Voilà, c'est fini. Presque un an et demi à la

Voilà, c'est fini.

Presque un an et demi à la cnaf de Nowhereland, une longue longue expérience, ma plus grande expérience professionnelle, qui se termine aujourd'hui. Ca me fait bizarre, comme vous l'imaginez.

Et je peux dire que mes collègues ont été supers.

Certes, moi j'avais amené des bonbons et du gâteau, que j'ai astucieusement mis dans la réserve pour que tout le monde puisse se servir discrètement (ou pas : A. a passé la journée à machouiller et à parler au client avec du caramel et du chocolat dans les dents ;-)... Mais dès le début d'après-midi, M. s'est mis en tête de me cuisiner sur mes goûts littéraires et cinématographiques. Ce n'était pas la première fois qu'il le faisait, donc je ne me suis pas spécialement méfiée. Avec cette fois-ci comme entrée en matière : "J'aimerais te faire profiter de mon code pour avoir une remise-personnel... Il y a un livre que tu aimerais acheter ?" Ce qu'il faut savoir sur moi, c'est que je n'aime pas dire aux gens ce que je lis. Déjà parce que pour une libraire, je lis assez peu. Et puis parce que j'aime bien lire des conneries. Alors quand M. qui s'occupe de la litté et lit énormément me demande ce que j'aime lire, je réponds un peu du bout des lèvres. Et il insiste, l'animal ! "C'est quoi ton livre préféré ? Ton auteur préféré ? Ton film préféré ? Qu'est-ce que tu as comme DVD ?"

Bon, je commence à me douter de quelque chose. Oui, je suis lente. Je finis par lâcher que je lis beaucoup de littérature enfantine, que j'achète des albums de B.L., que mon livre préféré est CADS, que le dernier truc que j'ai lu est un recueil de nouvelles de vampires... Et que je suis incapable de me rappeler du dernier DVD qu'on avait acheté, mais que le prochain que j'allais acheter, c'était les EL qui sortait la semaine prochaine.

M. disparaît. Mais moi, mes doutes se sont dissipés, je ne fais pas attention. La vie continue. Et puis tout d'un coup, sans que je ne voie toujours pas grand chose venir, tous les libraires se rassemblent autour de l'ordinateur où je fais des retours. Et E. me lance : "Bon anniversaire !" Comme ça, hors de tout contexte (surtout que c'est pas mon anniversaire). Je ne comprends pas bien, et puis comme le reste, je décide de ne pas chercher à comprendre. Et puis M. arrive avec un gros sac. Rempli de livres... et de tasses et d'écharpes. Bon, dix livres sont des livres offerts pour l'opé poche de l'été (deux achetés, un offert parmi une sélection de titres... profitez-en !), les tasses étaient offertes aussi avec une vieille opé poche en sciences hu et les écharpes seront offertes dans une opé guide de voyage à venir. Mais surtout, il y avait un livre (payant) avec un papier cadeau. Une histoire de vampire d'un auteur sud-américain. Malin, ce M. Et une commande pour le DVD dont j'avais parlé. Et il y avait une carte avec des petits mots de presque tout le monde. J'étais très émue, même si je n'ai pas forcément réussi à le montrer. J'ai juste pu dire : "Bon, je vais pas pleurer mais le coeur y est..."

Les adieux ont été très différents selon les personnes. La plupart des gens du magasin (ceux qui savaient que je partais) m'ont juste souhaité bonne continuation. A. s'est un peu attardée, s'est beaucoup préoccupée de mon avenir. Elle a même appelé l'ancien directeur qui travaille maintenant dans un autre magaisn pour savoir s'il avait de la place (en fait non mais je peux envoyer un CV). C. ne travaillait pas aujourd'hui, elle m'a dit au revoir hier, en me disant qu'elle avait l'intuition que j'allais revenir. E. est partie à 18h, elle m'a fait la bise, je lui ai dit merci, pour les cadeaux, et tout le reste. "Non, c'est rien, m'a-t-elle répondu, on t'a juste appris ton métier". C'est incroyable, hein, dit comme ça. E. (l'autre) est partie à 14h. Je crois qu'elle a un peu oublié de me dire au revoir, je l'ai même pas vue partir... Finalement, à la fin de la journée, j'étais seule avec les garçons, O., C. et M. Qui ne m'ont pas vraiment dit au revoir. Enfin, très rapidement. Comme ça, comme à la fin d'une journée ordinaire. Mais c'était bien, c'était normal.

Ah oui, et il y a mon amoureux secret. Qui ne m'a pas dit au revoir. Je crois que la dernière chose qu'il m'ait dite de la journée, c'est : "Tiens, voilà la plus belle." quand je suis passée devant lui (les livres et les libraires sont à l'étage, les agents et les box au rez-de-chaussée) pour aller recharger des box de poches. Oui, c'est cliché. Mais ça m'a quand même fait plaisir :)

Sinon, je sais que vous vous inquiétez de ma santé. Ne vous en faites pas, ça aussi c'est fini :) Du moins, je pense. Apparemment, la bactérie responsable de mes soucis n'était pas celle que le médecin attendait et la mienne était seulement à moitié sensible aux antibiotiques qu'elle m'a donnés. Mais bon, ça a quand même eu l'air de marcher.