deux semaines et suit sa courbe de croissance, donc pas de souci particulier. Mais on doit quand même revenir pour un contrôle monito et liquide la semaine prochaine. Je sais pas pourquoi, vu que tout était bien cette semaine (comme les précédentes, d'ailleurs). Je suppose que c'est histoire de prendre aucun risque (peut-être aussi de sucrer des exam à la sécu, ça m'étonnerait pas). Dans un sens, tant mieux, moi ça ne me coûte rien d'aller à la mat, et ça me rassure.

Jeudi : Première bonne nuit de la semaine ! 0h30-9h30, ça fait du bien ! Je me réveille gentiment, j'envoie un sms à la Fille de Minos pour son anniversaire. En retour, elle m'appelle. Du coup je zappe mon petit-déj, mon estomac ne le supporte pas et quand j'essaie de manger une heure plus tard, je vomis tout. Ca faisait plus d'un mois que ce n'était pas arrivé. Mais je crois que jusqu'à ce que j'accouche, il me faudra faire gaffe à ma façon de m'alimenter... Après ce bref séjour dans les wc, j'entends à nouveau mon téléphone sonner. Stupeur : c'est le numéro de mon père qui s'affiche. Je ne sais pas trop comment réagir. Je laisse sonner un peu, pensant à une erreur. Finalement, je décroche.

Ce qu'il faut savoir avec moi, c'est que je ne suis pas rancunière, je n'aime pas être fâchée avec les gens. C'est comme avec le voisin, en fait. Oui, il m'a pété les couilles comme c'est pas permis (et rien qu'à moi, il les pétait, les couilles, pas à Apollon, qui est pourtant bien mieux pourvu que moi niveau couilles) et j'aurais eu mille fois l'occasion de lui dire de s'occuper de ses fesses. Au lieu de ça, j'ai toujours écouté ce qu'il avait à me dire, toujours tenté d'arranger les choses avec diplomatie, quitte à le traiter ensuite de tous les noms d'oiseaux avec Apollon plus tard. Bon ben voilà, pareil avec mon père. Une fois, quand il a purement et simplement décidé de nous couper les vivres (enfin, de les couper à moitié, pour être exacte), je lui ai dit, à demi-mots, ce que je pensais de son choix de privilégier une femme haineuse au détriment de ses propres filles. Ca a été très mal pris, mais mises à part quelques amabilités supplémentaires de sa part, ça n'a pas changé grand chose dans nos relations inexistantes. Pour mon mariage, j'ai dit à ma grand-mère que si mon père faisait un pas vers nous, nous ne le repousserions pas. Il ne l'a pas fait. Bon, si, j'ai eu un sms cordial le soir du mariage, auquel j'ai répondu cordialement. On a envoyé en sus un carton de remerciements (pour un sms, c'était cher payé). On n'a pas eu de réponse. Quatre mois plus tard, on a envoyé une carte pour lui faire part de l'existence de Choupie-Chat. On n'a pas eu de réponse. Ah oui, et j'ai fait un cadeau de Noël à mon frère, mais j'en fais tous les ans. Après, voilà, nous on ne s'attendait à rien. Moi j'ai quelques résidus de devoir filial et Apollon est un chic type (non parce qu'Apollon, il aurait très bien pu décréter qu'un type qui met sa fille à la porte, lui coupe les vivres et ne donne aucun signe de vie depuis, c'est un connard, et ne pas me soutenir dans mes choix d'apaisement mais au contraire, il m'a toujours aidée à choisir les cadeaux pour mon frère et à rédiger mes cartes de remerciements et d'annonce de grossesse) mais on n'a jamais espéré quelque chose en retour.

Il y a bien quelqu'un au bout du fil et j'en suis la première surprise. Ca fait pas "chchchchblablachchchblibli" comme quand tu te rends compte que tu es en fait dans la poche de quelqu'un dont le téléphone a pris l'initiative de t'appeler. Et la voix fait : "Artémis ? C'est ton père.", ce qui élimine la seconde possibilité, à savoir le doigt qui a ripé dans le répertoire et appelé une personne à la place d'une autre. Bref, pour la faire courte, il dit qu'il est à Nowhereland pour faire une conférence à des étudiants de médecine et qu'il peut passer nous voir en sortant, en compagnie de ma soeur (ouf !). Je réponds que je dois aller chez le dentiste, mais que bon, je serai quand même sûrement rentrée, qu'au pire il y aura mon cher époux pour l'accueillir, qu'il peut passer s'il le veut.

Avec tout ça, on s'approche dangereusement de l'heure où je dois justement aller chez le dentiste. Je fais le ménage (encore !) vite fait, je n'ai pas le temps de manger, je me brosse les dents à fond et je vais chez le dentiste. Bonne nouvelle, elle peut me soigner tout de suite la dent qui me fait mal, même si je suis enceinte jusqu'aux dents (justement). Mauvaise nouvelle, du coup elle m'anesthésie. J'arrive tout de même en sortant à aller dans une boulangerie prendre des pâtisseries en articulant et sans baver, mais je mange et je parle tout de travers. Ca va être super pour voir mon père que je n'ai pas vu depuis six ans. En plus quand il arrive, l'anesthésie commence tout juste à partir et je cumule engourdissement de toute une partie de ma bouche et douleurs dues au grattement de ma dent et à la piqûre. Enfin bon, ça se passe bien quand même. Apollon est trop mignon, il a mis tous ses comics bien en évidence histoire de montrer que lui aussi, il aime les BD. Non parce qu'Apollon, il l'avait jamais vu, en fait, mon père et je trouve ça gentil qu'il ait fait l'effort d'essayer de lui montrer qui il était. J'ai vraiment un chouette mari.

Enfin voilà, ça s'est bien passé, y'a pas grand chose à en dire de plus. A vrai dire, je n'ai même pas pensé sur le coup à en parler sur le blog. Je voulais vous poster mon test psychologique. C'est juste en fin de matinée que je me suis dit : "Attends, si je raconte pas ça, je raconte quoi ?"

12 avril 2014

Comme je suis imprévisible et que je ne suis

Comme je suis imprévisible et que je ne suis jamais là où on l'attend (non, ce n'est pas redondant), je ne vais pas vous écrire l'article que je pensais vous écrire depuis des semaines, ni celui que je pensais vous écrire hier, mais un article sorti de mes fesses de ma tête aujourd'hui-même. Je vais vous écrire un article sur quoi faire pendant le neuvième mois.

Non, parce qu'à en croire les sites de conseils agréés par le comité des parents parfaits, et les copines futures mamans et ex-futures mamans, tout doit être prêt à 7 mois de grossesse. La valise doit être bouclée, les habits achetés et lavés, le matériel de puériculture rangé et opérationnel. C'est vrai qu'on ne sait jamais, à partir de 7 mois. Autant avant 7 mois, on pourra qualifier de surprise la naissance d'un petit prématuré, et on aura de toute façon un bon mois en néonat pour s'organiser, autant après 7 mois, on peut très bien se retrouver avec un bébé un peu pressé du jour au lendemain. Comme je suis une dangereuse procrastinatrice (et que, j'avoue, je me disais que c'était pas à moi que ça arriverait, la prématurité), moi, je me suis donnée comme limite 8 mois pour que tout soit prêt. J'ai fait les choses progressivement : entre 6 et 7 mois, j'ai commencé à acheter les petites et grosses choses, entre 7 et 8 mois, j'ai fait mes lessives, mes valises, mes courses de dernière minute. Oui mais voilà, après 8 mois, on fait quoi ?

D'aucuns diront : "On attend". Super programme. Tu es en congé mat, tes examens obligatoires et tes prépas sont terminés parce que "maintenant, ça peut arriver n'importe quand", tu es trop grosse pour t'inscrire à un club de zumba, de nombreuses choses deviennent contraignantes voire impossibles à réaliser (non le neuvième mois n'est pas le mois idéal pour repeindre le plafond ou élaguer les arbres de la cour). En somme tu es chez toi et, à part si tu as déjà une tripotée de mouflets pour te pomper ton énergie, tu n'as rien à faire. Et de l'avis général, tu devrais ne rien faire (je ne compte plus les gens qui me conseillent de me reposer). J'avais été choquée de plusieurs commentaires sur le site bien connu VDM (à 8 mois de grossesse, tu peux traîner sur VDM toute la journée si tu veux, ça c'est encore permis) qui répondaient à une femme enceinte qui s'était retrouvée coincée entre sa voiture et une autre qui s'était garée trop près en revenant de ses courses : "Tu l'as bien mérité ! A 8 mois de grossesse, on ne va pas faire les courses." Ah bon ?

Je veux bien croire que, dans certains cas, à 8 mois de grossesse, on ne soit plus en mesure de faire ses courses. En fait, je dirais même que je le crois carrément. Moi, à 2 mois de grossesse, je n'étais plus capable de rien faire à cause des nausées et de la fatigue (je ne faisais plus à manger, je ne faisais plus le ménage, je ne sortais plus, je ne communiquais plus...), alors je comprends que d'autres soient handicapées à 8 mois par un ventre lourd et volumineux, la rétention d'eau, les hémorroïdes, les douleurs musculo-squelettiques et autres joyeusetés que la nature m'a généreusement épargnées en fin de grossesse. D'ailleurs, ce n'est pas parce que je dois accoucher dans seize jours (!!) que je m'estime sauvée de tous ces malheurs. J'ai vu trop de filles qui étaient l'énergie incarnée en chier terriblement juste une semaine avant leur accouchement. Avec Apollon, je dirais même qu'on s'y prépare. On essaie d'acheter des trucs en grosse quantité, au cas où d'un jour sur l'autre je ne sois plus capable de prendre la voiture pour aller au supermarché. 

Mais tant qu'elles peuvent le faire, je conseillerais à toutes les femmes enceintes de continuer de faire leurs courses à 8 mois de grossesse. Et même plus généralement, de continuer à avoir des projets, de se lancer dans des trucs. Parce que l'attente ne sera jamais aussi pesante qu'à ce moment-là. Surtout que pour peu que vous ayez, comme moi, des connaissances qui doivent accoucher un peu avant vous (genre ma copine mordorienne qui a accouché le 10 mars ou ma belle-soeur qui a accouché le 28 mars) ou que vous soyez, comme moi, inscrite sur un forum de futures mamans, des bébés, vous allez en voir défiler. Pour tout vous dire, à présent, sur le forum, sur quinze posteuses actives censées accoucher entre le 1er et le 28 avril (le 28, c'est moi), douze ont déjà accouché. Les trois collègues les plus proches de moi par la DPA (21, 21 et 25 avril) ont toutes déjà accouché (respectivement le 1er, le 2 et le 8 avril). Ma "binôme" (la personne avec qui j'ai échangé mon p'tit num afin qu'on puisse se prévenir mutuellement de notre mise bas et éviter de dépenser notre forfait 3G en allant nous-même l'annoncer sur le forum) dont la DPA était le 15 avril a accouché hier. Moi, coucou, je fais partie des trois filles sur quinze qui n'ont pas accouché.

