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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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29 juin 2012

J'aime beaucoup ma mère, au fond. Je suis

J'aime beaucoup ma mère, au fond. Je suis contente de lire ses mails, de regarder ses photos et de passer des week-ends chez elle. Et j'avoue que je me suis sentie très mal de lui mentir pendant une année presque complète. Mais maintenant, c'est quasiment du passé, tout ça. Je vis ma vie de vendeuse au grand jour. Bon, avec deux semaines d'écart par rapport à la réalité parce que dns la fiction, je ne pouvais pas être vendeuse à la canf, réussir mes exam de master, rendre mon mémoire et passer les oraux du concours. Mais le désavantage de mêler à nouveau ma mère à ma vie, c'est qu'elle s'en mêle très volontiers. Bon, quand j'étais censément étudiante prof des écoles, elle ne s'en mêlait pas trop, parce qu'au fond, l'éducation, ça lui a toujours semblé un milieu pas très intéressant peuplé de branleurs dangereusement gauchistes. Mais les livres, ça, ça l'intéresse, ce qui est plutôt une chance pour moi qui introduis en douceur le sujet de ma reconversion.

Le souci, c'est que je n'ai qu'un contrat d'un mois. Et que ma mère, quand tu lui annonces que tu viens de gravir une petite montagne, c'est le genre à te répondre : "Sympa, mais quand c'est que tu t'attaques au sommet de l'Olympe ?" Bref, alors que j'étais seulement, dans la fiction, embauchée depuis une semaine (dans la réalité, depuis deux mois et trois semaines), elle commençait déjà à me dire qu'il me fallait demander un contrat étudiant pour l'année prochaine (et dieux, quand je me souviens comment je galérais ma première semaine en librairie, je me voyais carrément pas leur demander de m'embaucher à l'année !). Par un heureux hasard, deux jours plus tard, A. me demandait pour la troisième fois ce que je faisais l'année prochaine (A. est un peu poisson rouge, des fois), je lui répondais -un peu à contre-coeur, c'est vrai- que j'étais prise en master (et non pas en IUT où elle semble vouloir absolument m'envoyer : "Et tu as eu tes résultats, pour l'IUT ?" X3) et elle me parlait d'un contrat étudiant. Moi, pas peu fière d'avoir grimpé mon bout d'Olympe, je le dis à ma mère (parce que dans la mesure du possible, j'aime bien informer ma mère de ce qu'il se passe dans ma vie). Et voilà t'y pas qu'elle me répond : "C'est bien qu'elle t'en ait parlé mais tu aurais dû l'évoquer toi. Parce qu'imagine que quelqu'un d'autre demande avant, il risque d'être embauché et pas toi. Le monde d'aujourd'hui est difficile, tu dois apprendre à te vendre."

Et là j'ai envie de dire : c'est pas au jeune singe qu'on apprend à faire la grimace. Parce que ce monde-ci, c'est notre monde à nous, c'est le monde dans lequel nous vivons, ce n'est pas celui de nos parents. Nous, nous avons passé notre bac option crise. Un élève de terminale S va-t-il se proposer de donner des cours de maths à un ingénieur aéronautique ? Eh ben nous c'est pareil : on a fait crise appliquée, comme cursus. On se souvient p'tet' plus de la théorie, mais on déjà bien pratiqué. C'est notre monde, le monde où les longues études ne servent plus à rien, où foultitude de secteurs sont bouchés, où on embauche au compte-goutte, où on doit justifier de quinze ans d'expérience pour espérer avoir un poste. Me vendre ? Mais je fais ça tous les jours ! En ayant accepté de faire quatre mois de stage non-rémunérés, en travaillant dur, en arrivant plus tôt, en rognant sur mes pauses, en sortant plus tard, en restant souriante quoiqu'il arrive et en disant oui à tout. Je me vends, peut-être pas suffisamment encore, mais déjà pas mal à mon sens.

