Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
Archives
10 janvier 2014

J'hésitais beaucoup entre "F... me I'm famous" ou

J'hésitais beaucoup entre "F... me I'm famous" ou "Comment je suis devenue célèbre", mais bon, finalement, comme mes messages n'ont pas de titre, hein. Eh oui, hier, j'ai accédé à la célébrité. J'ai été lue par des centaines de personnes, peut-être des milliers (rêvons un peu). Mais pas sur ce blog, hein, je vous rassure, nous sommes toujours en petit comité. D'ailleurs, c'est bête, si j'avais pris la peine d'ajouter un lien vers mon blog, je serais peut-être à l'heure qu'il est une blogueuse influente et les éditeurs s'arracheraient mes oeuvres passées et à venir. Mais bon, j'avais choisi l'anonymat. Et tant mieux, parce que la célébrité, je me rends compte que je ne gère pas très bien...

Avec une telle introduction, vous devez mourir d'envie de savoir ce qui a bien pu m'arriver. Du moins c'était le but. Si ce n'est pas le cas, eh bien, je vous le dis quand même je t'aime : j'ai posté un message sur un forum.

Quoi ? Ce n'est que ça ? Mais elle n'exagère pas un peu, l'Artémis, quand elle parle de "centaines voire de milliers" de lecteurs ? Un message sur un forum, c'est sans conséquence, lu par quelques uns, vite oublié et finalement vite noyé dans la masse. C'était le cas, en effet. Au début. Je poste mon message, certaine de passionner les foules, et au bout d'une journée et demi, je n'ai toujours qu'une personne charitable qui s'est intéressée à ma question. Douche froide. Mais bon. Voyez-vous, avec le temps, j'ai appris à prendre une certaine distance avec les faits sur lesquels je n'ai pas de pouvoir. J'organise une super fête et seulement trois personnes me répondent positivement ? Bon ben ce sera une super fête à quatre, au moins la logistique sera réduite. Je poste un super message sur un forum lu par des centaines de personnes et une seule personne me répond ? Bon ben au moins j'aurai un dialogue intéressant avec cette personne. Y'a pas mort d'homme.

Et puis en l'espace d'une heure, cinq nouvelles réponses. Et oh mon dieu, six, sept, huit, c'est un flot qu'on n'arrête plus, je me demande comment je vais pouvoir répondre à tout cela ! Je savais que j'avais posté sur un sujet intéressant, qui passionne habituellement les foules de jeunes mères (et provoque souvent même des débats sans fin entre anti et pro, parfois avec violence et insultes à la clé), que je l'avais fait de manière intéressante, que j'avais lancé le débat de main de maître en listant plusieurs arguments des deux côtés et en concluant sur : "Et soyez gentils, hein, je veux juste recueillir vos expériences, pas déclencher une guerre civile". En lisant attentivement les messages, enfin un message, j'ai finalement compris que mon post avait fait la une du facebook du forum. Et sur le facebook en question, j'avais des centaines de réponses. Arg. Inutile de dire qu'à celles-ci, je me suis abstenue de répondre, déjà parce que je n'ai pas cet outil du diable facebook, ensuite parce que ç'aurait été complètement vain de poster un "Merci et n'oubliez pas make peace not war" au milieu d'une telle déferlante qui virait bel et bien à la guerre civile.

Bref, toi aussi tu veux la recette pour devenir riche et (les salauds ne m'ont pas reversé un centime pour ma contribution au dynamisme de leur site !) célèbre ? Poste un sujet sur la péridurale dans un forum de futures et jeunes mamans.

(Vous voulez savoir si finalement j'ai obtenu une réponse à ma question qui était de savoir si ça valait le coup de prendre une péridurale ou si ça valait le coup de ne pas prendre une péridurale ? Plus ou moins. J'ai effectivement eu une discussion très intéressante avec la première personne qui m'a répondu, et je pencherai toujours plutôt pour ne pas en prendre. Sans cependant me fermer complètement à l'idée. En demandant au besoin une petite dose, ou qu'on peut réguler soi-même avec un système de pompe... De toutes les expériences que j'ai finalement consultées, c'est ce qui ressortait : on peut tout à fait y arriver sans péri, la douleur n'est pas aussi insupportable qu'on nous la décrit si on y est préparée, mais une péri bien dosée c'est que du bonheur.) (conformément à ce que j'avais dit, j'ai laissé de côté les considérations telles que : "Accoucher sans péri, c'est pour les extrêmistes qui veulent revenir au Moyen-Âge" / "Sans péri, la douleur insupportable de l'accouchement risque de tuer le bébé sur le coup" / "Avec la péri, votre enfant aura trois têtes à la naissance et ce sera bien fait pour vous" / "En accouchant toute seule, on se sent forte et courageuse, on a accompli quelque chose de grand, de cosmique !" ... ouais, ou pas, hein.)

Hier, outre le fait que je sois devenue célèbre, je suis allée voir la psy. Ben oui, on peut avoir la grosse tête, mais remplie de choses chelous, c'est pas incompatible.