Ca ne m'étonne pas. Je n'ai jamais pensé que j'accoucherais en avance. Je pense même me diriger vers un dépassement. Mais s'il me fallait attendre ma fille comme le messie, bras tendus et jambes écartées (euh, en fait, je sais pas trop si c'est une bonne position pour attendre le messie), je deviendrais vite folle. C'est pour ça qu'à deux-trois semaines de sa naissance, je continue à régler des machins.

Déjà, quand je vous ai dit que tout était prêt pour elle, c'était un demi-mensonge. Je m'interroge encore sur la nécessité ou pas d'avoir un couffin, et je veux absolument un truc pour la porter au cas où j'aie la flemme de sortir la poussette ou au cas où elle me fasse une crise de larmes que je n'arrive pas à consoler autrement qu'en peau à peau (le souci avec le portage, c'est que je change d'idée toutes les semaines : au départ je partais sur une écharpe, de marque JPMBB puis LLDA, mais j'ai eu peur de galérer avec les noeuds, puis sur un porte-bébé physio, de marque BBT puis M, mais finalement l'écartement des jambes ne me paraît pas adapté aux tout petits bébés, maintenant, j'ai l'impression que je vais m'en tenir au sling, de marque JPMBB puis LLDA... mais ça demande encore à être discuté avec Apollon, qui a des doutes sur la fiabilité du système d'anneaux). J'ai plusieurs mails et lettres à écrire. J'ai des projets d'articles pour ce blog, et j'ai le projet d'un nouveau blog consacré uniquement à Choupie-Chat (parce que je sais que je vais en parler tout le temps, donc autant qu'elle ait un blog dédié). Il faut que je m'occupe des cadeaux d'anniversaire du papa (celui de ma fille, j'entends, pas le mien dont je ne me préoccupe plus trop des anniversaires), aussi... mais ça, promis, je le règle de suite, je ne peux pas non plus négliger son anniversaire au prétexte que ça tombe presque en même temps que le bébé (il est drôle, d'ailleurs, Apollon : je lui demande s'il aimerait un truc en particulier, et il me dit : "Non, rien, juste un bébé, ça me suffit." -réponse très choupie, mais qui m'avance guère- et il enchaîne avec : "Mais si tu insistes tu peux regarder pour tel blu-ray, tel coffret 3 films, tel autre blu-ray, mais en édition de luxe, tel blu-ray... non laisse tomber, y'a trop d'éditions, pour celui-là, par contre l'intégrale de telle série, et puis ce blu-ray, mais méfie-toi, c'est de l'import... je peux te donner des titres de livres, aussi." Non non mais ça va, je pense que j'ai largement de quoi trouver dans tout ça !). Et puis j'ai des rendez-vous, avec le psy, chez le dentiste... Et c'est très bien comme ça. Je préfère largement avoir un agenda rempli et des projets plein la tête qu'être condamnée à attendre le 28, voire plus, en me morfondant sur les jolis bébés (ou pas) des autres.

Et si Choupette arrive plus tôt que prévu, tant mieux ! Si le porte-bébé n'est pas là à sa naissance, tant pis, elle aura toujours nos bras. Si le mail pour ma jumelle karmique n'est pas terminé, tant pis, il comprendra aussi le récit de mon accouchement. Si le baby blog n'est pas prêt, tant pis, je l'ouvrirai plus tard. Si je dois annuler mon rendez-vous chez le dentiste, tant pis, mes dents de sagesse auront gagné quelques semaines de répit avant que le méchant docteur ne prenne l'irrévocable décision de les arracher (comme je fais des infections à répétition, je pense que je ne vais pas y échapper).

Si vous vous demandez, l'article que je pensais peut-être écrire hier, c'était un article sur la sociabilité. Sur comment, finalement, moi qui me définis volontiers comme asociale et solitaire, j'avais des compétences sociales plutôt développées. Si si, je vous assure, ne vous marrez pas. Il est vrai que je ne fais jamais le premier pas : j'ai horreur d'aborder quelqu'un, parce que je n'ai aucune confiance en moi et une peur panique du rejet. Il est aussi vrai que j'estime ne pas devoir me battre pour préserver une relation, parce qu'à mon sens, si la personne ne garde pas un minimum contact, c'est probablement qu'elle n'en a pas envie... et moi j'ai pas un quota d'amis à entretenir, je m'en fous d'en avoir dix ou cinquante. Par contre, je suis une excellente interlocutrice. Pour peu qu'on veuille bien me parler, je joue le jeu de la communication à fond. Je suis capable de parler une heure au téléphone (mais pas de téléphoner, par contre), je ne laisse jamais un mail, un sms ou une lettre sans réponse, j'écris régulièrement sur mon blog, je commente, je mets des "j'aime", je peux faire la conversation à la caissière si elle l'engage, je refuse rarement une soirée ou une sortie, si on me met en face d'un inconnu en me disant "parle", je parle, pendant des heures s'il le faut. Je pense même être une interlocutrice agréable et habile : je suis plutôt souriante, amusante, empathique, je m'intéresse à ce qu'on me dit, je prends toujours garde à ne vexer personne et si j'évite au maximum de mentir, je ne recule jamais devant un compliment sincère. Sans prétention aucune, toute sauvage que je sois, je pense même que je suis une meilleure communicatrice que la majorité des gens.

(genre là, à ma petite soeur qui me dit : "Wouah eh l'autre qui veut pas de péri !! Je parie que tu vas la réclamer au bout de dix minutes !!" -exemple flagrant d'un manque de compétences communicationnelles : brusquerie, moquerie, dénigrement de l'opinion de l'interlocuteur-, j'ai envie de répondre : "Ta gueule la mioche, on en reparlera quand tu sauras ce que c'est d'accoucher." Mais comme j'ai de bonnes compétences relationnelles, je lui explique gentiment que 80% des femmes dans le monde accouchent sans péri et que c'est une erreur de croire que c'est impossible... même si personnellement, je pense que je me dirige de plus en plus vers une péri parce que je suis en réalité très sensible à la douleur et à la fatigue et que j'aurai du mal à dire non aux personnes qui voudront m'en délivrer) (c'est tout moi, ça, j'ai des convictions, mais terriblement solubles dans d'autres considérations)

Tout ça pour faire un second article de blog à l'intérieur du premier ni vu ni connu j't'embrouille dire qu'il est aussi important de préserver les relations sociales durant le dernier mois. Se replier sur sa douleur, son inconfort et son impatience, ce n'est pas le meilleur moyen pour attendre. Et en ça, je crois que participer à un forum est une des meilleures idées que j'ai eues. C'est peut-être ce qui m'a manqué, en début de grossesse, pour ne pas craquer, d'avoir un véritable lieu de sociabilité : on ne se rend pas compte à quel point il est important pour un être humain de se sentir entouré. Au lycée, j'avais des amis, en licence, j'avais des amis, au Mordor, j'avais des amis, en master, j'avais ma promo, en stage et au travail, j'avais mes collègues... et quand j'ai quitté ça, je n'ai plus eu personne : je n'appartenais plus à aucun groupe social et mes amis étaient partis loin de moi. Participer à un forum de discussion, c'est réintégrer un groupe social. Et même si ces sales traîtresses sont toutes en train d'accoucher à la queue leu leu pendant que c'est le calme plat sous mon ventre rond, eh ben c'est quand même une aide, de partager avec elles. C'est donc mon dernier conseil : le dernier mois, même si vous êtes en congé mat, même si vous vous sentez à plat, maintenez le contact social. Votre moral vous dira merci.

Sur ce, je m'en vais écrire mes mails !

3 avril 2014

Bon, les amis, trêve de plaisanteries, j'écris un

Bon, les amis, trêve de plaisanteries, j'écris un vrai article. Non parce que ça fait une heure et demi que je chiale en regardant un replay de T.V. (ça me fait rire, TV en langage "grossesse", c'est toucher vaginal... on s'amuse comme on peut). Mais bon, disons que j'ai une excuse, y'a des accouchements et des prématurés. Pour faire pleurer une femme enceinte, montrez-lui des accouchements et des prématurés.

Mais ce ne sera pas le thème de ce message. Parce que Choupie-Chat ne sera pas prématurée (elle est considérée comme à terme depuis dimanche) et que je n'ai pas non plus l'impression que je vais accoucher dans l'immédiat (même si histoire de me contredire, j'ai une grosse contraction pile là maintenant).

Non, je voulais vous parler de mon dernier passage à la maternité. Et râler un peu. Alors oui, je sais, c'est toujours moins agréable, les articles plein de sentiments négatifs. Mais vous remarquerez que j'ai dit que j'allais râler, pas me lamenter. S'il y a pire que les articles où on râle, ce sont les articles où on se lamente. Je sais que je vous en ai largement abreuvés ces derniers mois. Pardon. Mais ce ne sera pas (vraiment) le cas cette fois-ci. Je râle, je ne me plains pas. Nuance. Quoique j'ai mal au ventre, que je n'arrive pas à trouver une bonne position pour bien respirer, que j'aimerais continuer à végéter devant T.V. et accoucher dans la foulée.

Bref, chers amis, parlons peu, parlons de ventre. Une fois n'est pas coutume. Et parlons diktats de grossesse. Non, parce que toi, tu penses peut-être que quand tu es enceinte, la "société" (terme volontairement flou désignant à la fois le premier quidam venu et tout l'univers) te fout la paix concernant ton apparence. Au moins le temps que tu pondes ton gosse, quoi. Eh ben pas du tout. Pas du tout du tout, même. Non, quand tu es enceinte, tu dois remplir un cahier des charges très précis :

- Tu dois prendre du poids. Mais pas trop non plus. Entre 7 et 10 idéalement. Allez, puisqu'on est sympa, on tolèrera de 5 à 12. Plus, tu ne les perdras jamais, grosse vache. Moins, tu vas tuer ton bébé, sale égoïste d'anorexique (ça c'est moi).

