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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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12 février 2014

Chers amis, je sais que je vous manque. Si si. Il

Chers amis, je sais que je vous manque. Si si. Il faut dire que ça y est, j'ai épuisé mon stock d'articles de réserve (bon, en vérité, il en reste un mais "Le sexe au premier trimestre", c'est plus trop d'actualité... de là à dire que le sexe n'est plus trop d'actualité, il n'y a qu'un pas...). Il faut dire aussi qu'en ce moment, je suis sans cesse par monts et par vaux.

Lorsqu'on tombe enceinte, on se doute qu'on va vivre une expérience personnelle, physique et psychologique, forte. On ne se doute pas forcément que la grossesse est aussi une expérience de vie forte. Il y a la vie avant la grossesse, cette période bénie d'innocence et de liberté, il y a la vie après la grossesse, cette angoissante période de responsabilité et d'esclavage, et il y a la vie pendant la grossesse, qui ne ressemble ni à la première, ni à la deuxième. Durant nos trois derniers mois, on nous fait suivre des préparations à la naissance, mais la grossesse est elle-même une longue préparation à la parentalité. Diminution de la vie sociale, fatigue, nuits hachées, petits bobos en tout genre et rendez-vous médicaux à gogo. Même s'il est vrai qu'on peut plus ou moins faire abstraction de son foetus et tenter de passer au maximum entre les gouttes pour tout ce qui est examens médicaux.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je n'ai pas choisi de "vivre à fond" ma grossesse. Je n'ai pas choisi de vivre un premier trimestre ressemblant de près comme de loin à l'enfer qui a très tôt étouffé dans l'oeuf toute velléité de continuer à travailler. Je n'ai pas choisi de ne pas être immunisée contre la toxo et de devoir faire des prises de sang tous les mois. Je n'ai pas choisi d'avoir des saignements la veille de mon mariage, ni d'avoir une date de conception complètement décalée par rapport à la date de mes dernières règles, ni d'avoir une suspicion de kyste dans la boîte crânienne de mon enfant, mésaventures qui ont plus que doublé le nombre d'échographies que j'ai faites par rapport à la norme. Je n'ai pas choisi d'être morte de trouille et de devoir être suivie par un psy.

S'il y a peut-être un biais dans le fait que ma grossesse occupe toute la place dans ma vie, c'est que j'ai choisi d'être suivie par une sage-femme libérale, et non par mon médecin généraliste, un gynécologue ou le personnel de la maternité (parce que je voulais une professionnelle de la grossesse pas un généraliste, impliquée et attentive donc pas un gynéco et qui me mette en confiance dans un environnement rassurant pas l'hôpital, quoi). Et que choisir une sage-femme, c'est un peu comme choisir une voiture : pour le même prix, autant qu'il y ait le maximum d'options. Ma sage-femme, c'est un couteau suisse : elle ne fait pas seulement suivi et prépa, elle fait aussi sophrologie, ostéopathie et piscine. Comme je suis un être libre, j'ai refusé la piscine. Et je ne regrette pas, avec ma pilosité de yéti (c'est-la-progestérone), j'aurais eu de gros complexes, et mon ventre un-peu-gros-mais-pas-trop m'aurait sans doute fait vivre l'enfer au moment de choisir un maillot de bain. Comme je suis libre mais faible, je ne suis cependant pas passée à côté de la sophro et de l'ostéo. Alors que je suis une grande sceptique (pour quelqu'un qui porte mon nom, c'est un comble), et que la sophro et l'ostéo, j'y crois moyen (en vrai, si j'ai pris cette sage-femme, c'est parce qu'on me l'a conseillée, je ne me serais pas basée, vous vous en doutez, sur une activité que je ne veux pas faire et des compétences auxquelles je ne crois pas pour choisir). Après, c'est remboursé par la sécu (la sécu ne me dit pas merci cette année : j'ai rattrapé en six mois vingt-cinq ans d'auto-médication globale), alors allons joyeusement se faire masser et se relaxer.

Au programme des dix jours où je vous ai abandonnés : lundi 3 consultation au CHU avec une gynéco (obligatoire car je veux accoucher à l'hôpital -enfin, "je veux", j'ai pas trop le choix en fait), mardi 4 prépa à la naissance puis suivi de grossesse avec ma sage-femme, lundi 10 séance d'ostéo puisque mardi 4 la sage-femme a trouvé mon bassin déséquilibré et mercredi 12 sophrologie. A venir analyses de toutes les substances que mon corps est capable de produire (à part peut-être de ma morve et de mon lait mais ça m'étonnerait à peine) jeudi 13, psy jeudi 20, échographie mercredi 26 et cours sur l'allaitement vendredi 28. Et a priori, j'aurai terminé mon mois de février.

