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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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11 juillet 2012

Soyons honnête : on fait rarement un blog sans

Soyons honnête : on fait rarement un blog sans avoir des prétentions cachées. La prétention la plus répandue étant de devenir une star du web, de devenir riche et célèbre et de s'offrir ainsi une île privée située avantageusement en zone tropicale afin de vivre le reste de sa vie paisiblement avec pour seule contrainte de poster une fois par semaine un billet assez polémique pour garder ses lecteurs. Car voilà le nerf de la guerre : garder ses lecteurs. Et un autre moyen de s'y prendre, outre le billet polémique, est de les décontenancer.

Prenons deux blogs. Au hasard, le mien, et celui de Mlle C. (mon voeu de ne pas donner de prénom m'obligeant à dissimuler le sien). Le mien a pour credo le pessimisme et le sien l'optimisme (avouons que sur ce point, elle a fait un choix un peu plus vendeur que le mien, mais passons). Mais son dernier message évoque une petite baisse de moral, tandis que le mien, je vous l'annonce dès maintenant, vantera la beauté de la vie (avec quelques réserves : je reste moi, tout comme Mlle C. reste elle en précisant à la fin de son message qu'elle arrive toujours à profiter des petits bonheurs quotidiens).

En effet, malgré deux précédents posts assez déprimants, je dois reconnaître que je pourrais être plus mal lotie. C'est une chose d'avoir prétendument raté un concours, c'est une chose d'avoir raté son permis pour la troisième fois, c'en est une autre d'être malheureuse dans sa vie. Car si je baisse dans l'estime de ma mère, de ma grand-mère et de ma petite soeur à cause du concours, et si je rage à chaque fois que je vois ma place de parking vide dans la cour, je ne me lève pas tous les matins en me disant qu'il aurait mieux valu que je ne vienne jamais au monde. Non, je me lève le matin en me frottant les yeux parce que la lumière du jour est trop forte et en embrassant mon fiancé (excusez-moi, je m'habitue à la sonorité de ce mot) sur la partie du corps qu'il est assez aimable, de bon matin, pour me présenter (que ceux qui ont pensé "ses fesses" sortent). Je déjeune en mangeant ce que j'aime, des tartines au nutella, des gâteaux, des céréales, des pains au lait (au choix), je bois mon verre de jus d'orange avec ma pilule (j'arrive donc à prendre du plaisir même en anéantissant ma descendance), et je monte avec ma tasse de thé regarder la télé avec mon amoureux.

Et là, je suis en vacances, donc je me lève tard. Et on ne peut pas dire : se lever sans réveil, c'est tout de même le pied. Alors c'est vrai que j'aimerais bien trouver du travail (ou plutôt que le travail me trouve, parce que je ne fais rien dans ce sens). Mais essentiellement pour gagner de l'argent. Certainement pas pour m'occuper. Des occupations, j'en ai bien assez ici, et je ne parle pas seulement de la télé. Quand je suis seule, je regarde même assez peu la télé, seulement si je suis déprimée ou s'il y a une émission que je ne veux pas louper. Mon vice, ce serait plutôt les blogs : je vais voir, je pense, en moyenne dix blogs par jour, et je retourne souvent sur les mêmes plusieurs fois par jour. Puis il y a mon blog, puis il y a mes mails. Et puis j'ai toujours un truc à faire en retard. Tiens, là, faudrait que j'écrive à ma mamie. Et que je fasse une lessive à la main (la machine arrive vendredi !!). Et que je fasse le ménage, mais ça je sais que c'est la prochaine occupation sur ma liste après ce message. Ce matin, j'ai fait une ratatouille (il faut quand même compter deux heures de préparation) (elle était vraiment très bonne, sûrement la meilleure que j'ai faite -je dis ça à chaque fois, mais je crois que c'est vrai, car j'ai sans cesse de meilleurs outils et une meilleure technique). Et puis j'organise des fêtes, je réfléchis à des voyages, je sors me promener. Hier, on a passé une partie de l'après-midi en ville et j'ai cherché des cadeaux pour ma famille (puisqu'on fête toutes, ma mère, mes deux soeurs et moi, nos anniversaires en été, entre le 22 juin et le 16 août). Je n'en ai trouvé qu'un, mais j'étais vraiment vraiment très contente de moi : il m'a fallu du cran pour entrer dans cette petite boutique (j'ai pour principe de ne pas entrer dans les magasins trop petits, j'ai peur de la proximité avec le vendeur) dont la vitrine faisait très envie, mais je n'ai pas été déçue de ce que j'y ai trouvé !

Mais j'ai quand même un souci (je vous avais prévenus) et c'était même censé être le sujet de cet article avant "le ciel est bleu, les oiseaux chantent et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes". Je suis heureuse mais j'ai l'impression de devenir de plus en plus bête. J'ai l'impression de réfléchir moins efficacement, tout d'abord, de dire des choses de plus en plus bateau, de m'intéresser beaucoup moins aux sujets intéressants (l'histoire, la littérature, la botanique...) pour m'intéresser de plus en plus aux sujets inintéressants (comme qui couche avec qui dans S.S.). J'ai l'impression d'avoir perdu en vocabulaire et en style, que mes phrases anciennement très élégantes deviennent de plus en plus au mieux banales, au pire bancales. Quand j'étais plus jeune, je me rêvais très sérieusement (si on peut rêver sérieusement) écrivain : je pensais que je pouvais y arriver parce que j'étais de toute évidence meilleure écriveuse que les autres, que j'étais aussi plus cultivée, et plus maligne. Aujourd'hui, je ne pense plus avoir le niveau. Soit que je ne l'aie jamais eu, soit que j'aie effectivement régressé. Du coup, je n'écris quasiment plus et ça ne m'aide pas à me sentir intelligente.