- Tu dois avoir un gros ventre. Plus il est gros, mieux c'est. Mais attention, hein, on a dit que t'avais pas le droit de prendre plus de 10 kilos. Tu dois donc être volumineuse et relativement légère. Et si t'es pas grosse, là, tu peux carrément t'assoir sur ton titre honorifique de femme enceinte. Mais pas sur les places réservées, faut pas déconner. Si tu te sens faible, t'as qu'à manger, sale égoïste d'anorexique.

- Ton bébé doit être joufflu. Il existe une courbe de poids idéale, pour les bébés. Plus tu es haut par rapport à la moyenne, plus on applaudira des deux mains. Bon, pas trop non plus, faut pas déconner. Le bébé parfait pèse à terme entre 3,5 kg et 4,5 kg. S'il fait plus (même si franchement c'est rare), on t'accusera d'avoir profité de la grossesse pour abuser, grosse vache. Moins, c'est probablement que tu as privilégié ta ligne aux dépends de ton bébé, malade mentale, va !

Voilà, ça c'est le must : prise de poids réduite, gros ventre et gros bébé. Allez, future maman, bon courage !

Je vais peut-être vous décourager, mais en réalité, on n'y peut rien. On ne contrôle ni notre prise de poids, ni le volume de notre ventre, ni le poids de notre bébé. Vouloir se conformer aux normes quand on est enceinte, c'est comme quand on n'est pas enceinte, mais en encore plus dur.

Quand tu n'es pas enceinte, on te demande, dans l'idéal, de mettre du 36. Le 34 et le 38 sont néanmoins tolérés. On s'y confome (parce qu'on est terriblement influençable ou parce que ça ne nous demande pas beaucoup d'effort) ou on ne s'y conforme pas (parce que fuck les diktats de la mode, on est un être libre), mais ça reste du domaine du possible. Pour y arriver, si tu es plus ronde, tu peux t'affamer, si tu es plus maigre, tu peux te bourrer de gras jusqu'à ce que mort s'en suive. Pas sympa, mais réalisable dans la plupart des cas.

Quand tu es enceinte, tu es priée d'éviter de faire n'importe quoi avec ton alimentation, de manger normalement, suffisamment mais pas trop : ni régime, ni abus. Autant dire que derrière, ton corps il fait ce qu'il veut : il partage, il donne tout au bébé, il garde tout pour lui ou il ne donne ni ne garde rien du tout ou si peu. Et qui récolte les regards soupçonneux derrière, c'est bibi.

Je voyais par exemple il y a quelques jours un article intitulé "Enfin une future maman qui assume sa grossesse !", où une star enceinte (visiblement sur le point d'accoucher) paradant avec son énorme ventre était comparée à deux autres stars enceintes dont la grossesse (beaucoup moins avancée, soit dit en passant) était très peu visible. "Mesdemoiselles Truc et Chose, suivez l'exemple !" concluait-il. Est-ce que c'est vraiment une question d'assumer ou de ne pas assumer ? Tu grossis peu, tu grossis peu, voilà. Et à côté de ça, tu as ce genre d'article où le journaliste s'indigne que Machine, cette grosse vache, ait pris encore plus de poids durant sa grossesse que Bidule, cette autre grosse vache de notoriété publique. Presse poubelle sans doute, n'empêche que cela reflète bien la pression qui pèse sur les épaules des femmes enceintes (quand elle ne devrait peser que sur leur vessie).

Si je vous dis ça, c'est évidemment que ce coup-là, on me l'a fait. En temps normal, je ne vous écrirais pas un article sur ce que ça fait de ne pas entrer dans une norme de minceur, par exemple, parce que je fais naturellement du 36. Si ce n'était pas le cas, je trouverais sans doute aussi la pression de la société sur les femmes non-enceintes scandaleuse. Mais je ne la ressens pas, tout comme les femmes qui prennent pile ce qu'il faut durant leur grossesse, ont pile le bon diamètre de ventre et donnent naissance à des bébés pile assez gros pour être qualifiés de "beaux" (nous reviendrons sur cette expression de "beau bébé", elle mérite qu'on s'y attarde) ne voient sans doute aucun problème à ce qu'on nous impose une vision de la grossesse parfaite. Il n'empêche que c'est le cas.

Bref, où je veux en venir avec cette longue introduction ? Je veux en venir à mon rendez-vous gynéco d'hier. J'ai commencé à parler TV, je continuerai dans le TV.

(Non, à vrai dire, je ne vais pas tellement vous parler toucher vaginal. Enfin, si, je pourrais vous en parler. Mais même s'il était très désagréable -surtout que la gynéco qui me l'a fait était au téléphone, autant dire qu'elle était sûrement pas à fond concentrée sur le désir de ne pas me faire mal-, je n'en ai retiré que des satisfactions on a la sexualité qu'on peut. Puisque sa conclusion a été que mon col était déjà bien prêt -si ça vous intéresse, j'ai regardé hier un site avec des tas de photos de col... après avoir vu ça, j'ai éprouvé un profond respect pour gynécos et sages-femmes qui en voient des dizaines tous les jours... et Apollon a plus eu envie de dessert-, que bébé était déjà bien engagé et que je n'aurai sans doute pas à attendre jusqu'au terme ! Rien, en somme, qui s'intègrerait à la râlerie du jour.)

Parlons donc passage sur la balance et mesure de hauteur utérine. Balance : 54 kg. Enfin, pour être honnête, entre 53 et 54. "Eh beh, vous avez pas pris beaucoup." Excuse habituelle : "J'ai beaucoup perdu en début de grossesse. Tout cumulé, j'ai quand même pris presque dix kilos."

(Oui, si je réexplique ça, c'est parce que la gynéco habituelle -celle que j'ai donc vue deux fois depuis que ce n'est plus ma sage-femme qui fait le suivi, et à qui j'ai donc déjà dû expliquer ça- s'était visiblement crue en congé et est arrivée avec une heure de retard et que j'ai donc été envoyée -pendant qu'elle rattrapait difficilement son retard dans ses consultations- auprès d'une de ses collègues.)

Mon excuse est acceptée avec un air sceptique. Hauteur utérine à présent, c'est à dire, en gros, le degré de courbure de mon ventre. Elle est petite, et moi je n'ai plus d'excuse (sinon "Que voulez-vous que j'y fasse ?"). La sentence tombe : "Va falloir aller faire une échographie de contrôle de croissance." "Mais déjà la dernière fois, elle était petite, et le bébé était normal." "Oui, mais c'est la procédure."

Echo de croissance, donc. Dans la foulée. Au moins on ne perd pas de temps. Comme la dernière fois, c'est une interne qui me prend en charge (mais pas la même que celle qui m'avait massacré le ventre, Zeus soit loué). Comme la dernière fois, elle m'accuse de ne pas être "échogène" (en gros, ma peau ne laisse que médiocrement passer les ultrasons... comme je ne mets aucune crème, faut peut-être que je m'en prenne à mon gel douche ?). Heureusement, cette fois-ci, échogène ou pas échogène, les mesures sont faites en cinq minutes. Bien obligée, toutes les trente secondes, quelqu'un entre pour réclamer la salle et l'interne promet qu'elle se dépêche, qu'elle n'en a plus que pour une minute. Tout en me filant un bout de sopalin pour m'essuyer le ventre, on nous dit d'aller attendre dehors (oui, on est censés aller dehors alors que mon ventre est encore trempé et que le bout de sopalin ne suffit pas à le sécher... finalement j'en fauche un autre moi-même, m'essuie tant bien que mal, et le reste sèchera au soleil, hein). On nous annonce environ 2,5 kg aujourd'hui pour notre bébé. "Ah, bien." Mais la demoiselle doit aller récupérer les résultats et comparer ce poids avec sa courbe de croissance. On attend dans le couloir. Dix minutes plus tard elle revient : "Bon, donc en fait c'est pas bien, elle ne suit pas exactement sa courbe de poids, elle est au 10ème percentile alors qu'elle était au 30ème il y a deux semaines, va falloir revenir faire des échos toutes les semaines jusqu'au terme."

(10ème percentile : 90% des bébés sont plus gros qu'elle au même âge, 30ème : 70%... Je vous avais déjà expliqué ça, je crois, mais c'est important pour comprendre. En dessous du 10ème percentile, on considère qu'il y a un risque de RCIU, de "retard de croissance intra-utérin". Voilà vous savez tout. Sauf qu'à chaque fois, ce sont des estimations de poids, basées sur trois mesures faites en trois minutes par des personnes qui avouent elles-mêmes que les conditions ne sont pas optimales... alors je ne suis ni sûre qu'elle était vraiment au 30ème percentile il y a deux semaines, ni sûre qu'elle soit vraiment au 10ème percentile cette semaine...)

Nouvelle prise de rendez-vous. Un monitoring (on te met une ceinture autour de ventre qui enregistre les battements du coeur du bébé pendant une demi-heure : ça fait partie de la procédure de contrôle de croissance) l'après-midi et à nouveau écho + monito dans une semaine.

Le monito est bon. Aucun souci, les battements de coeur sont bien réguliers (même si parfois ils descendent à 110 et montent à 165 et que c'est flippant). Bébé va bien. Par contre, j'ai à nouveau le droit à "Eh beh, vous avez pas beaucoup pris !" quand je monte sur la balance (oui, j'ai été pesée deux fois le même jour) et à "Ah oui, effectivement, vous avez un tout petit ventre" quand je soulève mon haut. Ben oui, c'est pour ça que je suis là. Ce qui est drôle, c'est que celle-là insiste : "Vous êtes sûre que vous mangez suffisamment ? Faut manger, hein !" Mais je mange, enfin, zut ! Je ne fais que ça, manger !

Après tout ça, vous crevez d'envie de juger par vous-même, je sais, alors voilà, je vous montre mon ventre.

ventre37sa

(oui, la prochaine fois je mets un soutien-gorge)

Personnellement, je ne le trouve pas si petit. Je sais qu'il n'est pas très gros pour 8 mois, mais enfin, j'ai quand même l'air bien enceinte. Même la dame du supermarché me demande régulièrement pour quand est le bébé (bon, la première fois, il y a trois semaines, elle m'a demandé plus subtilement : "Vous attendez un petit bébé ?"... la partie maléfique de moi-même a eu envie de répondre : "Non, c'est la bière.").

