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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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7 avril 2013

Oui, je sais, ça fait trois siècles que je n'ai

Oui, je sais, ça fait trois siècles que je n'ai pas écrit ici. J'ai eu des tonnes d'idées d'articles, que j'ai toutes laissées tomber sans pitié aucune une à une. Du coup, j'écris aujourd'hui, mais je ne suis pas sûre d'y écrire grand chose d'intéressant.

Une petite réaction à chaud à un article publié sur un autre blog qu'il m'arrive occasionnellement de lire puisqu'il est tenu par une ex-au pair et future instit, ce que j'ai été. Le Mordor, c'est vraiment la gestapo. Ca n'arrive quand même qu'au Mordor que des gens tombent sur ton blog personnel en tapant des mots clés fébriles sur gougueul. Les autres gens, je ne sais pas, ils ont une vie, ils ne traquent pas tous les articles qui pourraient de près ou de loin faire référence à eux, si possible en mal, pour mettre ensuite leur auteur sur le banc des accusés. Personnellement, je n'ai pas pu lire les articles incriminés, puisque l'auteur les a effacés (ou si je l'ai fait, ça ne m'a vraiment pas choquée !), mais pour avoir été au Mordor pendant un an et deux mois, je suis presque sûre que les faits énoncés ne relevaient pas de la diffamation mais de l'observation scientifique la plus exacte. Je me sens touchée puisqu'il m'est arrivé un peu la même aventure, en à la fois plus grave et moins grave. Plus grave car l'affaire est remontée direct à la direction sans passer par la case collègues, et moins grave parce que vraiment, moi, pour le coup, je ne disais rien que de très innocent. Du moins dans mon souvenir peut-être biaisé par la mauvaise foi. (c'est vrai que dans mon dernier article, j'ai dit que l'odeur d'un prof était vraiment insoutenable -cela m'a ensuite été reproche, et la qualification de cette remarque a donné son nom à ce blog-ci... voilà, vous savez tout-, mais enfin, c'était un cri du coeur !)

Pour passer à autre chose, que puis-je vous dire des deux semaines écoulées ?

Le week-end dernier, nous avons énormément bossé sur notre save-the-date. Comme depuis la mésaventure suscitée, je veille scrupuleusement à ce que n'apparaisse nulle part ni mon nom ni ma tête ni rieeen qui pourrait entraîner la fureur de connaissances s'estimant insultées, je ne la mettrai pas ici (car on y voit ma tête, celle de mon fiancé, celle de mes chats, celle de ma maison, mon nom, celui de mon fiancé, celui de mes chats, celui de ma ville et je pense qu'une recherche croisée entre white pages et gougeul cartes pourrait aboutir à la pose d'une bombe dans ma boîte aux lettres)... mais je l'envoie à la demande si ça intéresse des gens (hors mordoriens, on sait combien ceux-ci sont dangereux).

J'ai travaillé à la cnaf. Rien d'exceptionnel. J'ai terminé les deux semaines où nous étions censés faire sept cartes chacun au nom d'un concours à la con entre les magasins en faisant une carte (sur sept, donc !) le dernier samedi à 18h30 et j'ai été chaleureusement félicitée par A, qui est mon mentor. Notre chef était en vacances et on a bien été tranquilles sans elle. Par contre, je sens que ça va gueuler quand elle va revenir. Je ne sais pas si je vous ai dit, mais ça fait six mois environ que la politique de la cnaf de Nowhereland a opéré un tournant stratégique. L'éditorial a écopé d'un chef alors qu'elle n'avait avant que des référents parmi chaque rayon et le directeur a changé. Depuis, l'ambiance est complètement différente. On est snobés par les cadres et on n'entend parler que d'objectifs et de concurrence. C'est vrai que la cnaf ne va pas bien, mais est-ce vraiment en stressant les équipes qu'on va améliorer ses performances ? Je pense qu'il faut avoir une réelle force morale pour résister à cette pression. J'entendais une de mes collègues dire il y a peu : "Moi, je fais mes sept cartes, mais ce n'est pas pour gagner 40€ avec le concours que je le fais, c'est pour ne pas qu'on me gueule dessus." Ca veut quand même tout dire.