J'en parlais à Apollon hier, lors de notre promenade. Je lui demandais si j'avais changé depuis qu'il me connaissait (soit environ quatre ans), s'il trouvait que j'étais moins intelligente. Et il m'a dit que oui, j'avais changé. Mais que c'était surtout parce qu'avant j'étais "travail travail travail" et que maintenant j'étais... ben pas grand chose, précisément, parce que j'avais arrêté la fac. Et que c'était peut-être pour ça que je me sentais moins intelligente, parce que j'apprenais moins de choses intelligentes et que j'avais plus de temps libre pour faire des choses pas intelligentes. Ca ne me convainc qu'à moitié parce que je ne pense pas que lire cinq fois des oeuvres imposées ou réviser dix fois un thème scolaire, si on ne lit pas et on n'apprend pas aussi à côté pour le plaisir, soit un grand signe d'intelligence. (il a aussi dit, le fumier, que non, il ne préférait pas l'Artémis d'aujourd'hui, et que s'il m'épousait maintenant, c'était plus à l'usure qu'autre chose)

La question reste donc posée : peut-on être plus intelligent à 17 ans qu'à 24 ? Ou est-ce que j'ai stagné quand les autres ont évolué ? Ou mes exigences vis à vis de moi-même ont-elles crû plus vite que mes capacités ?

(d'un autre côté, j'ai toujours cru que le jour où je serai parfaitement heureuse, je cesserai d'être intelligente, parce que mes réflexions prenaient leur source dans mes malheurs et que l'amertume me permettait d'accroître mon esprit critique... et je ne sais pas si, aujourd'hui, cette théorie se vérifie ou si je vois les choses ainsi parce que je souhaite inconsciemment qu'elle se vérifie)

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Commentaires
C
:) ton commentaire me fait sourire !<br /> <br /> (et ce sera ma seule remarque, j'ai une grosse to do list ajd et je voudrais la finir pour écrire un article blog aussi ^^)
A
Il est clair et net que je suis plus heureuse qu'à 17 ans. A 17 ans, j'avais des soucis psychologiques (non mais légers, mais un peu chiants quand même), des soucis dans ma famille (bon, on peut toujours dire que j'ai des soucis dans ma famille mais mon principal souci est loin loin de moi), des soucis sentimentaux... <br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, ça va. J'ai juste peur d'avoir perdu un tas de neurones au passage (tu me diras, on perd des neurones, c'est un fait, mais faut généralement plus de cinq ans pour qu'on en ressente les effets !). Mais c'est peut-être juste que je ne suis pas devenue l'intellectuelle que je pensais devenir. J'ai changé de priorités, aussi, j'ai voulu résolument arrêter de me prendre la tête pour tout et pour rien et j'ai décidé que y'avait pas de mal à se faire plaisir. C'est peut-être un mal pour un bien.<br /> <br /> <br /> <br /> (Je pense bien que tu vas devenir une star, avec mes milliers de lecteurs qui vont suivre ce lien !!)<br /> <br /> <br /> <br /> (Aujourd'hui, ma belle-soeur m'a présentée à son filleul comme étant "la copine... pardon, la fiancée d'Apollon". C'était bizarre. Mais agréable :D)
C
wahooo, quelle pub pour mon blog, je vais devenir une star ;p <br /> <br /> Pour la question de l'intelligence, j'en sais rien en fait... Je pense de plus en plus pour la question des intelligences multiples (peut-être de vivre avec un homme au QI anormalement élevé mais sans sens pratique...)<br /> <br /> et puisque je suis mademoiselle optimiste : mais es-tu plus ou moins heureuse qu'à 17 ans ? (parce que bon, être intelligent, c'est pas forcément une solution)<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon PS, je kiffe le "mon fiancé", la grande âme romantique en moi, tu sais... J'attends juste de pouvoir faire de même avec un petit accent anglais quand je m'adresse à lui lol
A
Je suis tout à fait d'accord pour dire que l'intelligence ne se résume pas aux bonnes notes (même s'il est sûrement vrai que je dois trop souvent lier les deux). Je pense que je juge de mon intelligence à mes centres d'intérêt et à ma facilité à écrire. Comme en ce moment, je ne fais pas grand chose qui demande des capacités intellectuelles surdéveloppées et que j'ai parfois du mal à aligner trois mots dans une phrase sans me demander si c'est français (d'ailleurs, je ne suis pas certaine que cette phrase soit très française), j'ai l'impression d'avoir la cervelle d'un bulot.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai peur de l'effet R. : génie à 16 ans, trafiquant d'armes à 30. Sauf que je suis loin d'avoir fait à 16 ans la même carrière que R. car si j'étais douée, j'étais tout de même un peu moins géniale :) Et je me dis que peut-être, en fait, j'ai toujours pensé que j'avais une bonne marge de progression, qu'en vieillissant j'allais me mettre à lire le journal, écouter les émissions culturelles, dévorer des auteurs contemporains et écrire des romans sociaux. Et je vois qu'il n'en est rien. C'est peut-être ça qui me vexe.
L
peut-être est-ce simplement qu'à 17 ans on ressent encore ce sentiment de toute-puissance qui accompagne l’extrême jeunesse et que petit à petit, on devient humain. (il parait)<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-être aussi que tu mesure ton intelligence en fonction de tes résultats scolaires, ce qui est une grave erreur, étant admis que rien n'étouffe plus l'esprit et la créativité que le système éducatif actuel.
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