Mais je pense que le pire, pour moi, ce n'est pas qu'on ne cesse de me répéter que je suis trop mince, c'est qu'on s'en prenne au poids de Choupie-Chat. Déjà, parce que ça me fait passer pour une mauvaise mère, qui affame son enfant (alors qu'aujourd'hui rien qu'entre 10h et 19h, elle a eu le droit à pomme/craquottes/tartines au kiri/lasagnes végé/glace/compote/fritelles). Ensuite, parce que je n'aime pas qu'on critique ma fille, même ma fille in utero. Et ça m'énerve toujours un peu qu'on appelle "beaux bébés" les gros bébés.

En ce moment, chez les "avrilettes", c'est l'invasion. Toutes en train d'accoucher, les filles. Et des mastodontes. Dernier en date : une petite fille née avec trois semaines d'avance, 4 kg ! Alors c'est vrai que moi aussi, j'y vais de mon "Eh ben dis voir, c'est un beau bébé, ça !" Histoire de flatter la maman, parce que je pense que ça ne lui ferait pas très plaisir si je disais : "Eh beh, quel monstre !" Mais honnêtement, dans mon épisode de T.V. de tout à l'heure, je voyais des tas de bébés différents et si c'est vrai que le prématuré de 950g était vraiment pas beau (faut dire ce qui est), je trouvais que le petit garçon de 4,5 kg, il était effrayant. Choupette fera peut-être même pas 3 kg à la naissance, mais je suis sûre que ce sera quand même un très beau bébé.

En attendant, elle joue l'enfant du démon. Comme je suis sympa, je vous ai fait une vidéo ! (j'en suis très contente, parce qu'en plus d'être diabolique, habituellement cette enfant est fourbe et arrête de bouger dès que je dégaine mon portable... là elle s'est fait avoir en flagrant déli !)

(C'était hier soir, j'étais en pyjama. Glam, je sais.)

Réalisé sans trucage. Je vous rassure, elle ne fait pas ça toute la journée. C'est comme les chats, elle a parfois des quarts d'heure (disons plutôt des demi-heures, voire des heures) de folie, où elle fait bobo à maman (non, Choupie-Chat n'est pas très douée pour les massages du ventre, elle est un peu brutos)... et très peur à papa !

Bon, c'est pas tout ça, mais je vais continuer à essayer d'engraisser ma fille. Après quoi je continuerai à m'abrutir devant des émissions débiles. Ma vie est consternante passionnante.

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1 avril 2014

Chers amis, J'avais commencé un message fort

Chers amis,

J'avais commencé un message fort instructif sur le neuvième mois que je comptais poster dans la journée... mais je ne suis pas sûre de pouvoir le finir un jour car là, je crois que je viens de perdre les eaux. Je crois, hein, vous emballez pas. Comme j'ai théoriquement deux heures devant moi, je voulais quand même passer vous prévenir, que vous ne vous inquiétiez pas si je disparais pendant quelques (trois ? dix ? quinze ? soixante-cinq le temps de sortir la tête de l'eau ?) jours... Bon, je vais finir mes valises, prendre une douche et je file à la mat... et on espère ne pas se revoir tout de suite, n'est-ce pas ? ;) Bisous bisous !

bb-lemur

(C'est tout ce que j'ai trouvé comme photo qui pourrait illustrer sur mon ordinateur... elle va être belle, ma fille, hein ?)

...

Nan, j'déconne. Vous y avez pas cru trois secondes, t'açon, je suis pas trop douée pour les blagues. Mais fallait que je la fasse, n'est-ce pas ? Et puis à mon mari, mes soeurs ou ma mère, ç'aurait pas été très drôle : au mieux ils m'auraient rôdée tout de suite, au pire je leur aurais fait une fausse joie :D

poisson-rouge

Ce qui est vrai, c'est que je compte vous écrire un message sur le neuvième mois, mais j'attends le rendez-vous gynéco de demain. Et si vous comptez bien : le message d'aujourd'hui, le message-test psycho et le message de début de neuvième mois, on sera déjà à trois, alors je crois que ce sera loupé pour que j'accouche dans trois messages... Mais c'est pas grave, vous allez patienter avec moi, hein ;)

23 mars 2014

Chers lecteurs, au rythme auquel je poste,

Chers lecteurs, au rythme auquel je poste, Choupie-chat aura quitté sa grotte dans trois messages. Et pour vous cette grossesse, qui m'aura semblée si looongue, semblera s'être terminée super rapidement. Enfin je sais pas, peut-être que vous en avez marre que je ne parle que de foetus sur ce blog et que du coup, à vous aussi ça vous semble long. Mais si on se dit trois messages, trois messages...

A vrai dire, je viens vous dire coucou mais je ne sais pas trop quoi raconter. J'aurais trop à dire, et en même temps tout me semble vain.

  • Il y a deux jours, j'ai commencé un message par "Il fait beau c'est super" et je me suis progressivement rendu compte que j'allais le terminer par "Pitié, apportez-moi une corde et vite". Du coup, comme je ne souhaite pas vous déprimer outre mesure, je ne crois pas que je le publierai.

J'y parlais surtout de ma peur de l'avenir : l'accouchement (long et douloureux), l'hospitalisation (et le manque d'intimité), la parentalité (et toujours cette question : est-ce que je vais tenir le choc ?). Tout ce qui m'attend dans un gros mois. Un peu moins si j'ai de la chance... mais est-ce que ce sera vraiment une chance ? Est-ce qu'échanger la grossesse contre la maternité, ce n'est pas échanger la peste contre le choléra ? Voilà où j'en suis, au bout du tunnel, la main sur une poignée de porte que j'hésite à tourner...

J'ai dit que le troisième trimestre était mon préféré, et je le pense toujours, mais c'est un trimestre étrange, où on porte un bébé, véritablement un bébé, qui pourrait naître, respirer et manger tout seul et tout, sans pour autant être vraiment parent. Je n'ai jamais considéré que j'avais le choix entre devenir mère et ne pas devenir mère, pour moi il a toujours été évident que j'allais l'être... et ça y est, on y est. Et je ne sais pas pourquoi, parfois, ça me donne juste envie de pleurer toutes les larmes de mon corps.

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Illustration mélancolique.

  • J'ai aussi songé à vous écrire un article 7ALM, un article qui parlerait d'amour familial. Un article pour vous faire part de mes doutes quant à mes compétences en amour maternel.

Parce que je crains de trop m'attacher à ma fille, alors qu'elle est encore toute fragile et que tout peut arriver.

Parce que parfois, il m'arrive d'en vouloir à ma fille, peut-être même de la détester, puisqu'elle est la cause de tous mes déboires physiques et psychologiques du moment.

Parce que je ne vis pas dans un numéro de CI et que mes parents n'ont jamais fondu en larmes en bafouillant : "Tu sais que je t'aime, même si je ne te l'ai jamais dit." Non, ils ne me l'ont jamais dit, point. Même si je sais que c'est le cas (euh... du moins pour ma mère).

Parce que je ne dis pas à mon mari que je l'aime. Jamais. Je l'ai trop dit à la légère autrefois et que je n'aime plus la sonorité de ces mots dans ma bouche. (Mais je l'aime, bien sûr, plus que tout, c'est ma personne capable de respiration autonome préférée au monde, et j'espère qu'il le sait, qu'il n'en doute jamais.)

Parce que j'ai peur d'être définitivement une paralysée des sentiments.

Et pourtant si, j'aime ma fille, je l'aime à la folie et j'ai envie de lui dire, maintenant et plus tard, quand elle sera un bébé, un bambin, une enfant, une ado... et je lui dis, je l'appelle "ma chérie" et je lui chuchote que je l'aime tellement tellement tellement. Et ça me rassure, d'en être capable. Je ne sais pas ce que je vais pouvoir lui apporter dans la vie, mais je veux qu'elle soit au moins persuadée qu'elle est aimée, infiniment.

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La preuve, elle a des chaussons-chats-coeurs.

  • J'aurais pu vous écrire un article purement informationnel (et non réflexif-thématique comme les deux précédemment évoqués). Pour vous raconter les dernières péripéties de ma vie de femme enceinte.

Vous dire que j'avais fait mon premier monitoring. Que même si j'avais trouvé ça long et que je n'en avais jamais vraiment su les conclusions (j'ai juste demandé si ça allait et on m'a dit que c'était parfait), ça m'a fait moins suer que ce que je pensais, d'attendre allongée pendant une demi-heure/trois quarts d'heure en écoutant le coeur de mon bébé.

Vous dire qu'une sage-femme de la PMI m'avait fait visiter la salle de travail sur les conseils avisés de ma psy qui avait sans doute peur que je fasse une crise d'angoisse au moment d'accoucher (je ne promets pas pour autant que je n'en ferai pas). Que cette sage-femme de la PMI m'avait dit qu'elle pouvait contacter une puéricultrice de la PMI pour qu'elle vienne faire une visite à domicile et m'aider à organiser la venue du bébé. Que je n'avais pas eu le coeur (ni trop de raison valable) de refuser et que du coup une puéricultrice passera vérifier qu'on n'est pas de futurs parents irresponsables, qu'on ne va pas la faire dormir dans un placard et manger du foin.

Vous dire qu'on avait eu notre écho de contrôle pour la croissance de Choupette. Qu'après avoir vu passer sur mon ventre tout un cursus universitaire de l'étudiante en médecine maladroite au gynéco diplômé en passant par l'interne débutante (L'étudiante : "Bon, je regarde, mais j'y connais rien, en fait, c'est pour ça que l'écran est tout gris. Ah tiens si, là c'est son coeur et là c'est du liquide. Mais je sais pas trop où est la tête." L'interne : "Désolée de vous écraser le ventre comme une malade depuis une demi-heure mais votre bébé est vraiment mal placé et votre peau n'est vraiment pas réceptive aux ultrasons alors j'arrive pas à avoir des mesures correctes". Le gynéco : "Tu vois, Junior -c'est l'interne qu'il appelle Junior, pas moi, moi il s'en fiche un peu que je sois là- trouver un beau périmètre crânien, un beau périmètre abdominal et un beau fémur, c'est pas si compliqué, en fait. Hop hop hop, allez je me casse, j'ai la dalle, moi."), on m'avait finalement annoncé que notre fille pesait 2,2 kg et qu'elle n'avait donc aucun souci de croissance. Que pour revoir son petit visage, on repassera (ou plus probablement on attendra), mais que le principal, c'était que tout aille bien.

