Aujourd'hui, chers amis, j'aimerais faire un
Aujourd'hui, chers amis, j'aimerais faire un article à vocation pratique, qui s'intitulerait : "se marier à 24 ans en 2012". Un article répondant donc à mes préoccupations du moment. En effet, une fois ma mère prévenue, difficile de donner aux choses un aspect plus concret (bon, peut-être en prévenant aussi la maman d'Apollon ?). Et pourtant, bien des choses restent encore floues pour moi.
Partons des représentations qu'on a du mariage : une demande à genoux, une bague de fiançailles avec un solitaire, une robe blanche froufroutante, une traversée d'église au bras de qui tient lieu de père, un "oui" haut et clair, des alliances, un baiser, et du champagne pour tout le monde. Rien qui ne soit jusque là inabordable, même pour un débutant du mariage. Si on est plus pragmatique, on pensera au fameux "bout de papier" (qu'on retrouve dans l'excuse bien connue des anti-mariage : "je ne vois pas ce qu'un bout de papier changera à notre amour") signé à la mairie. Et c'est vrai que, légalement, le mariage, ce n'est que cela : se rendre à la mairie et signer un machin vous engageant à habiter ensemble, à rester fidèles et à faire une déclaration de revenus commune. Rien qui ne soit non plus insurmontable, même pour le dernier des crétins.
Oui mais. C'est oublier tout un aspect du mariage. L'aspect : "plus beau jour de notre vie". C'est une formule niaise et naïve (car dans la mesure où 50% des mariages se terminent en divorce, il me semble qu'on devrait investir son capital bonheur dans une valeur plus sûre, genre la naissance des enfants ou une victoire à euromillions). Mais quand on est pro-mariage, on ne peut s'empêcher d'y penser. Vous connaissez beaucoup de mariés qui disent "Allez, on s'en tape de la cérémonie, nous ce qui nous intéresse dans le mariage, ce sont les avantages financiers induits par la signature du bout de papier" ? Il y en a quelques uns. Mais pas beaucoup. Comme moi, je suis désespérément commune (en ce moment, j'aime le rose, les bouledogues français, je porte des jeans slims, des ballerines, je regarde des séries américaines et de la télé-réalité), j'aimerais que mon mariage soit exceptionnel.
Et c'est là que se trouve l'os. Pour qu'un mariage soit exceptionnel, on se rend vite compte quand on se plonge dans l'univers "mariage" (totalement inconnu de moi jusque là, bien que cela fasse plusieurs années que j'envisage de me marier) qu'il ne suffit pas de déambuler en robe blanche dans une petite église en pierres. Non, il faut tout un travail en amont : trouver une date, réserver la mairie, l'église, la salle de réception, trouver un thème, ou du moins une cohérence, faire des faire-part originaux, trouver une décoration originale, faire une playlist, réfléchir à comment nourrir les gens et de quoi, faire un programme et des animations... Et prévoir un budget pour tout cela. Et ça, à 24 ans en 2012 (on y vient), ce n'est pas évident.
Parce que se marier à 20 ans en 1950, c'était courant. Papa et Beau-papa se mettaient d'accord pour le budget et le nombre d'invités et la future mariée n'avait qu'à s'occuper des côtés pratiques de l'affaire : elle allait avec Maman choisir sa robe chez la couturière du bout de la rue et visiter, selon le budget alloué par Papa et Beau-papa, la salle des fêtes du village ou le château médiéval du coin. Mais se marier à 24 ans en 2012, c'est jeune (et je vous parle pas de l'âge d'Apollon, ce serait indécent). C'est un peu comme se marier à 15 ans en 1950 : faudrait au moins qu'il y ait un polichinelle dans le tiroir pour justifier. En 2012, la mentalité a changé. On se marie généralement au bout d'une dizaine d'années de vie commune, à une trentaine d'années. Et les parents s'investissent (financièrement et physiquement) nettement moins dans le mariage.
Et puis nous, faut bien le dire, c'est pas trop notre genre de réclamer à nos parents. On leur écrit régulièrement, on va les voir de temps en temps mais on se débrouille globalement tous seuls. On ne demande pas l'aide ou l'avis de nos parents pour choisir un appart, acheter une machine à laver, trouver un travail. Faut dire aussi que nos parents ne sont pas du genre à s'en faire beaucoup pour nous, qu'on n'est pas leur poste de dépenses ou d'inquiétude prioritaire (pour ça, ils ont déjà nos soeurs, plus jeunes de mon côté, plus "avec des gamins et des problèmes" de son côté). Ils veillent sur nous, mais de loin. Et ça nous va. Mais dans la grande aventure du mariage, je crains qu'on ne reste tous seuls aussi. C'est vrai qu'on a décidé ça tous seuls comme des grands (malades). Et ça m'effraie un peu dans la mesure où moi aussi, j'aimerais avoir un mariage étiqueté "plus beau jour de notre vie".
Je me dis ça y est, faut que je m'y mette. Si je veux vraiment me marier dans un an, il faut que je m'y mette. Que je téléphone à la mairie, que je demande une dérogation (figurez-vous que si on veut pas se marier dans notre lieu de résidence ou celui de nos parents, faut avoir une dérogation), que je vois l'église, que je trouve un salle, que je trouve une robe, que je trouve des alliances (oui, beaucoup de "je" : ce n'est pas que je doute qu'Apollon m'aide mais je sais que si les initiatives ne viennent pas de moi, dans huit mois, on sera toujours au même point)... Je consulte frénétiquement les blogs (merci Mlle C. !), j'apprends le vocabulaire (save-the-date, photobooth, candy bar... oui, le vocabulaire est très anglisé, parce que les boss du mariage, ce sont les américaines...) et je me dis : "Oh la la, c'est super, mais est-ce que ça rentrera dans le budget ?" (pour le moins réduit si on part du principe qu'on fait ça à partir de nos économies d'étudiants) En quelques semaines, j'ai complètement changé ma vision du mariage, je sais ce que je voudrais dans les grandes lignes (par exemple, je sais à présent que dans l'idéal, je ne veux ni prestataire extérieur, ni robe princesse à bustier et crinoline mais que j'aimerais un buffet convivial en extérieur, une déco simple et mignonne, des "activités" rigolotes), mais je ne sais pas trop ce que je peux me permettre... Bref, en ce moment, je m'en fais beaucoup... mais je n'ai pas le courage de commencer quoi que ce soit !