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Petites calomnies entre amis
Petites calomnies entre amis
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30 janvier 2014

Aujourd'hui, je vous poste le message que vous

Aujourd'hui, je vous poste le message que vous attendez tous : le fameux message sur l'accouchement. Je vous avoue que j'en étais venue à me demander si ça valait vraiment le coup de le poster, ce message. J'en ai un autre en attente, le bilan du deuxième semestre qui est tout à fait d'actualité (je suis entrée dans le troisième il y a deux jours) et qui est nettement moins polémique. Parce que trop de polémique a tendance à tuer la polémique. Et si moi je suis résolument décidée (redondance visant à monter la force de la décision-résolution) à me présenter à l'hôpital avec des tas de questions et, si ce n'est des exigences, une liste de souhaits plutôt précis, ça ne vous apportera peut-être rien à vous de lire ça.

Et puis hier, je suis tombée sur un blog (oui, ma vie c'est de tomber sur des blogs) qui, au départ, me semblait pas très intéressant et s'est révélé passionnant. Parce qu'on n'y parle que de sujets qui m'intéressent (je ne dis pas que j'arriverai à mettre ça en oeuvre, mais dans le petit monde parfait d'Artémis, il y aurait tout ça) : l'éducation bienveillante (ça, c'est MON challenge en matière d'éducation), les écharpes de portages et les porte-bébé physiologiques, l'allaitement... et l'accouchement : l'accouchement à l'hôpital normalement médicalisé, l'accouchement à domicile (AAD pour les intimes) et l'accouchement à l'hôpital aussi peu médicalisé que possible mais c'était pas gagné (ben vi, ils ont trois enfants et ils ont eu les trois selon les circonstances). Pour ne rien gâcher, le couple de parents est jeune (le monsieur avait 23 ans pour son premier... et vi, comme mon Apollon), ce qui évidemment nous touche, et le blog est tenu par... un homme. Un zhom, même. Ca rassurera les promoteurs de l'égalité homme-femme.

(Non mais moi aussi je suis pour l'égalité homme-femme, je pense juste qu'on peut avoir des activités sexuées -et sexuelles aussi, oui, mais c'est un autre sujet- tant qu'elles n'impliquent pas un gagnant et un perdant dans le couple. En ce qui concerne nos enfants, j'ai le plaisir de vous annoncer que nous faisons tout ensemble -ça a commencé par faire l'enfant, mais ça, on ne le fait qu'une fois-, il n'est d'ailleurs pas rare que spontanément je parle de "notre échographie", "notre entretien du sixième mois", "notre prépa à l'accouchement" et évidemment "notre enfant" -ça semble évident mais tant qu'il est dans le ventre de la femme, ça ne l'est pas tant que ça. Toutes les décisions pour notre bébé, de la plus complexe -choisir une poussette, quelle galère !- à la plus futile -est-ce que j'achète cette paire de chaussettes trop mimi ?- sont prises ensemble, même si j'avoue que c'est souvent moi qui cherche.)

Bref, c'est un blog super chouette même si il est pas visuellement très intéressant (faut dire que souvent les blogs que je lis sont gérés par des graphistes pro, que ce soient le métier des auteurs, ou que le blog ait une telle notorité qu'il peut se payer un webmaster). Et je vous invite vivement à cliquer sur tous les liens que j'ai mis plus haut. Ce sera d'ailleurs un article avec plein de liens à cliquer, pour ceux qui aiment ça et qui ont le temps :)

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J'ai aussi assisté à ma première préparation à l'accouchement mardi. (Mardi 14, donc, on est d'accord, puisque l'article est publié huit ans plus tard, vous l'aurez compris. La prochaine est déjà mardi prochain.) Ce que j'en ai surtout retenu, c'est qu'en théorie, si on fait comme ça, c'est mieux et on peut accoucher en quatre heures, mais qu'en pratique, on fera comme on nous dit et on accouchera en douze. Parce que la théorie, c'est de se connecter à son instinct primitif, suivre les indications de son corps pour se positionner, ne laisser personne entrer dans notre bulle, symbioser avec son bébé et laisser faire les hormones. En gros, ce seraient des conseils très intéressants si on se retrouve à accoucher chez soi sans assistance, mais quand on est à l'hôpital ?? La sage-femme, qui ne pouvait pas décemment nous conseiller d'accoucher dans notre baignoire, a résolu la contradiction évidente en nous disant qu'il fallait essayer de faire ça avant d'être installée sur la table de torture d'accouchement, attachée à la péri et au monito, les jambes en l'air. Mouais mouais, moyen convaincue.