  • Aujourd'hui, ce que j'avais envie d'écrire, c'était que ça n'allait pas, que c'était trop long, que j'étais sur le point de craquer et de m'ouvrir le ventre à la scie sauteuse.

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Nym, toujours prête à rendre service (non mais je vous rassure, elle ne m'a pas griffée méchamment, elle était sur moi et Apollon lui a fait peur en approchant sa tête -il en faut peu pour faire peur à Nym) (sinon, z'avez vu, mon nombril est en passe de disparaître complètement).

Je ne supporte plus mon ventre. Mon ventre bouge, mon ventre contracte, mon ventre me fait mal, mon ventre pèse, mon ventre tire, mon ventre ne rentre plus dans mes vêtements. J'en ai marre d'être enceinte. J'en ai marre de craindre sans cesse de devoir me rendre urgemment chez le médecin, chez la sage-femme, chez le dentiste ou à la maternité... J'en ai marre de ce corps qui n'est plus à moi. Je veux retrouver le droit de faire n'importe quoi avec, de mal me nourrir si je veux, de tomber malade et de ne pas me soigner si je veux, de ne pas me préoccuper de moi-même, d'oublier que je suis un morceau de chair, parce qu'il y a d'autres choses bien plus intéressantes. Je veux juste ne plus y penser.

Je devais voir Déesse Vio, et je ne l'ai pas vue. A cause de tout ça, de mon corps qui fait n'importe quoi, de ma condition physique diminuée et du devoir que j'ai de me soigner sans attendre si je sens que les choses tournent mal. Je ne me sentais pas capable de préparer puis gérer le séjour de Déesse Vio, mes ennuis de santé et leurs conséquences éventuelles. Pourtant j'avais très envie de la voir et je sais que ça m'aurait fait énormément de bien de voir quelqu'un d'autre que mon mari, mes chats et mes médecins, de bouger, d'être autre chose qu'un corps encombrant, fatigant et exigeant.

Mais cet après-midi, ça allait mieux. J'ai un médicament magique, je crois, c'est à lui que j'attribue en tout cas mon habituelle amélioration de moral de l'après-midi. C'est à base de plantes, de vitamines et de minéraux, c'est censé combattre la fatigue du premier trimestre. Je trouve que ça marche bien au troisième aussi. C'est ma mère qui m'a acheté ça. Enfin, c'est peut-être juste parce qu'à midi, je mange et que ça me donne de l'énergie. Enfin bref, cet après-midi, je me sentais moins déprimée, plus enthousiaste, plus optimiste. Apollon, lui, il a ronflé, cet aprèm. Et quand je dis qu'il ronflait, c'est au sens propre, c'était rigolo.

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Qu'il est mignon !

  • Enfin, je préparais un message spécial il y a peu : j'ai rédigé un test psychologique sur la relation de couple. Juste comme ça, parce que c'est ludique. Je pense que celui-là je le posterai. Mais je ne sais pas encore quand.

Je pourrais le poster demain, les questions sont quasi toutes écrites. Mais j'ai dit que j'accouchais dans trois messages, et j'aimerais bien que ce soit le cas. J'aimerais que la prochaine fois que je vous retrouve, je sois vraiment à deux doigts (les sages-femmes et les forumeuses comprendront le double-sens... les autres peut-être aussi, mais moins spontanément) d'accoucher. Alors je ne sais pas.

Et puis je ne m'ennuie pas, dans ma vie, en ce moment. J'ai plein de choses à faire. Il faut que j'écrive une lettre à la peut-être future marraine de notre fille (ça y est, on a fait un premier choix, un choix de compromis, un choix surprenant probablement, un choix risqué peut-être, mais un choix qu'on espère judicieux... l'avenir nous le dira) et un mail à mon témoin de mariage. Je vais encore avoir des rendez-vous (avec la psy le 27, la puéricultrice le 31, la gynéco le 2). Je vais encore avoir des commandes à aller chercher et quelques achats à faire (mais à huit mois moins une semaine, tout est quasi prêt, même les plus petites choses : le liniment, les cotons pour les fesses, les couches... même la valise pour la maternité est presque prête -mais pas complètement non plus, faut pas déconner...). J'aimerais aller voir ma mère, aussi, changer d'air, un peu plus au sud, un peu plus à la campagne, avoir quelques jours de "vacances". Tous ces projets me font même un peu peur, quand je vois dans quelle fatigue physique je suis déjà.

Bref, je ne sais pas quand je réécrirai. J'espère juste que le temps va passer très vite.

10 mars 2014

Ce n'est pas un mythe : les médecins sont

Ce n'est pas un mythe : les médecins sont toujours en retard (un autre mythe sur les médecins qui n'en est pas un : mes médecins ont tous une écriture illisible -sans blague, je ne connais pas un seul médecin qui sache écrire, et je connais beaucoup de médecins, genre toute ma famille).

Parce qu'ils s'entêtent à prévoir des consultations de vingt minutes alors qu'ils savent très que Mme Michu va s'étendre pendant quarante minutes sur ses douleurs de hanche et de nuque et de dos et de fesses et de tête (alouette) ou que Mme Duchmol va se ramener avec une liste de longue comme le bras de symptômes, diagnostics et traitements trouvés sur la doctisphère et qu'il va ensuite falloir la convaincre pendant trois quarts d'heure qu'elle n'a pas un cancer de la rate doublé d'une atrophie du pancréas. Moi, je suis la patiente idéale : je suis celle qui leur permet de rattraper leur retard. Je n'ai pas préparé pendant une semaine ma visite chez le médecin, je ne me suis pas documentée, je n'ai pas spécialement de questions à poser et je ne suis pas très douée pour improviser longuement sur le thème "Qu'est-ce que ça va mal, Docteur." Je suis donc la candidate rêvée à l'expédition du rendez-vous en cinq minutes.

Autant quand je vais chez le médecin pour une gastro ou une infection urinaire (rarement, donc : je n'ai pas eu de gastro depuis mon enfance et une seule infection urinaire nécessitant une consultation dans ma vie entière), je sais que c'est le jeu : pour ce genre de choses, le diagnostic est vite posé et le traitement est le même pour tout le monde, je comprends qu'on n'y passe pas vingt minutes (quoique je trouve tout de même surprenant que notre médecin traitant, qui est censé bien nous connaître, ne s'assure pas au passage qu'on a bien guéri de la grippe du mois dernier ou ne prenne pas des nouvelles de nos maux de tête chroniques). Autant quand je vais chez un psychiatre pour des angoisses péri-natales ou chez un gynécologue dans le cadre d'une grossesse, je trouve ça un peu abusé. Et pourtant gastro, troubles mentaux ou grossesse, même combat.

Je le sais bien, tout ça. Alors pourquoi est-ce que je stresse autant d'arriver en retard et pourquoi je m'imagine toujours que ces rendez-vous vont m'apporter quelque chose ?

Lundi 3, j'avais rendez-vous avec la psy. Je crois que je ne vous en ai même pas parlé. Parce que je ne saurais pas quoi en dire, honnêtement. Pour la première fois (sur trois), je ne me suis pas perdue en route et je suis arrivée à l'heure. Les deux fois précédentes, je m'étais tellement paumée pendant tellement longtemps que j'avais été à deux doigts de fondre en larmes. Pour au final arriver avec dix minutes de retard mais ne passer qu'une demi-heure plus tard. Cette fois-ci, j'avais dix minutes d'avance, et même si je me doutais que cela ne ferait qu'augmenter mon temps d'attente, j'étais beaucoup plus zen. Et puis dans la salle d'attente, y'a des magazines de puériculture (contrairement à l'hôpital où ce ne sont que de vieux tabloïds) donc je lis ça en attendant. Mais la séance en elle-même... Pour vous dire, ce que j'ai appris de plus intéressant, c'était quelle pouvait m'organiser une visite de la maternité et que normalement je devrais avoir plus de prépa (mais bon, comme mes séances de prépa sont très longues, c'est peut-être pour ça que j'en ai moins). Rien à voir avec ma santé mentale, donc. C'est pour ça que j'ai été étonnée de l'entendre conclure l'entretien par : "Bon, vu votre état, faut que je vous revoie dans 15 jours" et non par : "Bon ben ça va très bien, en fait, bon vent du coup !" C'est vrai que j'ai été assez peu bavarde, c'est vrai que j'ai répondu à toutes ses questions par "Ca dépend" ("Vous dormez bien la nuit ?" "Ca dépend." "Globalement, vous diriez que ça va mieux ?" "Ca dépend." "Vous parvenez à vous projeter dans la maternité ?" "Ca dépend."). Mais c'était vrai. C'était vrai que ça dépendait. Moi je suis paumée, dans la vie, c'est à elle d'essayer de me dépaumer. Bref, je n'étais vraiment pas très contente en sortant du bureau au bout de dix minutes, j'avais l'impression d'en être exactement au même stade.

Alors ça va, c'est pas un stade horrible. Mes trois derniers mois sont honnêtement les plus cools (dans le sens de "calmes", pas dans le sens de "c'est la fête" non plus) de toute ma grossesse. En grossissant enfin (volume et poids), en sentant mon enfant bouger souvent et fort, en sachant que la prématurité n'est plus dangereuse, en apercevant le bout du tunnel... je suis forcément moins angoissée. Je le suis quand même, hein. Je sais que certaines grossesses se déroulent à merveille et que l'enfant est tout de même mort-né. Je sais que jusqu'au bout, il peut y avoir un problème grave. Hier encore, je me suis mise à pleurer parce que je m'étais sentie mal (nausées, bouffées de chaleur, étourdissement) à la suite d'un grand mouvement de ventre instinctif censé prévenir la chute de tupperwares du placard (évidemment les tupperwares sont quand même tombés et, moi, je me suis juste fait mal au ventre) (en vrai, je ne suis pas sûre que mon malaise soit lié à ce mouvement de ventre, c'était peut-être juste à cause de la chaleur et de la bouffe) et que je ne la sentais plus bouger (en fait, si, je la sentais bouger, mais pas beaucoup, et moi j'avais besoin qu'elle bouge beaucoup pour me rassurer complètement).

