Pour mon départ, mes collègues de la canf m'ont

Pour mon départ, mes collègues de la canf m'ont fait une surprise sympa. Enfin, à la base, c'est plutôt moi qui leur ai fait une surprise sympa puisque j'ai amené une grosse boîte de chocolats. Bon, une surprise, en fait, je ne sais pas. Ca fait déjà quatre fois que je quitte la canf et à chaque fois (ou presque : je ne l'ai pas fait la troisième fois car je savais que je devais revenir une ou deux semaines plus tard), j'ai amené une boîte de quelque chose. Et j'avais aussi amené une carte, comme les deux fois précédentes (les trois fois si on compte la librairie jaune). Cette carte-là.

C'est pas la plus jolie mais pour ma défense (ou pas d'ailleurs, c'est pas forcément glorieux), je vais toujours acheter mes cartes au dernier moment à Unicoût (qui a la bonne idée d'être juste à côté de la canf et d'être ouvert après 19h) et c'est pas à Unicoût qu'ils ont le plus grand choix de jolies cartes. Bref, l'idée était juste d'expliquer ma démarche : "Je pars donc je vous ai amené des chocolats mais je reviens dans un mois, ne pleurez pas." pour ne pas qu'on se dise en arrivant dans le bureau : "Tiens, une boîte de chocolats est apparue miraculeusement sur la table entre midi et deux" et de souhaiter une bonne année à tout le monde. Mais mes gentils collègues en ont décidé autrement et ils ont tous mis un petit mot dessus. Du coup, j'ai dû la récupérer (par contre, j'ai pas récupéré la boîte de chocolats : il y en avait trentez-six dedans au départ et le samedi, il devait en rester trois :p).

Ca m'a fait vraiment chaud au coeur de lire tout ça. Quand C. puis A. m'ont dit qu'ils avaient mis des mots sur ma carte, je me suis demandé si c'était vraiment des choses gentilles (oui, je suis allée jusqu'à m'imaginer qu'ils pouvaient mécrire un mot pour me faire des reproches). Et c'était vraiment très gentil. Après, une de nos profs disait, et je suis un peu d'accord avec elle, que le monde du livre est un monde tout matelassé où les gens sont très diplomates et ne disent pas toujours ce qu'ils pensent pour ne pas faire d'éclat. Donc voilà, je n'élimine pas complètement de ma tête l'idée que mes collègues trouvent que je suis une incompétente doublée d'une emmerdeuse, mais ça fait quand même très très plaisir, des mots comme ça.

Ce qui m'a fait le plus réagir, c'est un collègue qui parlait de mon "humeur toujours égale (la bonne humeur)". Je me suis vraiment dit, alors, que je n'étais pas seulement bipolaire, j'avais aussi une double personnalité (voire une triple ou une quadruple personnalité dans certains cas). La personnalité avec Apollon (qui est la plus sincère, je pense) avec qui je peux être tour à tour douce, caressante, sérieuse, autoritaire et hystérique et la personnalité à la canf qui me voit toujours souriante, calme, patiente et conciliante. Ca ne veut pas dire que je mens quand je suis là-bas. Je suis effectivement la plupart du temps très contente de retrouver mes collègues et de parler avec mes clients. Et je me suis vite rendue compte qu'en souriant, on avait tendance à faire sourire la personne en face de soi et que la relation devenait tout de suite plus facile. Je pense, sans me vanter, que je désamorce beaucoup de conflits en souriant, en plaisantant et en m'excusant mille fois au besoin. Ca ne marche pas toujours, mais ça marche dans la majorité des cas. C'est peut-être d'ailleurs pour ça que je sursaute autant quand un collègue me parle et que je ne m'y attends pas parce que je suis en train de faire autre chose (ça les fait beaucoup rire, surtout M.), parce que pendant un instant, j'ai quitté mon rôle pour m'absorber dans une tâche non sociale. Bref, j'ai déjà réalisé qu'en pénétrant dans le magasin, j'enfilais un masque souriant. Qu'il y avait parfois une différence frappante entre l'Artémis dans le vestiaire, qui a ses problèmes et pas toujours envie d'aller travailler, et l'Artémis dans le magasin. Ca tient au passage d'une porte.

Voilà ce que j'avais envie de dire aujourd'hui. Maintenant, je suis vraiment en vacances. Mais je vois mon emploi du temps se remplir à vitesse grand V (d'ailleurs, faut vraiment que j'achète un agenda). Entre les copines qui passent, ma mère et ma soeur qui passent, mes cousins et ma grand-mère qui passent, le coiffeur, l'opticien et les achats de tests de grossesse (non, j'ai dit que j'attendais au moins la fin du mois de janvier en l'absence de signes contraires et je ne doute pas de l'apparition des signes contraires -et dans le cas contraire aux signes contraires, ça voudra sûrement plus dire que mon corps est encore chamboulé par trois ans de contraception non stop et qu'il n'a pas été foutu de produire un ovule correct, ce qui ne sera pas spécialement encourageant).

Voilà voilà. Photo du chat ?

Edit : Et bonne année à vous, j'ai oublié ! :)