A la suite de cela, ou plutôt un peu par hasard, j'ai pas mal lu sur l'accouchement. Ben oui, maintenant, quand je tape mon nombre de semaines de grossesse sur Gougeul, je ne tombe plus sur des sujets de bébé décédé, mais de bébé prématuré, alors je me dis que j'ai quand même de grande chance de finir par accoucher.

Je suis notamment tombée sur ce blog, en particulier ce billet. Même si ce qui est dit n'est pas une découverte pour moi, il ne peut qu'interpeler. Contrairement à de nombreux commentateurs qui estiment que c'est de l'exagération voire de l'invention pure et dure, je pense que l'auteure dénonce une certaine réalité. Qu'il y a effectivement des hôpitaux dans lesquels ça se passe comme ça, et que pour la plupart ça se passe au moins en partie comme ça, que la femme en train d'accoucher est rudoyée, infantilisée, privée de sa liberté de mouvements et soumise à des atouchements et des mutilations rarement nécessaires. Il y a sûrement aussi des hôpitaux complètement respectueux mais à mon avis, c'est plutôt une question de degré, entre des maternités-abattoirs et des maternités globalement attentives des souhaits des parturientes.

J'espère que l'hôpital dans lequel je vais accoucher fera plutôt partie de la seconde catégorie. J'ai début février (lundi, donc, puisqu'on est toujours décalés :p) mon premier rendez-vous à l'hôpital pour mon accouchement. Ca me permettra de tâter le terrain, de voir si on me prend pour une folle si je dis que je veux ne pas être retenue de force sur mon lit en position gynéco et subir des actes médicaux traumatisants et inutiles par automatisme. Bien sûr, je tournerai ça de façon humble et respectueuse : je ne suis pas médecin. Et je ne suis même pas vraiment une rebelle dans l'âme (même si ce qui a séduit mon mari et l'a poussé à me donner son numéro alors qu'il ne me connaissait absolument pas, ça a été une petite phrase lancée à une copine à la bibliothèque -toujours la bibliothèque- : "Moi je suis la rebelle de ma famille". True story. Même si perso, je m'en souviens pas), alors si on me répond que ce n'est pas possible, évidemment je dirai "D'accord, faites comme vous pouvez"... mais ce n'est pas normal. Et si on me dit "Oui, pas de souci" mais que le jour de l'accouchement ça ne se passe pas du tout comme ça parce qu'il y a un souci (ou parce qu'on me fait croire qu'il y a un souci), évidemment que je me soumettrai à l'avis médical, et que je ne mettrai jamais la vie de mon enfant en jeu pour souffrir un peu moins. Mais dans 90% des cas, les précautions prises au nom de la préservation de la mère et de l'enfant sont abusives.

Dans les commentaires de ce fameux billet (que vraiment je vous incite à lire, même si c'est très long), je lisais plusieurs choses : quelqu'un qui disait par exemple que les femmes étaient pour la plupart des idiotes et que si elles étaient traitées comme ça, c'était parce qu'elles n'avaient pas pris la peine d'expliquer aux médecins qu'elles ne voulaient pas l'être (ce commentaire émanait d'une femme qui avait été violée par un proche dans son enfance et avait demandé à accoucher par césarienne sous anesthésie générale pour des raisons compréhensibles, mais qui ne connaîtrait donc jamais le plaisir de rester des dizaines d'heures dans son lit à attendre, de subir des injections d'ocytocine pour accélérer le travail, d'avoir une épisio pour faciliter le passage du bébé... tu m'étonnes qu'elle pouvait être rassurée !).