Oui, c'est débile de pleurer pour ça. C'est juste que je me demandais : Et si elle meurt ? Qu'est-ce que moi je deviendrai si elle meurt ? Je sais que si ce bébé-là meurt, je n'aurai pas la force d'en faire un autre, de revivre ces neuf mois d'angoisse, tout en ayant le souvenir de ma première grossesse. Et sans enfant, je ne peux même pas imaginer ce que serait ma vie. Cela me terrifie, de perdre à la fois ce bébé que j'aime déjà tellement et toute raison de vivre. Mais j'accepte mieux cette angoisse qu'avant, j'arrive à vivre avec. Principalement parce que j'ai un bébé super chiantos qui me rappelle quasi en permanence sa présence en hoquetant durant de longues minutes, en me chatouillant le bassin avec ses petites mains ou en logeant ses petites fesses pointues dans mes côtes. N'empêche que j'aimerais qu'elle sorte vite ! Pas parce que ces sensations sont désagréables (elles le sont parfois -désolée de casser le mythe, mais un bébé de 7 mois, ça tient plus du rhinocéros que du petit papillon-, mais rien d'insupportable), mais parce que j'aimerais ne plus vivre dans la crainte que cela s'arrête du jour au lendemain.

J'ai vu récemment une émission en replay intitulée "Je déteste être enceinte". Tout ne faisait pas écho à ce que je peux ressentir, mais certaines choses quand même. Etre malade et avoir du mal à le supporter, trouver ces neuf mois interminables et désirer accoucher au plus vite, sentir qu'on est seule responsable de cette petite vie et craindre de la perdre, culpabiliser de ne pas apprécier cet état et avoir peur que le bébé en souffre, être deux, se voir changer et ne plus savoir qui on est vraiment... Et ce que j'ai trouvé rassurant, c'était que les personnes qui témoignaient s'en sont sorties, et leurs enfants aussi, qu'elles les ont élevés et aimés comme n'importe quel parent, que tout va bien. Je crois que la vidéo n'est plus disponible sur le site où je l'ai vue, mais vous pouvez trouver ici le témoignage d'une des femmes qui y participaient.

Pour en revenir aux médecins en retard et aux rendez-vous bâclés, j'en ai aussi eu deux magnifiques exemples ce lundi 10.

Bon, pour le coup, j'étais moi-même en retard. Mais quelle idée aussi de me proposer un rendez-vous avec la gynéco à 9h40. Moi à 9h40, je dors. Dans le meilleur des cas, je traîne au lit en attendant 10h, seuil psychologique pour pouvoir me lever. Et puis le matin, je prends mon temps. Je me coupe gentiment ma petite pomme, que je mange tranche par tranche, je sirote mon thé, je prends des nouvelles d'internet, je passe de longues minutes sous la douche et me pose un moment dans la baignoire histoire de vivre un moment de communion avec mon foetus. C'est ça, ma vie (détestez-moi). Pas me presser pour arriver à l'hôpital aux aurores. Bref, je suis arrivée avec dix minutes de retard et j'ai dû attendre dix nouvelles minutes de passer au secrétariat. Quand je suis entrée dans la salle d'attente du service, il était déjà 10h. Et même si je savais que, selon toute probabilité, mon tour n'était pas encore passé, ben j'étais quand même pas rassurée. Je l'étais d'autant moins que j'avais ensuite rendez-vous avec l'anesthésiste à 10h30.

A 10h15, j'ai été appelée. J'ai fait un tour sur la balance, ai annoncé 56 kg, ai entendu la gynéco s'étouffer parce que j'avais pris six kilos en un mois (permettez-moi cependant d'en douter : le mois dernier, je pesais un kilo de plus le lendemain chez la sage femme, et ce mois-ci, en rentrant chez moi, j'avais maigri de deux kilos... ce qui ferait une prise de poids de trois kilos, en réalité... ça reste conséquent, mais je pars de quasi rien et ça fait tout juste un mois que j'ai arrêté de vomir -ouiiii !), me suis déshabillée, ai été informée que ma tension était normale, que mon col était pas mal et la tête de mon bébé toujours très basse, ai récupéré une ordonnance de pilules roses anti-contractions et une pour mes analyses mensuelles, puis elle m'a mise dehors en me disant : "Et continuez à bien manger de la viande et du poisson !"

Non, j'exagère un poil. J'ai quand même réussi à lui demander s'il y avait moyen de récupérer une liste pour la valise de maternité, et elle m'a bien expliqué, patiemment et tout, qu'il n'y en avait pas, mais que tout ce que j'avais à prendre, c'étaient des vêtements pour le bébé, que le reste était fourni (ouaip ouaip, je vais quand même prendre aussi quelques affaires de toilette, ça me paraît un peu optimiste de me reposer entièrement sur la maternité). Et puis surtout elle m'a fait reprendre rendez-vous pour une échographie, parce qu'elle trouvait notre bébé et mon ventre trop petits (après m'avoir dit que je devais faire gaffe à mon poids et arrêter le gras et le sucre) et qu'elle voulait qu'on contrôle sa croissance (ça ne me surprend pas outre mesure, je savais bien que notre crevette était une crevette et que ça finirait bien par inquiéter quelqu'un). Donc je retourne à la maternité lundi. Cette fois, je ne me suis pas faite avoir, j'ai pris l'heure de rendez-vous la plus tardive possible (non parce qu'habituellement, je culpabilise d'être une feignasse et du coup, je prends l'heure la plus tôt... et du coup je stresse, je dors pas bien la nuit, je me lève crevée, j'arrive en retard et je suis énervée).

N'empêche qu'à la sortie, il était à peine 10h25 et que j'ai pu me payer le luxe de ne pas courir pour rejoindre la salle d'attente de l'anesthésiste. Qui de toute façon ne m'a pas prise avant 11h. Pour cinq/dix minutes également. J'avais préalablement rempli une fiche de renseignements tordue ("Faites-vous des bleus facilement après un choc ?" Eeeeeuh, je me suis jamais posé la question, à vrai dire, des fois je fais des bleus et d'autres fois non), mais la madame anesthésiste ne l'a pas lue. Elle m'a posé une série de questions auxquelles j'ai répondu à chaque fois par la négative, m'a fait ouvrir la bouche, tirer la langue (j'ai pas bien compris pourquoi, mais elle avait sûrement ses raisons), m'a examiné le dos, a décrété que ce serait pas facile de me piquer (pas bien compris non plus si j'étais trop petite, trop maigre ou juste mal foutue) mais que c'était jouable, m'a filé une ordonnance pour une énième analyse sanguine (et au labo, ça leur a pas trop plu, cette ordonnance où le médecin n'avait pas précisé son nom et oublié de mettre la date -"Elle devait être pressée", j'ai dit sur un ton d'excuse) et remis un papier explicatif sur la péridurale. Et puis voilà, merci, au revoir. Bon, j'avoue, j'ai été un peu soulagée que ça se finisse vite : elle faisait un peu peur avec sa grande blouse verte genre "je sors tout juste du bloc" et surtout, elle avait un accent très fort (des pays de l'est, je dirais) et il fallait que je me concentre intensément pour comprendre ce qu'elle disait. Pas cherché à lui dire que je n'allais peut-être pas la prendre, sa péridurale. Je verrai le jour de mon accouchement.

Je ne sais plus si je vous ai parlé d'un reportage (encore un !) que j'ai vu il y a quelques semaines et qui s'appelle "Entre leurs mains". Malheureusement, je n'ai pas réussi à trouver un replay non plus. A défaut, voici la bande annonce :

C'est sur le combat des sages-femmes pour pouvoir encore accoucher à domicile et ça permet de comprendre pourquoi certaines femmes saines d'esprit font ce choix. Alors d'accord, le rapport avec mon rendez-vous anesthésiste bâclé est pas forcément évident (pas de péri --> accouchement physiologique --> accouchement à domicile), mais je voulais vous parler de ce reportage, alors c'était le moment où jamais :p

Aujourd'hui, il faisait beau. Comme depuis au moins cinq jours. Je trouve ça miraculeux, ce beau temps qui dure, ces températures toutes douces qui me permettent de sortir sans blouson. J'étais de très bonne humeur en allant au laboratoire faire mes analyses et à la pharmacie récupérer mes médicaments. Ca a dû se sentir, car les gens que j'y ai vus étaient en retour très souriants et aimables avec moi. Ou peut-être que le beau temps leur faisait plaisir à eux aussi. Ou peut-être que j'avais vraiment l'air enceinte, débarrassée de mon gros blouson, et que les gens sont spontanément gentils avec les femmes enceintes. Peut-être que c'était tout ça à la fois.

Quelques photos du beau temps :

L'orchidée de notre mariage qui fait fleur sur fleur.

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Les deux commères qui profitent de la fenêtre ouverte pour se tenir au courant des derniers potins.

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Moi qui vaux pas mieux que les chats quand il s'agit de lézarder dans une tache de soleil.

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Le chat de cirque et le chat le moins photogénique de l'univers.

bast-joue

Sinon, ma copine m'a envoyé un sms ce matin pour me dire qu'elle avait accouché lundi. Ca m'a fait bizarre. On s'est suivies depuis le premier jour, avant même nos tests de grossesse, on a seulement un (gros) mois d'écart. Et ça y est, elle a son bébé. J'ai l'impression d'être le dernier des mammouths. Et en même temps, je suis tellement tellement heureuse pour elle, elle qui l'a attendu deux ans, ce bébé, qui a dû passer par une FIV, qui a eu un souci de placenta, qui a failli accoucher à cinq mois et demi... Au final, il est arrivé avec deux semaines d'avance, 2,9 kg, juste bien, quoi :) Ca donne vraiment envie !

7 mars 2014

Je vous ai mis une nouvelle rubrique de liens,

Je vous ai mis une nouvelle rubrique de liens, vers des blogs de parents.

Alors, par contre, c'est un fourre-tout : il y a des blogs de papas, des blogs de mamans, des blogs très connus, des blogs moins connus, des blogs humoristiques, des blogs plus réflexifs, des blogs mode et déco avec de belles photos. Je ne sais pas si leurs auteurs seraient d'accord pour que je les mette tous dans le même sac mais voilà. (mais comme la vie est bien faite, le hasard de l'ordre alphabétique a fait que les blogs qui se ressemblaient se sont assemblés)

Leurs points communs : ils sont intéressants, bien écrits, souvent mis à jour et j'y passe souvent. Mais ce n'est qu'un échantillon de ce que je peux lire. Il faudra que j'essaie de compléter :)

Le printemps revient, on rouvre les fenêtres, on se balade au soleil, c'est chouette. Ca aussi, c'est sacrément bon pour le moral !

