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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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16 août 2013

Chers amis, Ca fait un bout de temps que je n'ai

Chers amis,

Ca fait un bout de temps que je n'ai pas écrit ici et cela m'attriste, si cela ne vous attriste pas. J'ai l'impression que chaque année pendant l'été, les blogs sont au point mort. On pourrait pourtant penser le contraire, puisque la plupart des gens sont en vacances et ont donc plus de temps pour écrire. Peut-être est-ce le fait, justement, de relâcher la pression, de vivre plus lentement, qui nous pousse à ne pas mettre immédiatement sur la toile les chose que nous vivons. Pour ma part, cependant, je n'ai pas vraiment relâché la pression ces derniers temps, puisque comme vous le savez, j'ai un nouveau travail. Et c'est précisément une histoire de stress que je veux vous raconter aujourd'hui.

Il s'est passé pas mal de choses depuis qu'on ne s'est pas parlés, vous et moi. Tiens, je ne vous ai jamais trop parlé du fait que j'avais déménagé chez ma mère, alors que c'était pourtant un gros challenge vu nos relations passées. Je ne vous ai pas raconté comment je suis arrivée en retard après moins d'une semaine de travail et ce qui en a suivi. Et je ne vous ai évidemment rien dit du plus important.

Vous le savez, mon travail est à Mummyland. J'avais postulé pour cette raison, parce que c'était un lieu où je pouvais avoir un logement et ça a été un de mes arguments pour me faire embaucher. J'ai donc fait mes valises et emmené la majorité de mes affaires chez ma mère il y a quelques semaines. C'était étrange, de faire ça. En tant qu'ex-au pair, faire mes valises pour plusieurs mois n'est pas une démarche qui m'est inconnue. Mais retourner habiter chez ma mère, après cinq ans d'indépendance totale, c'était bizarre. Surtout qu'avec ma mère, on ne peut pas dire que nous avons toujours eu des relations apaisées. C'était même plutôt le contraire. Mon adolescence n'a été qu'une succession de cris et de pleurs à cause des discussions avec ma mère, qui avait tendance à me balancer tous les deux jours mes quatre vérités à la figure. Ma mère est têtue et hargneuse : quand elle a une idée en tête, elle la soutient de toute ses forces et la répète encore et encore sous toutes les formes possibles. De mon côté, je suis aussi têtue et je suis hystérique hyper sensible : un rien me fait crier, fondre en larmes et claquer les portes. Ajoutez à cela qu'avec ma mère, nous avons des idées radicalement opposées (un exemple parlant : le week-end dernier, ma mère critiquait vivement la fille d'une amie qui élevait son fils d'un an selon les principes de l'éducation nouvelle, en traitant ces courants de "sectaires" et d'"antisociaux"... raisonnable, alors, je me suis contentée d'afficher devant elle un avis neutre, bien que personnellement, je trouve au contraire ces écoles différentes absolument formidables). Bref, la cohabitation a tenu trois semaines.

Et lundi dernier, j'ai refait mes bagages, après une discussion houleuse qui n'avait à la base aucune raison de l'être. Je suis rentrée du travail à 20h, crevée, et j'ai un peu grogné quand elle m'a appris que je devrai me charger d'amener le chat de ma soeur chez le véto à une demi-heure de Mummyland deux fois de suite en profitant des quelques heures que j'avais de libres avant de retourner au travail... je n'ai jamais dit que je ne le ferai pas mais je me suis quand même pris dans la figure une longue salve de compliments dont la teneur principale était que j'étais égoïste, inadaptée socialement et que c'était de ma faute si ma soeur devait aller chez un véto à deux heures de chez elle (à Nowhereland) et inacessible par bus (elle n'a pas le permis), parce que je n'avais pas fait l'effort d'entretenir de bonnes relations avec mes voisins nowherlandais qui m'auraient sans doute conseillé alors un super véto pour le chat de ma soeur. Malgré une heure de rabâchage agressif, je n'ai pas craqué (je m'en suis félicitée) et je me suis contentée de monter dans ma chambre, où j'ai été envahie par une nuée prodigieuse de fourmis volantes qui a en un instant recouvert les murs et le sol, ce qui n'a pas été pour me mettre en joie non plus. J'ai regardé la télé tant bien que mal (malgré les fourmis volantes qui se faufilaient jusque dans mes sous-vêtements) puis je suis allée me démaquiller, ôter mes lentilles et me brosser les dents, opérations qui nécessitent une bonne dizaine de minutes. Ma mère, surgie de nulle part, s'est alors mise à hurler que ce n'était pas ma salle de bain, qu'il fallait que j'en sorte immédiatement pour qu'elle puisse se coucher, et a enchaîné avec le fait que je ne lui avais jamais vraiment demandé à habiter chez elle, qu'elle en avait marre de faire deux menus (??? j'ai toujours mangé la même chose qu'elle, la viande exceptée) et que dorénavant, je me préparerai mes graines moi-même (quelles graines ???). Je l'ai laissée crier et j'ai fait ma valise. Le lendemain, le calme était revenu, et elle s'est montrée très surprise quand je lui ai dit que je partais, prétendant que je reculais devant un peu d'organisation et quelques discussions civilisées. Mais j'ai tenu bon dans ma résolution : ce n'était pas la première dispute de la semaine et je savais bien que ça ne pourrait qu'empirer. Je suis adulte, j'ai un travail, un appartement et un presque-mari, j'ai la chance de pouvoir ne pas habiter dans cet environnement nocif pour moi, je ne vais certainement pas m'y attarder. Durant ma pause déjeuner, j'ai pris un abonnement de train, et la question a été réglée pour une centaine d'euros.

