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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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27 décembre 2013

Vous connaissez tous Noël ensemble, aujourd'hui

Vous connaissez tous Noël ensemble, aujourd'hui je vous propose la version Noël enceinte. Non pas qu'est-ce que ça change d'être enceinte pour Noël (en gros adieu la viande crue et le fromage qui pue -mais ça, étant végétarienne, ça me pose pas trop de problème-, et pas d'alcool -mais je ne suis pas une grosse fana d'alcool de toute façon, même si je ne crache généralement pas dans le cidre... mais cette année j'ai refusé catégoriquement, alors même que ma mère me soutenait "Mais si tu as le droit !" -t'açon le goût du cidre, je le retrouve quand je vomis mon petit déjeuner de pomme le matin : le plaisir du goût fermenté, sans l'alcool ! -appétissant, oui, je sais), mais comment j'ai vécu mon Noël à moi en étant enceinte.

Je redoutais Noël. Noël, pour Apollon et moi, c'est un marathon. Le 24 on va chez ma mère pour le repas du soir (souvent Apollon travaille, alors en plus il doit se dépêcher de rentrer, se changer, courir à la gare, prendre le train, et il débarque finalement à 22h... mais cette année il avait son 24 de libre alors on a pu tranquillement partir en voiture tous ensemble en début d'aprèm) et le 25 chez ses parents pour le repas du midi. Pour simplifier les choses, quoique nous ayons tous deux fréquenté la même université, nos parents n'habitent pas du tout au même endroit : ma mère habite une heure et demi au sud de Nowhereland, et ses parents une heure et demi au nord. Quand nous enchaînons les deux, nous sommes donc quittes pour trois heures de trajet en voiture. C'est pas énorme, trois heures de voiture, mais je vous rappelle que je déteste la voiture (vous savez, c'est moi qui ai passé cinq fois mon permis en ayant capitalisé 150 heures de conduite -non, ce chiffre n'est absolument pas inventé, il ne doit pas être loin de la vérité, même si je vous avoue qu'après 100, j'ai arrêté de compter) et que je suis l'unique conductrice de nous deux (Apollon il fait le GPS, c'est déjà pas mal, parce que je veux pas et conduire et me poser des questions de surcroît). Enfin, histoire de pimenter un peu le jeu, il fallait cette année que nous rentrions chez nous directement le 25, si possible avant la tombée de la nuit (si possible avant 16h, donc, si on voulait limiter au maximum le trajet de nuit parce que je déteste conduire la nuit), car Apollon travaillait à 6h30 le lendemain matin. C'était donc cela qui nous attendait ce Noël, Apollon, moi, et mon gros petit ventre. Vous comprenez les sueurs froides que ça me donnait. Et ça ne s'est pas exactement pas passé comme prévu, mais quand même pas loin.

Déjà, j'ai eu beaucoup de chance pour le 24. Ma soeur avait prévu de partir le même jour que nous et elle a eu son permis il y a peu (comme on est pas fous, on lui a quand même laissé la voiture trois semaines pour qu'elle puisse s'entraîner -le seul hic, c'est que du coup, moi le jour de Noël, ça faisait trois semaines que j'avais pas touché ma voiture :p) (non, en vrai, on lui a pas laissé la voiture pour s'entraîner, mais parce qu'elle en avait besoin pour faire un stage en campagne profonde, mais n'empêche que c'était plus rassurant de savoir qu'elle connaissait ma voiture parfaitement avant de monter avec elle :p). Du coup on avait prévu de se partager le trajet chez ma mère (d'une heure et demi, si vous suivez). Mais finalement, comme elle me trouvait un air patraque, elle a pris le volant direct et ne l'a plus lâché. Grand bien m'en lui a pris (je ne sais pas si cette phrase a un semblant de correction grammaticale mais c'est exactement ça) ! Il y avait ce jour-là un vent à décorner un boeuf et tenir la route était extrêmement difficile, surtout que j'ai une petite voiture légère (super pour moi en ville car j'ai une très mauvaise vision dans l'espace et si j'avais un tank, je me prendrais probablement des obstacles à longueur de journée ! mais sur l'autoroute, elle se transforme rapidement en voiture volante) : la pauvre a passé une heure et demi crispée sur le volant :/ Mais bon, au moins, ce sont ses muscles à elle qui étaient crispés, pas mon utérus ! On est quand même arrivés tous vivants, ma soeur, son chat, Apollon, bébé et moi.