2 mars 2014

Je me demande si carrouf ne met pas un somnifère

Je me demande si carrouf ne met pas un somnifère dans sa tisane "bonne nuit". Parce que voilà, moi je m'étais décidé à en acheter en dernier recours après une grosse semaine à enchaîner les insomnies, puisque j'en étais venue à les traiter systématiquement avec un cachet d'anxiolytique (parce qu'à 5 heures du mat, oui, l'insomnie vire à l'angoisse). Mais je ne pensais pas que ça allait faire grand chose. Moi vous savez, tout ce qui est "médecine parallèle"... Autant je crois au pouvoir des fleurs (et encore ça dépend lesquelles et pourquoi : les fleurs pour adoucir les coeurs, oui, les fleurs marinées dans l'alcool rangées dans un spray pour traiter l'angoisse -ça s'appelle des fleurs de bach-, non), autant je crois assez peu au pouvoir des plantes. Alors le tilleul, la verveine et la camomille (de marque distributeur, en plus, parce que ç'aurait été des magnats de la tisane comme "L'infuseuse" ou "Pachyderme", j'aurais pu penser que leur expertise dans le domaine de l'infusion aurait pu permettre de doper des plantes normales pour en faire des médocs surpuissants, mais non, c'était de la tisane carrouf) pour traiter mes insomnies de grossesse, ça me semblait un moyen dérisoire. Et pourtant ! Depuis que j'en prends, je dors.

Bon, il faut dire aussi que, parallèlement, j'ai changé mon rituel du soir. Le gros problème que nous avons, Apollon et moi, c'est que nous n'avons pas le même rythme. Mais alors pas du tout. Lui travaille quasi tout le temps le matin, de l'aurore au début d'après-midi, et moi je ne travaille pas du tout, alors le matin, je n'ai rien de mieux à faire que de dormir (enfin, peut-être que j'aurais mieux à faire, mais en tout cas, je n'en trouve pas le courage). Il faut dire que je ne regarde pas la télé en journée, à moins de m'ennuyer vraiment mortellement, ou d'être crevée par des activités vraiment intenses. Je considère que c'est une effroyable perte de temps (pourquoi je ne considère pas que traîner sur internet parfois plus de quatre heures à la suite n'est pas une monstrueuse perte de temps, c'est un mystère, par contre). Mais je regarde quand même beaucoup la télé. Le soir, avec Apollon. Puis sans, quand il part se coucher.

Notre rituel était donc le suivant : Apollon regardait le programme en prime time et un petit bout de ce qui suivait et allait se coucher, et moi je regardais le programme qui suivait en entier, puis j'allais me coucher. Problème : en me couchant, je faisais du bruit, je mettais la lumière et ça dérangeait Apollon. Pour ne pas trop le déranger, je ne me couchais pas trop tard, environ une heure après lui. Mais une fois dans le lit, je n'étais pas fatiguée, je n'arrivais pas à dormir et je me relevais plusieurs fois dans l'espoir qu'un petit tour, un verre de lait ou un peu de lecture m'endorment. Bref, ça n'allait pas, ni pour lui, ni pour moi. Le nouveau rituel, c'est : je me prépare pour la nuit (brossage de dents, enlevage éventuel de lentilles, pyjama, pipi, virage de chats de la chambre, extinction des feux) en même temps qu'Apollon (ou un poil après), je me fais une tisane puis je monte lire sur le canapé calmement pendant une ou deux heures avant d'aller me coucher.

Premier avantage : le dérangement est minime pour Apollon, puisque je n'ai qu'à faire pipi (oui, un deuxième, je suis quand même enceinte, et je viens de m'enfiler 50 cl de tisane) et me glisser dans le lit à la lueur de mon portable.

Deuxième avantage : je me couche fatiguée, parce que lire stimule à la fois beaucoup plus et beaucoup moins le cerveau que regarder la télé (au lieu d'être maintenu en veille passivement par des stimuli colorés, il s'épuise en se concentrant sur l'histoire) et parce que je me couche à l'heure que je veux. Je ne suis plus soumise aux heures de fin des programmes et culpabilise moins de réveiller Apollon.

Troisième avantage : je lis ! Ca devait bien faire deux mois que je ne lisais plus du tout.

Bref, c'est un rituel que je ne saurai trop conseiller aux insomniaques à conjoints (les autres peuvent lire au lit).

Mais il y aussi des inconvénients : je ne me réveille pas. Bon, si, au matin, sinon je ne serais pas là à vous écrire, je serais sur une table d'autopsie et des analyses poussées sur le contenu des tisanes auraient révélé non un somnifère mais de l'arsenic. Ce que je veux dire, c'est que quand Apollon part travailler entre 4 et 6 heures du matin, je ne m'en rends plus compte. Comme je suis conditionnée pour recevoir un bisou d'adieu en pleine nuit, je me réveille quand même cinq minutes le temps de lui dire au revoir d'une bouche pâteuse, mais après je me rendors tout de suite. Et je suis même parfois victime de failles spatio-temporelles. Je me réveille, il est 9h47, je referme les yeux cinq minutes, il est 11h... Une heure et quart dans les fesses ! Moi ai tant de choses à faire !

En règle générale, depuis sept mois, ma vision du passage du temps est pour le moins bizarre. Etrangement, j'ai l'impression que les semaines passent super vite, et les mois super lentement. Phénomène que je n'arrive pas à m'epliquer, sachant qu'un mois ne représente que quatre semaines. Il me reste deux mois de grossesse (moins un jours), soit huit semaines (plus un jour). Mais les deux mois me paraissent une éternité alors que les huit semaines me semblent parties pour passer vite (hier encore, j'avais 20 ans j'en étais à neuf semaines). Peut-être parce que mes deux premiers mois de grossesse m'ont laissé un très mauvais souvenir (j'en garde le souvenir de journées passées au lit ou la tête dans les wc), et pas mes huit premières semaines (j'en garde le souvenir de l'échographie à 7 semaines, la première à laquelle on a assisté tous les deux Apollon et moi, la première ou notre bébé ressemblait à un bébé, avec une tête, des yeux, des petits bras et des petites jambes). Peut-être que dans ma tête, les mois, c'est ma grossesse (détestée) et les semaines, c'est mon bébé (adoré). Parce que c'est comme ça qu'on compte, dans le milieu : j'en suis à 7 mois de grossesse, et mon foetus est âgé de 30 semaines.

Ce qu'il y a aussi, c'est que je suis entourée de personnes dont il ne reste plus que des semaines de grossesse. Ma belle-soeur doit accoucher mi-mars, ma copine fin mars et toutes deux ont de grandes chances d'accoucher en avance. Même sur le forum des futures mamans, une bonne partie des participantes est sur le point de franchir le cap des 8 mois. Et une partie de celles qui doivent accoucher mi-avril accoucheront peut-être plus tôt également, pour diverses raisons. Je suis entourée d'oeufs tout frétillants, proches de l'éclosion. Moi qui ai un terme prévu fin avril et aucune raison d'accoucher en avance, je suis encore loin de l'arrivée. Mais pas tant que ça.

Vous le savez ou pas, à 8 mois de grossesse, soit 35 semaines de vie, les bébés ne sont plus considérés comme prématurés. Au mieux peut-on les considérer comme pressés. Dès 30 semaines (j'en suis à 31), la prématurité cesse d'être considérée comme vraiment dangereuse. Et à 33 semaines, la prématurité n'est même plus vraiment considérée comme un problème. Tout ça pour dire que je ne suis qu'à quatre semaines de mettre au monde un bébé considéré comme "mature", que cela fait une semaine que le risque pour mon bébé de mourir ou de garder des séquelles graves d'une éventuelle prématurité a diminué vertigineusement et que dans deux semaines, on pourra la faire naître quasi sans souci si besoin est. Alors bon, c'est vrai que c'est de la théorie, tout ça. Quand ma copine enceinte m'a envoyé un mail en me disant : "Dans trois semaines, tu vas pouvoir recommencer à gambader", je l'ai trouvée bien imprudente. Non, dans trois semaines, quand bien même j'aurais l'aval de mon gynéco, je ne gambaderai pas. Ma fille est un déjà un petit modèle, du type crevette, je ne veux pas qu'elle soit en plus prématurée. Je recommencerai éventuellement à gambader mi-avril. Là, tout risque devrait être écarté. Mais quand même.

Bref, tout ça pour dire que pour moi aussi, ça se compte en semaines. Du moins ça peut se compter en semaines. Et les semaines passent vite.

Par exemple, cette semaine est passée vite. Et cette semaine a été bonne, très bonne. Cette semaine a été bonne parce qu'il a fait beau, et pas trop froid. Mais pas que. C'est vrai qu'il a plu également pendant quelques jours. Mais ces jours de pluie, je les ai à peine vus passer.

Déjà, cette semaine, j'ai eu un boulot. Je relis la transcription des entretiens ayant servi de supports au mémoire de ma soeur. Comme j'essaie de faire les choses bien, ça me prend énormément de temps, presque une heure par entretien (il faut dire aussi que je m'arrête tout le temps pour manger/aller aux wc/discuter avec Apollon/regarder la télé si c'est le soir/traîner sur internet...). Parce que ce n'est pas juste corriger les fautes, des fautes il n'y en a quasi pas, c'est surtout, par un jeu de ponctuation ou de très légère reformulation, rendre l'oral compréhensible à l'écrit. A l'oral, nous nous faisons comprendre le sens de ce que nous disons principalement par l'intonation. A l'écrit, le sens produit par l'intonation doit être rendu autrement. C'est intéressant de se pencher là-dessus.

Ensuite, cette semaine, j'ai eu deux rendez-vous bébé, tous les deux très intéressants.

Mercredi, j'ai eu une échographie. La dernière, normalement. Une échographie qui a révélé que tout allait bien, mais que c'était toujours un petit bébé. Pas de pic de croissance en un mois, donc. Notre petite continue de flirter avec la courbe de poids minimum. Mais a priori pas d'inquiétude à avoir. A chaque fois la personne qui fait l'échographie se tourne vers nous, nous observe quelques secondes et conclue : "En même temps, vous n'êtes pas de gros gabarits non plus." 1kg607, donc, pour la crevette. On nous a annoncé 3 petits kilos à terme. Si elle passe sans m'exploser le bas-ventre, je ne pourrai que lui en être reconnaissante. Mais c'est pas sûr, parce que si la longueur de ses os est dans la moyenne basse, le périmètre de sa tête et la taille de son cerveau, eux, copinent allègrement avec les courbes du haut. (Non je n'en conclue rien. Je me contente de constater.) Bref, je pensais que cette dernière écho ne serait pas passionnante -à 7 mois, il devient difficile d'avoir de bonnes images du bébé, qui est trop grand et trop biscornu pour être bien visualisé- mais elle m'a en fait apporté beaucoup de plaisir. Même si les images sont moches, Choupie-chat ayant fait une nouvelle fois sa timide et s'étant une nouvelle fois cachée autant qu'elle le pouvait dans un espace réduit. On a même eu un peu de 3D, mais de la 3D un peu moche. Qu'importe, ça fait toujours plaisir !