Je ne sais pas ce que j'ai, en ce moment, je suis parfois d'une humeur de chien. Vendredi matin, par exemple, j'étais prête à mordre les clients (et non, ce n'est pas que je manque de viande). Ce n'était pas la première fois. Il y a des jours et des moments où j'ai envie de mettre un gros panneau derrière mon dos "Ne pas me parler" (tout comme j'aimerais mettre un panneau : "Ceci n'est pas une chaise" sur le tabouret qui nous sert à atteindre les rayons les plus hauts, notamment quand il faut aller y chercher des livres cachés derrière -oui, 75% des libraires de la cnaf font moins d'1m70 -la vérité sur la cnaf : elle n'embauche que des nains). Quand quelqu'un approche, je prie pour qu'il ne me demande rien et quand il me demande quelque chose, je me force à m'y intéresser sans toutefois y parvenir toujours. Pourtant, j'aime la relation client. Vous me croyez ou pas, c'est ce que je préfère dans mon métier. J'adore renseigner les gens, leur passer des commandes, les conseiller (quand c'est un domaine que je connais, donc essentiellement en jeunesse, sinon ça me donne plutôt des sueurs froides) et plaisanter avec eux. Oui, moi. Moi qui en lisant des quatrièmes de livres sur l'autisme me disais que j'en étais quand même pas très loin (non parce que vous en connaissez beaucoup des gens qui n'arrivent pas à tutoyer des collègues avec qui ils travaillent depuis un an ?). Mais des fois, je n'ai pas la tête à ça. Je veux juste ranger mes livres en paix. Et des fois, j'ai même pas envie de ranger mes livres. Surtout les livres d'art de ma collègue en vacances, qui sont grands, qui sont lourds et qui se rangent dans des petites étagères encombrées de grands et lourds livres qu'il faut pousser de toutes ses forces, parfois en vain. Déjà que l'art, moi, c'est pas vraiment ma tasse de thé. Non, je veux dire, j'aime bien, mais je n'ai pas une âme d'esthète. Mon avis sur l'art dépasse rarement le stade de "C'est joli." J'ai besoin qu'on me raconte une histoire pour être embarquée.

Cette semaine, j'ai eu des moments de faiblesse crasse, où je n'avais plus de force, où je mourais de faim, où j'étais fatiguée, où j'avais subitement très chaud. Je me dis que je suis peut-être enceinte. Mais je ne le suis peut-être pas, hein. En temps normal, pilule ou pas, je me crois enceinte un mois sur deux. Je vois des signes et tout. Le mois dernier, je n'y croyais pas du tout, alors c'est normal que ce mois-ci, j'y croie. C'est peut-être juste que j'ai besoin de vacances. Ca fait plus de deux mois que je travaille et je vois tous mes collègues partir en vacances les uns après les autres, une fois, deux fois, trois fois... D'autre part, un certain nombre de mes camarades de fac finissent leur stage, commencé en janvier. Moi j'en suis à peine à la moitié, alors évidemment, je n'arrive pas trop à en voir le bout. Comme quand tu finis à 16h ou à 19h. Dans le premier cas, tu passes l'après-midi à te dire que tu vas bientôt y aller alors que dans le second, tu es dès le départ résignée à passer une longue longue journée. Ma mère dirait que je commence à manquer de fer (ce qui ne peut être que faux car en ce moment, je prends des compléments de pré-grossesse et y'en a plein dedans, du fer).

On finit par une note plus joyeuse. Vendredi et samedi, je ne sais pas si vous savez, il y avait une opération nationale qui permettait d'avoir une BD gratuite sans aucune condition d'achat. Avec Apollon, nous avons récupéré quatre BD en faisant le tour des librairies :) Bon, j'ai bien failli ne pas en avoir, moi, parce que mon collègue O. en BD avait décrété que c'était "réservé aux clients". Heureusement, je me suis plainte à A. qui a dit que c'était des bêtises et j'ai pu aller en chercher une. Pan dans les dents. J'avais l'impression d'être une gamine à qui sa maman dit qu'elle peut prendre un bonbon alors que son papa lui avait dit non (mais en vrai, c'était vraiment une bêtise, qu'il m'avait dit, car tout le magasin en avait déjà pris une). En ce moment, je lis ça :

ernest-et-rebecca

C'est l'histoire d'une petite fille qui a un copain microbe sur fond de rupture familiale. C'est très mignon.

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