Et je pense que ça paie, parce qu'A. m'a reparlé aujourd'hui de cet emploi, qu'elle a pris mon numéro, que le directeur est venu me voir pour me dire la même chose, que s'il y avait quelque chose pour moi à la rentrée, ils m'appelleraient (il m'a même dit : "c'est déjà la deuxième fois que vous nous dites au revoir, peut-être qu'il y en aura une troisième ?"). Et tout le monde m'a dit "A bientôt !" Je ne saurais pas dire si c'est une promesse. Je ne préfère pas m'emballer. Mais c'était en tout cas un bon signe. Je ne crois pas qu'insister plus qu'en répondant : "Mais je travaillerais l'année prochaine avec grand plaisir, n'hésitez pas, je serai disponible." soit très utile. Comment me vendre plus ? J'ai vendu corps et âme pendant trois mois. Il y a quelques années, j'ai découvert une méthode qui n'a pas forcément donné des résultats extraordinaires, mais qui ne m'a jamais nui : "si tu ne veux/n'oses pas parler à ceux qui t'entourent, contente-toi de leur sourire : tu n'auras peut-être pas l'air super intéressante, mais tu auras l'air sympathique."

Bref, pour ceux qui ne l'auraient pas compris, je suis partie aujourd'hui. J'ai à nouveau acheté une carte et des bonbons. But atteint pour les bonbons : A. et M. ont eu une haleine acidulée toute la journée et le directeur lui même m'a reproché, la bouche pleine, de pervertir tout le magasin à chaque nouveau départ. La carte je ne sais pas. Elle se terminait par : "si vous avez besoin de renfort à l'avenir, vous savez comment me joindre". Je ne sais pas si c'était un message vendeur, mais c'était explicite :p A., à cinq minutes de la fin, s'est mis en tête de me refiler des livres gratuits (venez à la canf, pour deux livres poches d'une édition, il y en a un d'offert -mais parmi une sélection, pas folles les guêpes !). Et c'était tout A., cette initiative : "Non mais prends tout ce que tu veux, mais magne-toi, parce qu'il faut que je fasse un bon de sortie ! C'est tout ? T'es sûre ? Tu veux pas aller voir dans les box ? Tu veux pas un mug gratuit, aussi ? Bon, je cours faire le bon, au pire tu repasses demain, hein, si t'en veux d'autres." J'aime beaucoup A. Je crois qu'elle est vraiment gentille, au fond. Mais je comprends aussi qu'on puisse la trouver déroutante de prime abord. Il faut être habitué à sa façon de procéder. M. était parti depuis 15h, apparemment son fils était malade, fallait qu'il le récupère à la crêche (oui, l'homme idéal est papa, ce qui le rend nettement moins idéal) : il m'a dit au revoir en coup de vent. C. ne travaillait pas aujourd'hui. Elle m'a dit au revoir hier. Là non plus, on n'a pas sorti les mouchoirs. Je crois que c'était plus émouvant, à la librairie jaune. Mais peut-être que là, il y avait un côté : "T'açon, je reviendrai tôt ou tard". Moi, je l'ai ressenti comme ça. Les autres, je sais pas (A., je pense qu'elle pensait comme moi, peut-être que les autres se réjouissaient intérieurement). En même temps, je n'aime pas les embrassades, et des pleurs, ça m'aurait semblé ridicule.

Voilà, donc, en vacances. Chaleur torride pour ce début d'été : à peine rentrés à la maison, on se fout direct à poil... ou presque. Orages (hier, à la fenêtre, on était comme des gosses à guetter les éclairs). Ce serait vraiment la décompression, s'il n'y avait pas le permis la semaine prochaine. Bon, ma première heure de cours s'est pas trop mal passée. J'ai conduit super sportivement parce que mon pied glissait dans ma sandale (et puis un peu aussi, sûrement, parce que je n'avais pas conduit cette voiture depuis longtemps, mais face au moniteur, j'ai tout mis sur le dos des sandales). Mais ça allait, j'ai falli tuer personne. Pendant toute la séance, j'ai eu la chanson de VBB en tête. C'est vachement bien pour conduire, ça détend.

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Commentaires
H
J'A-DORE cette chanson ! ça me donne envie de reprendre des cours d'auto-école rien que pour l'avoir dans ma tête en conduisant :).<br /> <br /> Concernant Héra, erf, j'adore parce que je la vois TELLEMENT dire ce que tu écris... XD<br /> <br /> La détentrice du savoir absolu.<br /> <br /> J'espère que tu l'auras ton contrat étudiant, ça mettra du beurre dans le nectar.
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