Malgré mon air patraque, qui m'avait été d'une grande utilité pour échapper à la conduite en pleine tempête, je me sentais plutôt bien en arrivant chez ma mère. Au point de zapper la sieste proposée par ma mère et ma soeur pour regarder la télé avec Apollon et ma petite soeur. On a ensuite fait une grande promenade avec ma mère et les chiens, toujours en pleine bourrasque. Et on a préparé le repas de Noël. Repas de Noël qui s'est révélé très très bon : toasts avec crème de tomates séchèes, caviar d'aubergine et confiture de figue, potage marron/potiron avec des petits champignons, gratin dauphinois et gratin pommes de terre/champignon et bûche aux marrons (oui, y'avait quand même des répétitions de saveurs). Du coup, comme c'était super bon, j'ai super mangé, et après j'ai eu super mal au ventre. Et surtout je me suis sentie complètement anéantie par la fatigue à 21h30. J'ai quand même tenu, avec beaucoup de difficulté, jusqu'à la fin du repas et l'ouverture des cadeaux. C'aurait été dommage de louper les cadeaux, parce que j'en ai eus plein (chaque année j'ai un peu honte parce qu'avec Apollon qui m'en fait un million, j'en ai toujours beaucoup plus que tout le monde). Bon, bébé en a eu beaucoup aussi, dissimulés sous des étiquettes trompeuses qui indiquaient "Artémis" ;) (mais en vrai, j'étais super contente que ma petite fille ait un bonnet à oreilles de chat et des petites barettes à noeuds : je n'avais rien demandé pour moi et j'ai déjà eu plein de choses, dont une machine à coudre dont il va falloir apprendre vite à se servir !). A 23h ça allait mieux. On s'est couchés vers minuit, endormis vers 1h du matin, pas persuadés que dans ces circonstances, fatigue extrême, maux de ventre intenses, on pourrait aller chez les parents d'Apollon le lendemain.

Au moment de me coucher, j'étais donc un peu désespérée. D'une part, parce que j'aime beaucoup la famille d'Apollon : je les trouve tous très gentils, ses parents sont super attentionnés et bienveillants envers leurs enfants (et les conjoints de leurs enfants), ses soeurs sont très sympas, ses beaux-frères un peu bizarres mais ils se tiennent en société, et moi qui adore les enfants, je suis servie avec ses cinq neveu et nièces entre 2 et 8 ans. Si on ne passait pas Noël avec eux, on avait prévu de revenir voir les parents d'Apollon plus tard, mais il n'y aurait pas eu toute la famille et ç'aurait été dommage. D'autre part, je pense que je suis en train de me forger auprès de la famille d'Apollon une réputation pas super glorieuse entre le mariage où j'étais shootée et le désistement à la dernière minute pour le séjour chez sa grande soeur. Et je suis à peu près persuadée que priver Apollon de Noël en famille aurait été la goutte d'eau qui aurait fait déborder le vase et m'aurait définitivement rangée sous l'étiquette "perverse narcissique ascendant hypocondriaque". Même si on avait été très prudents et qu'on avait prévenu plusieurs semaines à l'avance que ce serait peut-être trop dur pour moi.

