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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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2 janvier 2014

Edit : Aujourd'hui, nous avons découvert que nous

Edit : Aujourd'hui, nous avons découvert que nous avions des voisins du dessous. Enfin, on le savait, qu'on avait des voisins du dessous. Mais des voisins du dessous en couple et pas à la retraite, c'est une découverte. Et pourtant, nous avons reçu une lettre signée des "voisins du dessous" qui se plaignaient du bruit de nos chaises, notamment la nuit du Nouvel An parce qu'ils travaillaient le lendemain. Clairement, ce sont, contrairement à nous, des personnes discrètes puisqu'en deux ans que nous sommes ici, nous ne les avons jamais croisées. Mais du coup, je ne sais pas trop à qui adresser notre réponse. Je leur écris donc une lettre ouverte :

Chers voisins,

Nous vous présentons toutes nos excuses pour avoir passé la soirée du réveillon à jouer à des jeux de société entre amis jusqu'à l'heure indue de 3 heures du matin. Dans la mesure où la probabilité est grande que, dans quatre mois, vous soyiez fort incommandés par les performances vocales du nouveau membre de notre famille, nous ne saurions trop vous conseiller de poser dès à présent votre préavis de départ et de rechercher une petite location dans une résidence pour personnes âgées où vous pourriez vous adonner au plaisir des fêtes de fin d'année en solitaire et du réveil avec les poules au matin des jours fériés.

Bisous, Les voisins du dessus.

Bon, j'ai dit que j'étais une personne gentille et compréhensive. Alors je comprends que ça ait pu les faire chier d'entendre du bruit jusque tard dans la nuit alors qu'ils devaient se lever le lendemain et on va mettre un truc sous les chaises pour que ça ne se reproduise pas. Je leur souhaite seulement de ne jamais avoir à vivre dans un quartier étudiant ou un HLM, parce que des bruits de fêtes, des éclats de voix ou des déplacements intempestifs, ils en souperaient toute la journée tous les jours, et pas seulement jusqu'à 3 heures du matin un ou deux soirs par an.

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Peut-on s'auto-psychanalyser ?

C'est la question que je me pose. Depuis quelques jours, je me rends compte que je me fais ma propre psychanalyse. Bon, en fait, ce que je fais, c'est que je "prépare" mon rendez-vous chez le psy, qui se rapproche de jour en jour. J'ai très peur de ne pas lui dire LA bonne chose, celle qui lui fera comprendre qui je suis et pourquoi je réagis comme je le fais. J'ai aussi très peur que cela ne serve à rien, que cela ne m'aide pas, que je ne me sente pas mieux, qu'au final elle me dise que tout va bien et qu'une séance suffit largement. Je sais que c'est faux, que ça ne va pas bien, que des choses j'en ai des milliers à dire et que j'ai besoin d'en parler.

Du coup, j'imagine les questions qu'elle va me poser et j'y réponds dans ma tête. Souvent ça se répète, mais ce n'est pas grave, ça prouve qu'on touche un point important. Et je me rends compte que ces séances d'introspection me font du bien, que j'en ressors avec les idées plus claires et le moral meilleur, même si certaines réflexions me font mal au point que je me mette à pleurer (la vie intérieure trépidante d'Artémis : Artémis arrive à se faire pleurer toute seule en se posant des questions existentielles). Bref, si je suis toujours persuadée qu'une bonne psychothérapie ne peut pas me faire du mal, j'en viens à me demander s'il n'est pas possible de produire des effets similaires juste en se posant les bonnes questions suivant un chemin logique.

Exemple du cheminement d'aujourd'hui :

- Qu'est-ce qui vous effraie dans la maternité ? (je vous dis, j'imagine les questions qu'elle va me poser, alors logiquement, je me vouvoie) (en même temps vous vous attendiez pas à ce qu'un article sur l'auto-psychanalyse soit écrit par quelqu'un sain d'esprit ?)

- Quelles sont vos relations avec vos parents ?

- Finalement, ce dont vous avez peur, c'est donc de reproduire les erreurs qu'ont commises vos parents avec vous ?

- Vous dites que vous aimeriez que votre fille soit l'inverse de ce que vous êtes, mais n'y a-t-il pas des composantes de votre personnalité que vous aimeriez lui transmettre ?

En faisant cela, j'ai appris et compris des choses, véritablement. Par exemple, je me suis rendue compte que si j'avais effectivement peur de pourrir la vie de ma fille comme ma mère a tendance à pourrir la mienne (ce qui est assez évident), j'avais peut-être surtout peur de devenir ma mère, d'avoir un regard complètement désabusé sur le monde, d'être dépendante aux médicaments, d'être seule. Que si j'avais aussi peur d'être une personne bien trop faible pour tenir le rôle de mère, c'était en partie parce que j'étais une fille faible, que ma mère a toujours eu le dessus sur moi et s'est toujours moquée de l'extrême facilité avec laquelle elle réussissait à me mettre dans tous mes états alors qu'elle restait parfaitement calme. Que si j'étais terrifiée à l'idée de "tuer" mon enfant in utero, c'était peut-être parce que mon père m'a clairement dit en me mettant à la porte que, du fait de ma personnalité négative, je mettais en danger la grossesse de ma belle-mère (qui était alors enceinte de 4 mois). Et d'autres choses, presque une nouvelle tous les jours.

Bref, tout cela n'est pas très gai. C'est pour cela que je voulais surtout rebondir sur la dernière question que je me suis auto-posée. Qui a une réponse optimiste.