D'une part, je trouve ce genre de remarques extrêmement prétentieuses : non, toutes les femmes n'ont pas les moyens physiques et/ou intellectuels de se renseigner sur l'accouchement avant leur accouchement, et donc pas les moyens d'argumenter avec une équipe médicale qui leur dit savoir ce qui est bon pour elles. C'est triste mais c'est comme ça. Ces femmes font confiance aux médecins parce qu'elles n'ont aucune raison de ne pas leur faire confiance. Ce qui est inadmissible, ce n'est pas qu'une femme qui ne souhaite pas être maltraitée ne le dise pas, c'est que les médecins estiment qu'en l'absence d'opposition franche de la patiente, on peut la saucissonner à son lit et lui faire une épisio d'office. Personne, si on lui laisse le choix, n'a envie d'être bloqué pendant des heures pour laisser à tout le monde le temps d'observer son intérieur. Personne, si on lui laisse le choix, n'a envie de voir son intimité charcutée sans raison. Ce seraient plutôt les médecins qui feraient preuve d'une bêtise sans nom s'ils pensaient que ces patientes qui ne parlent pas souhaitent que cela se passe comme ça.

D'autre part, bien souvent les femmes informées qui parlent de leurs souhaits se heurtent au refus des soignants. Une césarienne sous anesthésie générale ? Rien de plus facile pour un obstétricien (même si je suis d'accord que la pauvre dame a sûrement dû batailler pour l'obtenir parce que le médecin avait poney ce jour-là ne fait pas ça sans bonne raison -heureusement l'inceste est une bonne raison). Par contre, gérer et faciliter l'avancée du travail d'une femme qui refuse qu'on mette des doigts dans son vagin toutes les dix minutes, qu'on la drogue, qu'on l'attache à une machine, qu'on l'incise... ça ce n'est pas facile. Et pourtant, c'est presque toujours possible et ça devrait être la norme.

D'autres commentaires (de cette fameuse personne qui veut accoucher sous anesthésie générale, et d'autres) prétendaient que vouloir accoucher à l'hôpital et ne pas vouloir de sur-médicalisation, c'était vouloir le beurre et l'argent du beurre, la sécurité et le confort. Oui, j'assume, j'aimerais le beurre et l'argent du beurre. Parce que des questions d'efficacité ne devraient jamais être une bonne raison pour dégrader une personne. Dans ce cas-là, soyons cohérents et écrasons les vieilles dames qui marchent trop lentement sur les passages piétons. Se montrer humain ne coûte rien, ou pas grand chose par rapport aux mois de souffrance et aux souvenirs traumatiques qui seront ainsi évités à des milliers de femmes.

Enfin, quelqu'un s'indignait que sa fille sur le point d'accoucher puisse tomber sur ce blog et concevoir une peur irrationnelle de l'accouchement, et l'auteure répondait qu'elle n'avait toujours pas résolu la question de savoir si son blog devait être lu par des femmes enceintes. Je suis enceinte, et je crois que si, qu'au contraire, c'est important. Justement pour être informée, savoir ce qui est normal et ce qui n'est pas normal et pouvoir en discuter avec le personnel de l'hôpital avant de se retrouver pliée en deux par des contractions et à la merci du premier quidam en blouse blanche qui prétendra vouloir nous libérer au plus vite avec un arsenal de seringues et de scalpels.

Encore une fois, je suis néanmoins persuadée que dans la majorité des hôpitaux, même les actes irrespectueux sont pratiqués avec respect, par des professionnels qui pensent vraiment oeuvrer pour le bien de la patiente. Encore une fois, je ne suis pas médecin, et je ne prétends pas tout savoir. J'ai une soeur sage-femme, je voulais être sage-femme, ma sage-femme est très gentille (et je suis sûre qu'on peut trouver aussi de gentils gynéco et de gentils auxiliaires de puériculture), je sais que tous les soignants ne sont pas des sadiques et ne font que se conformer au protocole de leur hôpital, qui est plus ou moins sensé ou absurde, souple ou rigide, selon l'endroit où ils exercent. Mais il serait naïf de croire que certains actes pratiqués avec la meilleure intention du monde devraient être pour autant considérés comme anodins, et que tous les soignants en maternité sont bienveillants parce qu'ils exercent le plus beau métier du monde. Vous pourrez trouver ici ou ici des témoignages d'accouchements qui ont viré au traumatisme parce que ce n'était pas le cas.