A mon travail, comme je l'ai dit, j'ai aussi eu une bonne dose de stress il y a une quinzaine de jours. Ca a d'ailleurs provoqué par la suite une première dispute avec ma mère (je n'étais pas encore partie de chez elle) qui a prétendu que je m'étais bêtement perdue sur la route en allant au travail, que mon patron avait eu raison de me remonter les bretelles et que j'avais été stupide de faire une crise de nerfs.

La vérité sur cette sombre affaire est que j'ai été coincée vingt minutes entre deux voitures dans un embouteillage dû à un obstacle que je n'ai pas pu identifier sur la route de ma Culturette, que je me suis rongée les ongles jusqu'au sang durant tout ce temps, que quand les voitures autour de moi ont bougé, la route n'était toujours pas dégagée et j'ai dû emprunter un chemin que je ne connaissais pas, ce qui m'a effectivement amenée à me perdre. A l'arrivée, avec un quart d'heure de retard, le directeur (qui m'avait appelée pas moins de quatre fois sur mon portable, que je n'ai pas entendu, et de toute façon je conduisais) m'a effectivement fait une remarque sur les horaires (moi qui arrive toujours avec un quart d'heure d'avance !). J'étais seule sur la surface de vente (oui, le quatrième jour), je n'ai pas réussi à ouvrir l'ordinateur parce que je n'arrivais à relire le mot de passe que j'avais noté et, après tout ce stress, je n'ai pas réussi à retenir mes larmes devant la responsable livres à qui j'avais demandé de m'aider. L'après-midi, le directeur m'a priée de passer dans son bureau et m'a ordonné de me détendre, en me disant que je me mettais trop de pression, que ça arrivait d'avoir du retard mais qu'il fallait penser à prévenir (moi, dans l'attente anxieuse d'un déblocage de la route, puis dans mon désir d'arriver le plus vite possible, je n'avais pas voulu prendre le temps de trouver où me garer et de passer un coup de fil) et que je ne pouvais pas réussir à tout faire parfaitement après moins d'une semaine.

Cette convocation pour me dire de déstresser m'a stressée à nouveau, tandis que ma collègue multimédia était arrivée et que je commençais enfin à me détendre, et il m'a fallu une nouvelle heure et de nouvelles larmes pour parvenir à me remettre complètement de mes émotions. Le soir, j'ai appris que la sortie d'autoroute que je devais emprunter pour rentrer à Nowhereland était en travaux. Ma mère a entrepris de m'expliquer comment procéder pour prendre l'autoroute plus loin et comme j'étais crevée, sur les nerfs et angoissée à l'idée de prendre l'autoroute pour la première fois seule, je n'ai pas compris correctement ce qu'elle me disait et la discussion a elle aussi viré à l'affrontement. Je me suis à nouveau mise à pleurer et je suis partie en claquant la porte en disant que je me démerderais. Ce que j'ai fait. En arrivant à Nowhereland, un sms que ma mère m'avait apparemment envoyé par erreur (mais je la soupçonne de l'avoir fait exprès) expliquant en large, en long et en travers à quel point j'étais stupide et folle dingo m'a permis d'achever la journée avec une nouvelle crise de larmes qui a duré plusieurs heures. Heureusement, cette fois-ci, j'avais Apollon avec moi.