Finalement quand, le lendemain, le réveil a sonné à 8h, je me sentais mieux. Toujours un peu fatiguée, toujours le ventre un peu en vrac, mais franchement mieux. On a donc décidé de "tenter" (comme si une fois dans la voiture on pouvait encore renoncer !) les trois heures de route, le nouveau repas et le retour en fin d'aprèm. Le vent était tombé. Certes il pleuvait à verse, mais j'ai l'habitude de la conduite sous la pluie. On a petit-déjeuné, j'ai réussi à garder ma pomme là où elle était, et on est partis. Le trajet était long et chiant, la pluie très forte nous obligeait à rouler parfois à 110 voire moins (oui, je sais qu'en tant que jeune conductrice, je devrais rouler tout le temps à 110 voire moins... mais quand vous êtes sur la route, que vous vous traînez et que vous embêtez tout le monde derrière à rouler comme une tortue, vous finissez par vous dire qu'après tout les radars ne détectent pas les A et que vous serez plus vite arrivés en roulant à 130), mais ça s'est pas trop mal passé, même si sur la fin je somnolais un peu. Globalement, j'aurais même tendance à dire que je me sens plus rassurée quand je conduis ma voiture moi-même car je peux réagir comme je le souhaite face à un danger, je ne me demande pas quand la personne va ralentir et si elle va se vexer si je le lui suggère (au volant, j'ai une conduite un peu mémé, je le reconnais : je démarre très lentement, je prends de la vitesse très progressivement et je garde d'énormes distances de sécurité). On est arrivés vers 13h, alors que la famille se mettait à table et que les cadeaux avaient déjà été déballés. On s'est mis nous aussi à table et on nous a servi nos cadeaux dans nos assiettes tandis qu'on distribuait les nôtres. Une fois encore j'ai eu un peu honte, l'impression d'être terriblement gâtée et d'avoir assez peu gâté en retour. Bébé-chat a encore eu des présents : des pyjamas, des chaussons, un grand sac à langer très pratique et un super transat. Après ça, on est passé au repas.

Le repas mérite qu'on s'y attarde un peu. Parce que ma mère et les parents d'Apollon, confrontés pour le premier Noël de leur vie à deux végétariens, ont adopté des stratégies radicalement différentes. Ma mère a fait du tout végétarien, à notre grande surprise (c'est peut-être à cause de sa petite fille : elle s'est peut-être dit que si elle me donnait trois brocolis comme repas de Noël, le pauvre bébé allait encore pâtir des bêtises de sa mère). Et les parents de Cédric avait opté pour du tout carnivore. Oui, carnivore, je choisis le mot à dessein. L'homme est habituellement omnivore, mais ce repas-là était franchement carnivore : foie gras et saumon en entrée, chapon et farce de chapon en plat principal. En accompagnement, juste quelques pommes dauphines. Mais bon, comme je l'ai dit, les parents d'Apollon sont attentionnés, surtout sa mère, donc elle avait fait à côté du riz aux poivrons pour nous. Mais c'était quand même étrange. Je veux bien qu'on ne mange pas comme tout le monde, mais s'il y avait eu une petite salade de tomates à côté des entrées, et quelques légumes pour accompagner la viande, on aurait tout à fait pu participer au repas ! Je crois que le mot "végétarien" panique les gens alors qu'il suffit de mettre de côté la viande dans un repas "normal" (évidemment pas tout le temps, on mange aussi des choses un peu bizarres pour diversifier : des galettes de céréales, des steaks de soja, des fajitas au tofu... mais c'est pas un repas patates/légumes qui va foutre en l'air tout notre équilibre alimentaire !). C'est ce que je dis aux gens que j'invite ou chez qui je suis invitée : ne prévoyez pas quelque chose de spécial, ne mélangez juste pas de la viande à tous les plats. Bref, de toute façon, j'avais à nouveau le ventre en vrac et je n'en ai quasiment pas mangé, du riz aux poivrons, et je n'ai pas pris de pommes dauphines bien qu'on ait eu la gentillesse de m'en proposer, en dépit du fait qu'elles fissent partie du repas carnivore. Je me suis rattrapée sur le dessert, sans excès toutefois : là au moins, il était dur de nous en priver (surtout qu'on n'est pas végétaliens : je ne sais pas comment font les végétaliens pour passer Noël en famille, ça doit être encore plus compliqué) :) Il y avait une bûche forêt noire très très bonne et des macarons très très bons, surtout les parfums fruités (bon, en tout je n'ai goûté que cinq parfums différents -dont trois le soir parce que la mère d'Apollon nous en avait donnés pour chez nous- mais j'ai adoré le poire et le fraise, bien que je ne sois pas fan de macarons habituellement).