Première remarque : l'asile le centre médical spécialisé de Nowhereland (puisque c'est là-bas qu'on m'a envoyée) est vraiment vraiment bien fichu. Je veux dire, y'a pas de souci, une fois qu'on y est entré, on ne va pas en ressortir tout de suite. Et si vous y entrez en relative bonne santé mentale, être coincé dans un tel labyrinthe vous fait rapidement sombrer dans la folie. Moi on m'avait carrément envoyé un plan, pour que je m'y retrouve. Et même avec le plan, je vous assure que si j'ai finalement réussi à arriver à bon port en zigzagant entre l'unité ABCDE, l'unité XYZ, la cafétaria, l'unité KLMNOP, le parking G, la buanderie, l'unité RSTU, le parking H, je me demande toujours comment j'ai fait. Au feeling, à 90%. "Bon bon bon, pic nic douille, je vais aller par là... hum 'cuisines', c'est bon je suis toujours sur la bonne route, dieu existe." Et en sortant de nuit, autant vous dire que j'ai complètement laissé tomber le plan car je ne voyais plus rien, j'ai dû faire appel à mon instinct de chasseur, aka j'ai déambulé dans tout le centre et finalement longé les barrières jusqu'à tomber sur une sortie.

Bref, je suis quand même arrivée. Avec dix minutes de retard. Alors que j'avais trente-cinq minutes d'avance au départ. Heureusement la psy était encore en consultation avec une femme arrivée elle aussi en retard (coïncidence, je ne crois pas).

La séance en elle-même s'est bien passée. Evidemment, tout n'a pas été abordé, loin de là. C'était plutôt axé familial background. Entre les difficultés de mes parents à concevoir la famille de leur rêve, leur divorce houleux, les disputes continuelles avec ma mère, la marâtre folle-dingo, le père indigne, le demi-frère inconnu comme le soldat... je crois lui en avoir donné pour mon argent. Enfin celui de la sécu.

Evidemment, j'ai conscience d'avoir, d'une certaine façon, de la chance. Je veux dire, j'ai encore toute ma famille proche et le seul gros "drame" de ma vie a finalement eu assez peu de conséquences sur mon quotidien. Non, je ne parle pas avec mon père, mais a-t-on besoin de parler à son père pour être heureux ? Je sais qu'au pire, si j'en avais un besoin de vie ou de mort, genre pour une greffe de moelle urgente pour notre enfant, il serait toujours possible d'aller le chercher. Bon, j'ai quand même pas trouvé la psy très gentille quand je lui ai dit : "On lui a envoyé une carte pour le mariage et une pour le bébé mais il ne nous a pas répondu. Il subit probablement des pressions de ma belle-mère." et qu'elle m'a répliqué : "Mais est-ce que vous ne pensez pas que c'est aussi un choix de sa part, de ne pas vous répondre ?" Oh ben si, sûrement. Mais c'est toujours plus facile pour lui de se cacher derrière sa femme et pour nous d'imaginer qu'il est dépourvu de libre-arbitre.

Bref, ce que je voulais dire, c'est que finalement, si je trouve quand même que mon contexte familial ferait un beau sujet de roman français (pas américain quand même, faudrait un peu plus de matière) (à la limite si on ajoute la greffe de moelle urgente pour notre enfant...), je ne suis globalement pas à plaindre. Et je ne pense pas que ça puisse justifier seul un psychothérapie. Heureusement, j'ai encore plein d'autres trucs sous le coude. Ce qu'elle a fort bien compris (ouf ! ma crédibilité est sauve !) puisqu'elle a dit vouloir absolument me revoir dans deux semaines. Bon, finalement, comme son agenda était plein, ce sera plutôt dans trois mais l'intention y était. Et elle a voulu me prescrire des anxiolytiques à prendre tous les jours mais bon, même si je sais que ça me ferait certainement du bien, je ne crois pas que ce soit nécessaire. On sait quand ça commence, on ne sait pas quand ça finit et ça, ça me fait un peu peur. Elle a dû le comprendre quand j'ai fait la moue, une moue très prononcée, parce qu'elle a finalement abandonné l'idée (et puis je lui ai aussi dit que j'étais coutumière de l'abandon de traitement en cours). J'ai hérité d'une petite prescription d'oméga 3 à la place, des fois que ma déprime soit provoquée/encouragée par une carence. Comme ça, avec ma prescription de fer (youpi ! je suis enfin anémiée ! quoique peu, rien de curieux pour une femme enceinte de six mois) et de vitamine D émanant de ma sage-femme, je vais pouvoir me faire de super cocktails.

La principale chose que j'ai découverte durant cette séance vous fera sans doute bien rire : toute ma vie tourne autour de ma grossesse. "Et elle ne s'en est pas rendue compte avant ?" Vous direz-vous en pouffant. Si, bien sûr, mais c'est une chose de s'auto-vanner : "Ha ha, je suis complètement focalisée sur mon nombril.", c'en est une autre qu'une professionnelle vous regarde avec des yeux compatissants en disant : "En fait, mis à part ce qui concerne votre bébé, vous n'avez pas de vie." Du coup, elle m'a orientée vers une structure associative d'aide aux jeunes parents. Au secours.

Publicité
Commentaires
Petites calomnies entre amis
Publicité
Newsletter
Publicité