Vous vous dites sans doute que je suis bien émotive. Ce serait mentir que de prétendre le contraire ou de me chercher des excuses. Je suis comme ça, vraiment, dans la vie de tous les jours. Quand quelque chose me contrarie vraiment, il n'est pas rare que je me mette à pleurer, et quand on m'énerve très fort, je me mets très rapidement à crier. Je suis également du genre à prendre des décisions définitives sur le coup d'une impulsion. Tout ce que je vous raconte là ne me surprend donc absolument pas venant de moi. Si cependant il vous fallait absolument une excuse à mes agissements, parce que quand même, c'est un peu fort de café de pleurer toute une journée, du matin au soir, et devant son chef de surcroît, je peux toujours vous montrer ça :

test

Oui, c'est le mien. Je n'ai demandé à personne de faire pipi dessus à ma place. Je l'ai toujours, d'ailleurs. Oui, même s'il y a du pipi dessus, je m'en fous. D'ailleurs, je l'ai tout de suite montré à Apollon, et même s'il a râlé un peu parce que j'avais fait pipi dessus (mais ça se voit pas, hein, c'est sous le bouchon rose), il a quand même attendu avec moi de voir si le deuxième trait était apparu par erreur et s'il allait s'effacer. Mais il ne s'est pas effacé.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, vous vous en souvenez ? Ce test, il date du 14. C'était mon cadeau d'anniversaire en avance. Aujourd'hui, j'ai 25 ans et je suis enceinte pour la première fois de ma vie.

Evidemment, je ne veux pas y mettre encore trop d'espoir. Déjà, j'ai attendu dix-huit jours de retard avant de faire le test, parce que je ne voulais pas être déçue. Et maintenant, avant de sauter de joie, j'attends encore un test sanguin et une écho. Qu'on me dise que le taux est bon (en vérité, j'attends surtout surtout qu'une vraie personne en blouse blanche me confirme que je suis enceinte parce que même si je sais que c'est quasiment impossible, j'ai toujours peur que le test se soit trompé), et que le bébé est bien dans mon utérus et pas dans un endroit fantaisiste. Qu'il a la bonne taille, qu'il a un petit coeur, et qu'il bat (mais ma soeur la sage-femme me dit qu'on ne peut pas le voir, encore). Et quand bien même on me dirait tout ça, je redouterais encore la fausse-couche. 1/4 des grossesses, il paraît, ce n'est pas négligeable. Bref, je crois que le stress et moi, c'est une grande histoire d'amour. Maintenant qu'il y a 99,9 % de chances que j'aie un bébé, je stresse pour ce bébé. Malheureusement, mon médecin est en vacances jusqu'à lundi et je ne pourrai pas la voir avant mercredi prochain.

Pour en terminer avec mon histoire de stress, voilà ce que je veux dire à celles qui essaient de faire un bébé, qui n'y arrivent pas et qui stressent. Vous avez le droit. Non, le stress ne tue pas les embryons. On passe son temps à nous dire que c'est de notre faute si on n'y arrive pas, qu'il faut se détendre et que ça arrivera immmédiatement après. Il faut arrêter de culpabiliser les femmes stressées. Ce n'est pas parce qu'on stresse qu'on n'y arrive pas mais parce qu'on n'y arrive pas qu'on stresse. Ce bébé, j'y ai pensé tous les jours depuis sa conception. Oui, ce mois-ci, je me suis un peu moins angoissée que le précédent pendant la période post-ovulation, parce que c'était mon mois sans, le mois où je n'y croyais pas. Par contre, je me suis pris la tête comme il n'est pas permis pendant la période fertile, j'ai stressé Apollon plus que de raison et on s'est disputé au moins trois fois à ce sujet. Et, de toute évidence (mais restons prudente), ça a marché quand même. Dire à quelqu'un d'arrêter de stresser ne provoque qu'un surplus de stress. Comme mon histoire avec le directeur. La boucle est bouclée.

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Commentaires
C
aaaaaaaaaaaaaaaah <br /> <br /> (je reviendrais plus tard pour un commentaire constructif !)
M
Sans y mettre trop d'espoir et d'enthousiasme, je me permet quand même de vous féliciter chaudement, c'est un beau cadeau d'anniversaire!! :) Pleins de bonheur à vous deux! (et joyeux anniversaire aussi)
Petites calomnies entre amis
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