J'aimerais dire que j'ai rempli mon contrat de belle-fille idéale ce jour-là, mais ce n'est pas vrai. Déjà, comme je l'ai dit, je n'ai quasi rien mangé. Et puis quand je suis arrivée à Apollonland, j'étais à nouveau morte de fatigue, alors j'ai plané un peu tout le long du repas (sans l'aide de médicaments cette fois : je n'avais rien pris excepté du spasfon et du maalox et je pense pas que ça fasse planer) et j'ai assez peu participé aux conversations : quand on me parlait, je répondais souvent en retard et à côté. Après le repas, je suis allée m'allonger un moment, pour faire passer un peu le mal de ventre et la fatigue. Je crois que je ne me déferai pas de ma réputation d'hypocondriaque, si pour le moment j'échappe peut-être encore à celui de perverse narcissique. J'ai fait ce que j'ai pu dans la limite de mes possibilités, ou de ce que je crois être mes possibilités ("Votre fatigue, elle pourrait pas être psychologique ?" me demandait la sage-femme... peut-être bien, on verra avec la psy). Je suis déjà franchement contente de l'avoir fait, d'avoir réussi à passer ces deux Noël sans grosse galère, crise d'angoisse ou défection. Et même si je regrette un peu le bon repas que j'imaginais, une bonne entrée bien fraîche, de bons légumes et de bonnes pommes dauphines (oui, je m'attendais aux pommes dauphines), j'étais ravie de discuter avec les soeurs d'Apollon et de jouer avec les enfants. J'ai quand même une petite qui m'a dit "T'es belle" et "Je t'aime" : je connais les enfants, je sais très bien qu'ils disent ça parce qu'ils savent que c'est une façon très facile de s'attirer l'attention et l'affection des adultes mais je ne savais quand même plus trop où me mettre (je suis leur seule tata par alliance, et la plus jeune de toutes leurs tatas, alors je pense que ça me donne une position privilégiée) ;)

On est rentrés plus tard que prévu : il faisait déjà nuit quand on est partis. Mais bon, on aurait eu du mal à profiter et ç'aurait été un peu malpoli si on était partis à peine la dernière part de gâteau engloutie. Le trajet du retour a été un peu moins pépère que celui de l'aller, bien qu'il fût beaucoup plus court. Déjà, comme je l'ai dit, il faisait nuit, et comme je l'ai dit, je n'aime pas conduire la nuit : je suis myope et même avec une correction, j'ai nécessairement une moins bonne vue qu'un non-myope, et puis ma mère a un souci d'appréciation des distances dans l'obscurité et il est possible, quoique ce ne soit pas prouvé, que j'aie un peu la même chose... bref, quand je conduis la nuit, je vois les obstacles au dernier moment et c'est très stressant. Pour arranger les choses, il y avait un épais brouillard par endroit. Et puis moi j'étais crevée. On a fait quasiment tout le trajet à 100 km/h, et j'ai quand même failli me prendre à un moment une putain de caravane qui avait eu la bonne idée de doubler des bus en étant elle-même à 70 (sur la deuxième voie de l'autoroute, oui oui). Heureusement, à Noël prochain, je pense qu'Apollon aura son permis... ouf ! Et puis moi je ne serai plus enceinte, du moins je l'espère de tout coeur : je peux vous dire que quand ma fille sera née, je vais blinder ma contraception ! Pas question d'en avoir un autre tout de suite ! La plus jeune soeur d'Apollon nous disait, à sa moyenne soeur (enceinte de 6 mois) et à moi : "Vous verrez, ce sera l'enfer quand il sera né, alors qu'on se sent quand même vachement bien quand on est enceinte !"... euh, oui, ou pas, ça doit dépendre des femmes, hein, on va dire ça comme ça (et là on comprend comment elle a pu en faire quatre en six ans, alors qu'un ça nous paraît déjà la torture ultime !).

