Hier soir, j'ai croisé Fraise (son prénom a bien
Hier soir, j'ai croisé Fraise (son prénom a bien sûr été changé, mais a un étroit rapport avec la réalité... qui pourra comprendra) à Uniprix. Comme je ne suis pas tout à fait une sauvage, quoiqu'en dise la rumeur, je ne me suis pas sauvée (je ne sais pas s'il y a un rapport étymologique entre "sauvage" et "sauver" ?). J'ai même dit bonjour. Et on m'a répondu "Félicitations". Là, j'avoue avoir été scotchée. Parce qu'hier soir, les seules personnes qui savaient étaient Apollon-fringant, Hermès, Héra et Amie-Asociale (le quatuor déjà gagnant du chat moribond). Eh oui, j'ai eu l'écrit (je ne vais pas dire que c'était prévisible, mais on est quand même 50% issus du Mordor de Nowhereland dans ce cas, faut croire qu'on a été bien préparés). Mais ça n'explique toujours pas comment Fraise savait. En fait, c'était une autre amie qui lui avait dit, m'ayant vue dans la liste des admissibles. Moi, ne l'y ayant pas vue, je n'avais même plus pensé qu'elle le passait. J'étais contente que Fleur l'ait eu, j'étais contente qu'Amie-Asociale l'ait eu, ça me suffisait. C'est triste pour elle, du coup. Ca me fait un peu de peine et je me sens un peu coupable de lui avoir "piqué sa place". Bon, il est peu probable que ce soit elle qui ait été classée 169 sur 168 (quoique ça s'est vu, et parmi mes amies), mais ce qui est certain, c'est que j'ai piqué la place de quelqu'un (d'un autre côté, je laisse une chance supplémentaire à ceux qui passeront l'oral).
Lundi, j'ai suis allée consulter le service d'orientation de la fac de Nowhereland. J'ai eu un rendez-vous avec une conseillère lundi prochain. Alors c'est vrai, j'aimerais bien qu'on me cite une seule personne qui ait trouvé sa voie grâce à une conseillère d'orientation. Je sais que quand moi, j'en avais vue une au lycée (ou était-ce au collège ?), parce que j'étais obligée, elle ne m'avait rien dit d'intéressant et je n'en avais finalement fait qu'à ma tête. En ce moment, je fais des lettres de motivations. Je ne les envoie pas, notez bien, mais j'en fais pour divers emplois, du supermarché, à la crèche, au journal local. Sinon, je vis ma vie. C'est agréable. Je vis au rythme d'Apollon-fringant, qui a un rythme très cool puisqu'il a la possibilité 6 jours sur 7 de faire la grasse matinée, comme il ne travaille pas le matin. Délivrée du joug du Mordor et n'en ayant pas encore retrouvé d'autre, je prends enfin le temps de lire, de me promener, de me laver les cheveux (non mais je le faisais avant aussi, mais c'était la croix et la bannière pour trouver un créneau).
C'est pour ça que je pense qu'il y a un gros problème dans notre fonctionnement à nous, humains. Nous ne faisons ni ce dont on a envie (disons lire Les Misérables) ni ce dont nous avons besoin (disons nous laver les cheveux) : notre raison de vivre, c'est de travailler. Travailler n'importe où pourvu que cela nous rapporte de l'argent. Si cela nous plaît tant mieux, si cela ne nous plaît pas, tant pis. Je voyais à la télé un interimaire, ex-SDF, qui disait que son emploi de rêve, c'était de ramasser les poubelles. Si ce choix n'est pas motivé par l'obligation de gagner de l'argent régulièrement et son impossibilité de faire autre chose faute de formation, c'est que ce type a un problème (je reconnais les avantages du métier d'éboueur, travail "facile", avec des primes et des indemnités pour la pénibilité, et des horaires qui permettent d'occuper sa journée à autre chose, mais quand même, on ne peut pas dire que c'est un métier de rêve !). Bon an mal an, notre société marche: ceux qui ont fait quinze ans d'études ont des métiers prestigieux, ceux qui ont arrêté l'école à 16 ans ont de petits métiers, parfois, souvent, la tendance s'inverse (on voit beaucoup d'artisans qui vivent très confortablement et de plus en plus de caissières qui ont bac + 5), et finalement tous les emplois nécessaires pour faire tourner notre société sont occupés. C'est vraiment dommage, cependant, que notre travail soit conçu, dans la majorité des cas, comme une contrainte nous empêchant de faire ce dont on a réellement envie. Beaucoup de gens prennent du plaisir dans leur travail, mais ils en prendraient encore plus s'ils pouvaient choisir leurs horaires et partir à la mer sur un coup de tête, sans être limités par l'argent et leurs obligations envers leur patron. De ce point de vue-là, les sociétés dites primitives sont mieux fichues que les nôtres. Je partirais bien vivre au milieu de nulle part dans une tribu quelconque. La seule chose qui me retient, c'est qu'il me serait difficile là-bas de m'épiler les sourcils et de me raser les jambes. Je suis déjà complètement aliénée.
Quant à Bastet, elle se porte à merveille, merci. Depuis qu'elle est rentrée, elle est devenue très affectueuse, limite collante. Je ne sais pas si c'est le traumatisme de l'"abandon" chez le vétérinaire ou un changement hormonal, mais on a l'impression qu'on nous a véritablement changé notre chatte. Autre phénomène qu'on ne s'explique pas, elle s'est mise à manger pour quatre, et n'importe quoi (ce matin, elle a croqué son cachet d'antibiotique comme un bonbon). Elle est revenue toute maigrelette et maintenant, elle commence à faire du gras. On va devoir contrôler ses portions.
On a enfin eu notre décodeur télé avec la box et les centaines de chaînes qui vont avec. La première qu'Apollon a mise, c'est Olympe 2.