Si je ne suis pas immédiatement venue vous raconter tout ça, c'est que je suis peut-être un peu blasée, à présent. Déjà, il semble acquis que mon vagin est destiné à être aussi fréquenté que l'autoroute du soleil un jour de départ en vacances. Et je ne vous parle pas ici de ma vie sexuelle, vous l'aurez compris, mais de ma vie de femme enceinte. Après l'échographie endo-vaginale avec la sonde godemiché, j'ai quand même eu droit à deux examens en deux jours, par la gynéco et la sage-femme (qui voulait vérifier ce qu'avait dit la gynéco). Bon, la sage-femme, elle est gentille, on fait ça comme à la maison, pieds sur la table, et elle me demande si je suis prête (c'est un peu bête, parce que généralement, quand j'ai les jambes écartées et plus de culotte, a priori je suis prête, mais c'est toujours plus courtois de demander). La gynéco, elle est nettement moins gentille, elle fait mettre les pieds dans les étriers et je ne suis pas très sûre qu'elle m'ait demandé mon avis avant de m'examiner. Elle ne m'a pas demandé mon avis non plus, en fait elle ne m'a même pas prévenue, avant d'écrire un perfide "PV" au milieu d'une prescription d'analyses biologiques longue comme le bras. Moi, "PV", je savais pas ce que ça voulait dire, d'ailleurs je lisais "PU". Il a fallu l'avis éclairé de ma soeur pour que l'odieuse évidence me saute aux yeux : sans aucune raison, puisque je suis sans doute la seule femme enceinte qui en six mois n'ai fait aucune mycose, infection urinaire ou vaginale (futures femmes enceintes, faites comme moi : deux litres d'eau par jour et des culottes en coton), la gynéco m'avait prescrit un prélèvement vaginal. Non mais allez-y, mettez-y des spéculums et des cotons-tiges maintenant, c'est entrée libre, je vous dis.

Heureusement, en sophro, on apprend que les touchers vaginaux, c'est super sympa. Comme l'accouchement, d'ailleurs. Honnêtement, au moins en sophro, on se marre bien. J'avais dû vous parler d'Apollon qui avait visualisé les toilettes comme lieu agréable et rassurant et s'y était retrouvé avec le bébé sans trop savoir qu'en faire. A la deuxième séance, le mari d'une participante s'était endormi. Cette fois-ci, c'est la participante en question, qui s'est endormie. Je ne sais pas si ça marche, quand on est endormi. Peut-être que ça marche mieux. Parce que quand tu es conscient, même si tu es bien relaxé, c'est dur de faire abstraction de ce qui est dit pour se focaliser sur la sensation. La sophrologie, pour les non-initiés comme je l'étais, c'est un peu comme de l'hypnose, c'est faire accepter des idées en mettant les gens dans un état de relaxation profonde. Évidemment, quand c'est fait dans le cadre d'une prépa à l'accouchement, ça tourne nécessairement toujours autour des mêmes zones. Et comme on n'est pas bien sortis de la période pipi-caca, ça a tendance à faire rire. Enfin moi ça me fait rire. Aussi intérieurement que possible. Quand j'entends une voix calme et bienveillante me dire : "L'accouchement, comme les touchers vaginaux que vous expérimenterez tout au long de votre grossesse, sera doux et indolore", ça me fait rire. Et puis parfois c'est drôle parce que c'est hyper précis : "En utilisant le médium de votre choix, crayon, programme informatique, vous inscrivez sur le mur de votre grotte intérieure : utérus, col, vagin, grandes et petites lèvres, accolade, souples et indolorisées, au pluriel bien sûr." ou "Vous fermez la porte de votre grotte avec l'outil de votre choix : clé, cadenas, digicode..." Bon, évidemment, dit comme ça, on dirait que je suis complètement hermétique à la sophro, alors qu'en fait pas tant que ça. C'est vrai que ça me détend. Et c'est vrai que ça me fait du bien qu'une voix calme et bienveillante me dise que l'accouchement, ça va bien se passer, qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur, que ce sera facile et pas trop douloureux. Est-ce que je ferai de la sophro le jour de l'accouchement, est-ce que j'arriverai à retrouver les inscriptions dans ma grotte ou à visualiser un soleil qui s'étend au moment des dernières contractions au lieu de me concentrer sur la sensation d'éclatement de mon intimité, je n'en sais rien et je dirais même que j'en doute fort. Mais au moins en attendant, j'appréhende moins. Et je suis globalement satisfaite du travail effectué avec la sage-femme qui, si je ne partage pas forcément toutes ses croyances, partage en gros mes idées de hippie sur l'accouchement.

On rigole on rigole, mais je ne vous informe pas du plus important, des conclusions de mes derniers entretiens de suivi : Choupie-chat est placée trop bas et comme il m'arrive d'avoir des contractions, je dois prendre du repos. Beaucoup de repos, genre plus que ce que je prends déjà habituellement sans travailler et en me levant à 10h. Je dois éviter de marcher, de conduire, de porter des trucs lourds. Je suis censée rester allongée deux heures le matin et deux heures l'aprèm. Ménage et courses avec une extrême modération. Et je dois prendre (encore) des médicaments pour diminuer les contractions. Je le fais. Un peu. Quand j'ai le temps, rien de mieux à faire. Mais je ne m'en fais pas trop. Je ne vois absolument pas accoucher prématurément. Ok, je ne me voyais pas non plus avoir des nausées, mais là c'est pas pareil je vous jure.