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Ca y est, je suis enceinte de 5 mois. Pile aujourd'hui. Enfin, officiellement demain, mais moi je parierais quand même plus sur le 27. Je vais entrer dans mon sixième mois. Je suis un peu stupéfaite, je ne m'attendais pas à "tenir" si longtemps. Bon, bien sûr, je savais qu'il y avait une forte probabilité. Mais jamais je n'aurais voulu m'avancer en pariant sur cinq mois de grossesse. Je ne m'avance toujours pas, d'ailleurs. Mais doucement, notre petite se rapproche du stade de viabilité et c'est rassurant. Je n'arrive toujours pas à imaginer que je vais porter mon bébé neuf mois, que je vais encore grossir, qu'elle va encore grossir, que je vais accoucher et que j'aurai à mes côtés un vrai bébé brun et joufflu (oui, comme moi, exactement), même si je sais que ce sera probablement le cas. Ca m'angoisse. Je sais qu'il faudra que j'en parle à la psy, de cette angoisse devant l'inexorabilité de la maternité.

A ce stade, qu'est-ce qui a changé ?

Bébé est beaucoup plus présent.

Elle est déjà beaucoup plus présente extérieurement. Je ne vous remettrai pas une photo de ventre mais il a quand même pas mal grossi en quelques semaines, même si moi je n'ai pas pris énormément de poids. Je ne suis toujours pas une grosse femme enceinte, on ne me cède toujours pas la place dans le tram ou aux caisses (pas par méchanceté, hein, mais parce que sous mon manteau, ça ne se voit pas) mais généralement, quand je suis à l'intérieur, sous un pull ou une robe, ça se voit quand même pas mal. Et même si ça ne rime à rien de se réjouir parce qu'on a un gros ventre, ben ça fait quand même plaisir :)

Elle est beaucoup plus présente intérieurement, aussi. Parfois ses coups sont à la limite du douloureux, et je la sens très souvent. Quand elle s'agite beaucoup, ça me chatouille la vessie (glamour toujours) et ça me donne envie d'aller aux toilettes :) Je peux (un peu) deviner ce qu'elle fait, si c'est sa tête qui roule contre mon ventre ou son pied qui frappe sur le côté. Son père la sent fort quand il pose sa main sur mon ventre et on peut même voir ce qu'elle fait de l'extérieur, ça fait des vagues ou des petits pocs (voire des gros pocs) à la surface, parfois.

Enfin, elle est beaucoup plus présente dans les esprits de tout le monde, en particulier dans le nôtre. Ce n'est pas qu'avant on y pensait pas, qu'on n'y pensait pas en permanence. Moi j'y pensais en permanence. Peut-être son papa moins, mais il l'aimait quand même déjà quand ce n'était qu'un embryon. Mais notre façon de penser à elle a changé. Déjà on dit "elle". Ca paraît insignifiant mais c'est énorme. Ce matin le gynécologue disait "elle", il s'est même excusé quand il a dit "il" sans le faire exprès ! Pas "il" notre foetus, "elle" notre petite fille. Je trouve les gens qui ne veulent pas savoir très courageux, ou très détachés, car savoir joue énormément dans l'individualisation de l'enfant. J'en ai déjà parlé, mais c'est tellement vrai ! Savoir son sexe, c'est aussi savoir son prénom. A Noël, elle a eu des cadeaux à son nom, c'est quand même fou ! Elle n'est pas encore née mais c'est déjà un membre de la famille qu'on ne peut pas ignorer. Elle a un transat dans le salon, des vêtements dans l'armoire... Peu de choses sont déjà prêtes pour elle, mais on sait qu'il va falloir acheter tout ce dont elle aura besoin, lui faire une place dans l'appartement. Ca n'a rien à voir avec se dire qu'on aura peut-être un bébé bientôt, c'est déjà complètement autre chose.