(D'ailleurs, suffit de regarder un métier au hasard, disons celui de libraire, pour montrer que tout le monde est humain et que parfois même les glorieux "passeurs de culture" en ont ras le cul de leur journée, de leur métier sous-payé, des cons qu'ils voient à longueur de journée et traitent les clients sans ménagement... ça m'est arrivé. Sauf que ces personnes ne venaient pas dans l'idée de vivre le plus beau jour de leur vie : ma mauvaise humeur et ma négligence ont peut-être pourri leur soirée, pas la naissance de leur enfant.)

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P.S : Sans rapport, j'ai encore été lue par des milliers de personnes : j'ai enfin été publiée sur VDM !! Depuis le temps que je soumets des anecdotes qui finissent au paradis des VDM méprisées. Oui, ok, c'était un énorme fake, mais ça m'a quand même bien fait plaisir :) Ca a été publié il y a un moment, déjà, mais si vous voulez absolument chercher laquelle c'était, ça parlait de valises, de cuisine et de meubles...

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Commentaires
B
Heureux que mes écrits soient plaisants à lire :)
H
Baaaah en gros le début du "travail" proprement dit c'est effectivement des contractions toutes les 5mn depuis 2h, ne cédant ni au Spasfon ni au bain chaud. Si tu vas à l'hôpital au bout de tes 2h de contractions toutes les 5 mn, tu as quelques chances d'être à 3 cm. Dans tous les cas avec nos antécédents (aka notre mère et ses 20 000h de travail à chaque accouchement), et vu que c'est un premier enfant, tu as encore bien quelques heures devant toi théoriquement... T'es pas au fin fond de la Côte-d'Or !<br /> <br /> Le problème c'est plutôt qu'en milieu de travail (de 4-5cm jusqu'à la fin) tu as plutôt des contractions toutes les 2 à 3 mn, et que pour conduire c'est pas le top, et que tu risques de perdre les eaux, ce qui est encore moins cool au volant.<br /> <br /> <br /> <br /> Et je pense que ta sage-femme t'as dit ou que tu le verras en prépa, si tu perds les eaux même sans contraction (à chaque fois j'écris "contraception", lapsus révélateur ou c'est mon mémoire qui me tape sur la tête ??), c'est moins prise de tête : tu viens tranquillou à l'hôpital, on te donne une chambre en service et tu attends que les contractions commencent ou s'intensifient là-bas. (sans monito continu ni saucissonnage ni examens intempestifs toutes les heures)
H
Je reste persuadée que si en arrivant toi ou Apollon explique vos préférences/peurs/envies à la personne qui te prends en charge, il sera fait le maximum pour que ce soit respecté. Et tu peux rester tranquillement en service avec un ballon, une douche, et tout le tintouin tant que tu leur diras réussir à gérer sans péridurale... Et au moins tu seras sûre qu'on te foute la paix.
C
J'applaudis des deux mains.<br /> <br /> Moi je ne suis ps enceinte, mais par curiosité je me suis mangé toute la page wiki consacrée à l'accouchement (donc page plus ou moins objective, sans témoignages persos etc.), et déjà j'en était venue aux mêmes conclusions : qu'on me laisse accoucher naturellement !<br /> <br /> Et à quoi servent ces cours de préparation à l'accouchement si c'est pour finir saucissonnée à la table de torture ?<br /> <br /> Je ne sais pas comment ça se passera pour moi, mais si on ne respecte pas mes souhaits sans me démontrer réellement l'utilité de me brancher de partout, ça va chier !<br /> <br /> Après je dis ça, c'est assez facile quand on n'est pas dans la situation, qu'on n'a pas vraiment les gens en face. Les médecins (les chirurgiens surtout) on une légère tendance à se prendre pour Dieu, ça doit pas être évident de leur dire d'aller se faire...<br /> <br /> J'espère que tout se passera bien pour toi, te laisse pas faire ;)
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