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Vendredi, j'ai eu une séance sur l'allaitement avec ma sage-femme. Une fois encore, j'y allais sans illusion, et j'en suis ressortie ravie. Déjà, je dois le reconnaître, j'aime les séances de groupe chez ma sage-femme, les prépa, sophro et séances thématiques. Oui, ça peut sembler bizarre venant de moi, qui déteste les groupes et a fortiori les petits groupes de quatre ou cinq où on est over-exposé mais je m'y rends sans appréhension et avec plaisir. Ce que j'aime surtout, je crois, ce sont les fauteuils (a contrario, ce que j'aime le moins, c'est quand il faut en sortir pour faire des exercices en prépa). Pendant deux heures, on est bien tranquillement installés dans ces fauteuils moelleux, profonds, légèrement inclinés, et on écoute la voix bienveillante de la sage-femme. Choupette est en général au top de sa forme (un truc à savoir sur les foetus : en règle générale, ils dorment quand tu bouges et ils se réveillent quand tu te poses -ben oui, ils ne sont plus bercés) et me donne de gentils petits coups et moi je suis bien, entourée de gros ventres, à caresser le mein en chuchotant à ma fille de se faire un peu moins remarquer. Ce que j'aime aussi, c'est le côté scolaire de ces séances. On appelle ça "séance thématique" ou "préparation à la naissance", mais on devrait appeler ça "cours sur l'allaitement" ou "cours sur l'accouchement". J'aime apprendre des choses, et j'aime être la première de la classe, celle qui sait que le cordon est relié au placenta et qu'un bébé, ça s'allaite à la demande. Parce que je me renseigne énormément sur l'évolution du foetus, le déroulement de l'accouchement, et sur l'allaitement, aussi. C'est pour ça que je pensais un peu que la séance me serait inutile, voire néfaste. J'avais déjà recueilli pas mal d'info sur l'allaitement et j'avais peur de réentendre le même discours ou, pire, des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. L'allaitement, on n'y peut rien, c'est une sorte d'idéologie. Ca devrait être juste "naturel" mais en réalité, choisir d'allaiter ou non, et comment, c'est un choix quasi militant. Comme pour l'accouchement, comme pour l'éducation, j'ai mon avis sur le sujet. Je considère que l'allaitement idéal est un allaitement exclusif (sans lait artificiel), à la demande (selon le désir du bébé, sans limite de temps ou de fréquence) et "mi-long" (c'est à dire ni quatre mois comme la plupart des femmes, ni quatre ans comme les allaitantes extrêmes... neuf mois/un an me paraît un bon compromis) (mais comme pour l'accouchement, comme pour l'éducation, en réalité, je ferai comme je pourrai, et je passerai peut-être au bib au bout de quatre jours). Bref, non seulement la sage-femme n'a pas contredit mes croyances, elle les a plutôt approuvées, mais elle m'a appris en plus plein de choses, et en a clarifiées beaucoup d'autres. Du coup, j'appréhende moins.

A côté de ça, j'ai fait pas mal de sorties. Pas juste des sorties pour sortir, comme il m'arrive d'en faire souvent Apollon -un tour autour du canal, une petite pause sur un banc pour observer les canards, et retour à la maison- parce que je ne supporte plus d'être enfermée dans l'appart. Non, de vraies sorties avec des buts. Bon, je ne dirais pas que c'étaient des buts super exaltants, je ne suis ni allée au ciné, ni au resto, ni en boîte, ni dans un bar (qu'est-ce que je ferai en boîte ou dans un bar à 7 mois de grossesse ?), mais c'étaient des buts honorables. Lundi et jeudi, je suis allée à l'assurance maladie : comptez deux heures à chaque fois, le temps d'y aller à pied, de patienter, d'expliquer mes problèmes et de rentrer. Et lundi et jeudi, j'ai réglé les deux principaux soucis que je pouvais avoir avec l'assurance maladie : j'ai déposé mon dossier de congé mat, et les documents pour me faire faire une nouvelle carte vitale à mon nom d'épouse. Ca semble facile, dit comme ça, mais en réalité pour avoir droit au congé mat quand on est au chômage, il faut des dizaines de documents, et pour changer ma carte vitale et en refaire une à mon nom d'épouse, il m'a fallu une dizaine de visites et presque autant de papiers à remplir ou à fournir. Mais maintenant, c'est réglé ! Je suis sortie mardi pour acheter des accessoires de puériculture à carrouf, et compléter ma liste d'indispensables pour accueillir bébé. J'ai presque tout trouvé. Enfin, je suis aussi sortie pour récupérer des commandes à divers points relais (je ne me fais pas livrer chez moi, le facteur ne trouve jamais la porte d'entrée) mardi, mercredi et vendredi. J'ai ainsi fait l'acquisition de linge de lit et de bain pour le bébé, d'une valisette pour le séjour de bébé à la maternité (en cadeau avec ma commande), d'un pyjama supplémentaire et surtout, tadam, d'une poussette !

bast-poussette

Encombrement mininum. Cosy indépendant qui fait siège-auto. Dépliage et montage de l'ensemble : 30 secondes. Démontage et pliage de l'ensemble : 30 secondes. Et c'est tellement intuitif qu'on n'a pas eu besoin d'ouvrir le mode d'emploi une seule fois.

Poussette montée présentée par notre ravissant mannequin.

apoll-poussette

(Ah oui, je ne vous ai pas dit ? Notre fille est née. Et elle est blonde aux yeux bleus.)

Un bon compromis, à mon avis, qualité/prix. J'ai cherché pendant des mois une poussette avant de tomber sur celle-là qui répondait à quasi tous mes critères. Je la voulais très peu encombrante pour se fondre dans notre petit appart et tenir dans le coffre de notre petite voiture, maniable et légère parce que je ne suis pas musclor, fournissant un siège-auto pour ne pas avoir à en acheter un à côté, de qualité pour épargner le petit corps fragile de notre bébé, pouvant durer de la naissance à 3 ans sans avoir à la changer, n'ayant que des commentaires élogieux de la part des utilisateurs, pas trop chère et plutôt jolie. Oui, je cherchais le graal. Et je l'ai trouvé. Bon, presque trouvé. Elle est en effet super compacte, super pratique, super maniable, plutôt légère pour une poussette combinée, super transformable, super durable et elle n'a pratiquement que de bons commentaires sur les sites spécialisés. Les seuls regrets que j'ai, c'est qu'elle soit plutôt chère (mais tout est relatif : elle m'a coûté 350€, alors que la plupart des autres poussettes de marque de ce type -combinée, de la naissance à 3 ans et fournissant cosy/siège-auto- coûtent au moins 600€, facilement 900€) et pas spécialement hyper jolie à mon goût (elle est très "design" alors que moi j'aime bien les poussettes normales, voire vintage, et le choix de couleur était un peu limité -on a pris "taupe", par élimination). Mais je la trouve quand même super. Vu le nombre de critères que j'avais, c'était pas gagné !

Samedi, je suis allée rejoindre Apollon en ville en début d'après-midi. Il voulait offrir un livre à son chef qui va changer de rayon. On est d'abord allé dans la seule librairie du centre-ville où je n'ai pas travaillé (de toute façon, la première a fermé, donc le problème "il faut que j'entretienne de bonnes relations au cas où un poste se libère" a été réglé), mais Apollon n'a pas trouvé son bonheur. C'est ainsi qu'on s'est retrouvés à la cnaf. Où je n'avais pas mis les pieds depuis juin dernier. Je n'aime pas aller dans des magasins où j'ai travaillé, parce que j'ai peur de devoir faire la conversation à mes ex-collègues, de n'avoir rien à leur dire et de leur faire perdre leur temps. Mais j'ai pris mon courage à deux mains, et j'y suis allée. J'avais mon ventre devant moi, pour me servir de bouclier et de sujet de conversation. J'ai pu mettre ma disparition sur le dos de premiers mois difficiles. J'ai parlé aux trois collègues avec lesquels je m'entendais le mieux, je n'ai pas spécialement cherché à faire le tour, et ça s'est pas trop mal passé. J'ai appris que mon ex-collègue du rayon jeunesse était en congé maternité. Ca m'a fait très bizarre, je ne m'attendais pas à ça d'elle (elle est jeune, elle doit avoir mon âge, peut-être moins !), et puis voilà, si elle est en congé mat, ça veut quand même dire que quasi toute sa grossesse s'est déroulée sans que je n'en sache rien (tu vas me dire, elle ne savait rien de la mienne non plus). Mais je suis contente d'avoir sauté le pas, d'avoir donné de mes nouvelles. J'aurai peut-être moins peur d'y retourner après. Au pire, je sais que mon futur bébé me donne une excuse pour à nouveau disparaître pendant neuf mois :) Et comme la cnaf risque de rester encore un peu ouverte, eh bien, je maintiens le relationnel. Mine de rien, c'est important, professionnellement.

Et puis il y a les tâches domestiques habituelles... qui, pour tout vous dire, sont plutôt passées à la trappe vu tout ce que j'avais à faire à côté. Apollon a fait deux vaisselles en cinq jours alors qu'habituellement je les fais presque toutes, je n'ai pas fait les couses, Apollon les a faites seul, et je n'ai fait qu'un quart du ménage hebdomadaire. Tant pis, hein.

Bref, cette semaine j'ai été débordée. Je le suis toujours, d'ailleurs, je ne pense pas que j'aurai aujourd'hui le temps de faire la moitié de ce que j'ai prévu. Mais le moral a été au beau fixe... Je suis à 7 mois de grossesse, et quand la plupart des femmes commencent à vaciller, je ne me suis jamais sentie aussi bien... Pourvu que ça dure !

ventre33sa

(Point ventre. La vache derrière atteste que je n'ai pas triché en la mettant sous mon tee-shirt. Et, petite révolution, je me suis enfin résolue à mettre un jean de grossesse. Sans péter les plombs parce que c'est-pas-comme-un-jean-normal-j'aime-pas)

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Petites calomnies entre amis
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