Pour ma part, j'ai l'impression de me sentir mieux. Oui, je sais, ça fait deux mois que je dis ça. Et si vous avez eu le courage de lire mon récit de Noël (et que vous êtes encore là... bravo !), vous savez que ce n'est pas encore le pied ultime. Mais quand même, j'ai l'impression de manger un peu plus, de dormir un peu moins, de vomir un peu plus rarement... Rien à voir avec "l'extase du deuxième trimestre" (la fin des malheurs de début de grossesse, le shoot de pures hormones qui mettent en joie) qu'on m'avait prédite mais y'a un léger mieux. Moralement, il me semble aussi qu'il y a une amélioration. Alors je ne sais pas si c'est dû au fait que décembre soit passé très vite, qu'il y ait eu la préparation de Noël, puis Noël en lui-même, qu'on ait eu deux écho en trois semaines, qu'on sente bien notre bébé à présent... Je ne sais pas si ce sera durable. J'ai encore fait une crise d'angoisse il y a une semaine et je sens encore par moment monter des bouffées d'angoisse et des larmes que j'ai du mal à ravaler. Mais ça va. Globalement, j'arrive à peu près à organiser mes journées normalement, à faire les choses en temps et en heure, à avoir aussi des divertissements, à sortir, à voir un peu de monde. C'est le principal.

Aujourd'hui, on a eu notre écho de contrôle, qui devait déterminer si la petite tache était un petit kyste ou une variante normale d'une cavité de la tête. Autant dire tout de suite qu'on a tout déterminé, sauf ça. On a re-déterminé que bébé avait deux bras, deux jambes, cinq doigts à chaque main et à chaque pied, un petit nez adorable avec deux jolies narines, des yeux bien ronds, un magnifique coeur en parfait état de marche, une vessie sublime, des organes génitaux indubitablement féminins... mais alors la petite tache, c'est resté un grand mystère. Déjà, pour la trouver, il lui a fallu chercher, et chercher encore, embêter notre petite à coup de j'essaie de te faire bouger en appuyant avec la main, de j'essaie de te faire bouger en appuyant avec la sonde, et m'embêter moi à coup d'écho endo-vaginale. Qui comme son nom l'indique est une échographie où la sonde (enfin une autre sonde, une sonde appropriée, pas la grosse sonde avec son gros bout rectangulaire, plus un machin genre godmichet ou mixeur plongeant, au choix) passe par voie basse. Bref, le pauvre docteur, on le voyait que ça le gênait de me demander ça. Moi je lui ai répondu : "Non non, mais vous en faites pas" : c'est vrai, c'est juste la troisième en quatre mois (je rassure les futures mamans : non, normalement, on n'a pas besoin de faire ça aux échos officielles, mais moi j'ai eu un passage aux urgence à un mois -bébé trop petit pour être vu autrement- et deux suspicions de mini-kyste dans une tête placée en bas). T'as légèrement l'impression d'être une actrice porno. Heureusement tout cela est fait sous le contrôle de ton mari... nan, je déconne, c'est encore plus perturbant d'avoir son mari à côté. Bref, il a fini par visualiser une chose qu'il a supposé être ce que sa collègue avait vu. Toute petite, encore plus petite que ce qui était écrit dans le rapport. Mais il ne savait absolument pas non plus ce que c'était, si ce n'est qu'il y avait 99% de chance pour que ce ne soit rien du tout. Du coup, nouveau rendez-vous dans un mois. C'est bien, nous au passage on gagne des échos remboursées par la sécu. En ce moment, on voit notre bébé régulièrement alors qu'une bonne partie des parents n'ont droit qu'à trois échos en tout et pour tout (je ne dis pas "la plupart", car en fait, très souvent il y en a plus : que ce soit parce que ton gynéco a un échographe et contrôle un petit coup tous les mois, parce que tu as une frayeur -douleur, sang, contractions- et que tu files aux urgences vérifier que bébé va bien, ou juste parce que tu aimes bien voir ton bébé et que ça ne te dérange pas de payer pour avoir quelques échos supplémentaires). Et on a de nouveaux clichés à diffuser autour de nous.

bb-23sa

Hein qu'elle est trop chou ? Apollon dit qu'elle a mon nez :)

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Commentaires
C
j'ai tout lu :P<br /> <br /> Mais j'ai pas beaucoup de com a faire en fait ;)
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