Bref, à ce moment-là de ce roman bloguesque, vous devez vous dire que ma vie est une succession d'avanies du destin. Non, je n'ai pas que des rendez-vous médicaux et des mauvaises nouvelles. Samedi dernier par exemple, mes copines m'ont organisé une super baby chandeleur. Et à présent je peux me la péter sur le forum des futures mamans parce que je suis la seule qui ai eu ce type d'attention de la part de son entourage. Au programme : crêpes party, jeux, cadeaux et papotage divers. J'ai extrêmement stressé les jours précédents mais au final, ça a vraiment été super, même si les chasses d'eau avaient été rationnées par notre méchant voisin pour cause d'évacuation plus ou moins bouchée, ce qui a donné quelques situations cocasses : "Bon, j'ai fini, quelqu'un veut y aller ou je tire la chasse ?" "Quelqu'un d'autre ? Attention, pas d'autre pause pipi avant deux heures !" Bref, c'était chouette, et faut que je fasse un mail de remerciement. Et qu'on se penche sérieusement sur la question de la marraine, faute de pouvoir se pencher sur la question du parrain (on espère toujours qu'en moins de trois mois on rencontrera un homme formidable qui pourra assumer ce rôle).

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Le lit avec (entre autres) peluche, hochet, gigoteuse et mobile offerts à Bébé-Chat durant la baby shower. Top choupi.

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Tous les vêtements qu'on a en ce moment, dont une bonne partie reçus à la baby shower, classés par taille, de la naissance au 12 mois (non je ne suis pas obsessionnelle, j'aime juste bien les trier, les renifler et les replier). Super mignons.

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Et ça c'est une énième photo de ventre où on voit que j'ai de longs cheveux mal coiffés une belle alliance toujours le même jean une peluche chat classe des hauts qui commencent à devenir aussi trop petits. Misère.

En parlant de cette peluche chat classe, figurez-vous qu'il lui est arrivé une mésaventure, à elle aussi. Qui fera sans doute frémir autant celle qui me l'a offerte qu'elle a fait frémir Apollon. Apollon rentre du travail et me demande ce que c'est que cette bouteille de lait peluche. Je lui réponds que c'est une peluche qui fait de la musique et je tire sur la ficelle pour lui montrer. Et là, stupeur, aucune musique, et la ficelle ne rentre pas dans la peluche. Je la secoue, je tape dessus, je tente de rentrer la ficelle manuellement, rien à faire. Mince, la peluche musicale (j'ai failli écrire médicale, comme quoi j'ai vraiment un problème) aura vécu deux jours. Première idée : couper la ficelle. J'approche les ciseaux en tremblant. Mais quand même, c'est dommage d'abandonner sans lutter. Finalement, sous les cris d'orfraie d'Apollon, j'insère la paire de ciseaux dans le dos de la peluche et je coupe dans le vif. Après avoir pratiqué une incision chirurgicale mais de chirurgien bourré alors vu la régularité de la plaie, j'extirpe la boîte à musique. Nouvelle désillusion, elle est hermétiquement fermée par une coque en plastique et je ne suis pas plus avancée. J'ai beau la secouer elle aussi, essayer de rentrer le fil manuellement une fois encore, elle ne redémarre pas. La mort dans l'âme, je suis sur le point de me résigner à recoudre l'animal amputé de sa boîte à musique. Apollon trouve ça barbare. "Ben quoi, lui dis-je, je vais pas taper dessus avec un marteau." Apollon rit. Mais l'idée du marteau a dangereusement germé dans mon esprit. Apollon blêmit à nouveau : "Non, tu vas pas faire ça ?!" Mais après tout, s'il faut jeter cette boîte à musique, qu'on lui ait mis des coups de marteau dans le ventre ou pas avant, hein, au point où on en est... Apollon ferme les yeux, il ne veut pas voir ça. Je donne un premier coup de marteau et, miracle, la musique redémarre quelques secondes. Un deuxième, à nouveau quelques notes. Au dixième coup de marteau environ, la coque en plastique s'ouvre. Et là, c'est la révélation. J'accède au mécanisme. Je comprends comment ça marche. Et comment je peux réparer (Pour ceux qui, comme moi, aiment se coucher moins bêtes le soir : ce genre de peluche musicale, ça marche avec une petite bobine qui actionne la manivelle de la boîte à musique. La ficelle est enroulée autour de la bobine et quand on tire dessus, ça fait tourner la bobine et ça actionne la musique. La bobine en tournant dans l'autre sens réenroule la ficelle. Moi j'avais dû coincer la ficelle, qui ne s'enroulait plus. En la décoinçant et en la réenroulant, c'était réglé). Maintenant plus qu'à recoudre la peluche. Voilà, c'était le récit horrifique du jour. Mais qui finit bien. C'est le principal, n'est-ce pas ?

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