C'est vrai que pour des tas de choses, je n'aimerais pas que ma fille soit comme moi. J'aimerais qu'elle me ressemble un peu physiquement (c'est toujours flatteur : je voudrais une petite fille brune, avec des cheveux épais, un petit nez et un visage rond, et si elle était un peu plus jolie, ben ce serait un super bonus) mais je n'aimerais pas qu'elle soit hyper-angoissée, qu'elle ait peur d'aller vers les autres et de nouer de nouvelles relations, qu'elle avance dans la vie en se demandant toujours quelle est la prochaine merde qui va lui tomber dessus. Je voudrais qu'elle soit confiante, joyeuse, optimiste, qu'elle ne se dise pas que la vie est toujours dure et qu'il faut être nécessairement dure pour s'y faire une place. Je voudrais que la vie soit facile pour elle, qu'elle sache se la rendre facile en tout cas, même si ça implique qu'elle ait un esprit moins incisif et moins ironique que ses parents (oui, le pessimisme a une vertu : il vous pousse à développer un humour mordant).

Mais j'aimerais tout de même qu'elle ait quelque chose en commun avec moi. J'aimerais qu'elle ait mon indépendance d'esprit et surtout mon indulgence. J'aimerais qu'elle se sente libre d'avoir l'avis qu'elle souhaite sur les personnes qu'elle croise, qu'elle ne bride pas son opinion au nom du bien-penser (que si elle trouve quelqu'un moche et puant, elle ne chasse pas immédiatement cette pensée comme mauvaise mais qu'elle l'accepte comme preuve de son esprit critique) mais que pour autant, elle ne juge pas un livre sur sa couverture. Qu'elle ne se prive pas de connaître une personne parce qu'elle est étrange d'aspect ou bizarre dans son comportement, qu'elle sache chercher ses qualités. J'aimerais qu'elle se sente libre de juger des actions de quelqu'un, de dire c'est mal ou c'est bien, mais qu'elle se demande toujours auparavant ce qui a motivé cette personne à agir ainsi. Qu'elle ne considère pas spontanément que parce que quelqu'un a fait quelque chose de mal, c'est parce qu'il est une mauvaise personne. J'aimerais enfin qu'elle ne fasse pas souffrir volontairement les autres. Qu'elle puisse avoir un avis négatif sur quelqu'un sans se sentir coupable, mais que pour autant, elle n'aille pas dire à cette personne ce qu'elle pense d'elle dans le but de lui faire du mal. En fait, j'aimerais qu'elle se sente toujours libre de penser ce qu'elle veut, même si cette pensée est moralement répréhensible, mais qu'elle ne s'autorise pas pour autant les jugements hâtifs et la méchanceté gratuite.

C'est ça pour moi être quelqu'un de bien, et je sais que je suis quelqu'un de bien, même si je suis volontiers critique (vous pouvez penser que je ne suis pas une vraie gentille parce que mes articles ne sont pas toujours plein de roses et de papillons, mais je vous assure qu'au quotidien, je suis quelqu'un de gentil, limite bonne poire). Si je suis devenue comme ça, ce n'est pas par la grâce de dieu, et ce n'est pas non plus par mon éducation : jamais mes parents ne m'ont dit qu'il fallait que je sois gentille et indulgente. Au contraire, ils m'ont plutôt expliqué que la vie était une compétition et qu'on ne la gagnait qu'en étant impitoyable. Si je suis devenue comme ça, c'est parce que je n'étais pas très jolie, pas très populaire, d'une timidité maladive et que je souffrais d'un certain insolement. Alors je me suis mise à traiter les autres comme j'aurais aimé qu'on me traite. Ca ne m'a pas aidé à aller vers eux, mais ça m'a du moins aidé à ne pas les rejeter quand ils venaient vers moi. Il est possible que d'une certaine façon, je sois gentille par intérêt.

Pour autant, quand j'étais petite, je connaissais une fille qui était franchement jolie, intelligente et populaire. Ce genre de filles sont habituellement des pestes, parce que justement elles n'ont pas besoin qu'on vienne à elles : elle savent qu'elles auront toujours une cour d'admirateurs et la méchanceté leur permet d'assoir leur pouvoir. Mais cette fille-là n'était absolument pas une peste : elle était d'une extrême modestie et d'une grande tolérance. Et il faut croire que ça lui a réussi, puisqu'elle a toujours eu beaucoup d'amis, qu'elle a eu un petit ami dès le collège (un type plus petit qu'elle, plus jeune aussi je crois et loin d'être une gravure de mode, mais qui avait sans doute d'autres qualités), qu'ils sont restés ensemble très longtemps (peut-être le sont-ils encore ?) et qu'elle a bien réussi professionnellement puisqu'est actuellement kiné dans la ville de notre enfance.

C'est tout ce que je souhaite à ma fille : d'être quelqu'un de bien pour le seul plaisir d'être quelqu'un de bien, pas en réaction à la dureté de son environnement, et d'être épanouie dans sa vie.

Sur ce, bonne année ! (La mienne ne commence pas très bien puisque depuis quatre jours j'ai un super gros rhume de la mort qui tue qui fait actuellement de ma vie un enfer. Ca permet de relativiser : ok souvent j'ai du mal à manger, mais finalement ce n'est rien à côté de ne pas pouvoir respirer ! Mais je pense que ça s'améliore. Aujourd'hui, c'est déjà mieux qu'hier, et encore moins bien que demain, je suppose.) Je n'ai pas pris de résolution, je ne veux pas en prendre, j'espère seulement que tous ceux qui me souhaitent un beau bébé soient dans le vrai ! A vous, je vous souhaite plein de réussite dans vos projets, de l'amour et des tas de bonnes surprises. Prenez soin de vous et profitez des bonnes choses que vous vivrez !

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Commentaires
C
Je trouve ça intéressant tes réflexions, je ne sais pas si ta visites chez ta psy va te servir en elle-même mais elle te sert en tout cas :) <br /> <br /> <br /> <br /> Et bonne année et bon courage contre les microbes !
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